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Anicet Mbida nous livre chaque matin ce qui se fait de mieux en matière d'innovation. Ce lundi, il s'intéresse à une nouvelle génération de pigments qui permet d'obtenir des teintes qui ne se délavent pas au soleil.

L’innovation du jour va permettre de préserver les couleurs. On a enfin mis au point des teintes qui ne se délavent pas au soleil ou avec le temps.

Je ne sais pas si cela vous est arrivé : j’ai un canapé rouge qui est devenu rose pâle sur tout un côté, parce qu’il était près de la fenêtre. Le plus souvent, ce sont des affiches ou des murs qui se retrouvent tout décolorés quand ils restent trop longtemps en plein soleil. Tout cela est terminé grâce à une nouvelle génération de pigments. Des colorants inspirés par les ailles des papillons.

Il faut s’imaginer une poudre avec, à l’intérieur, des micro-miroirs qui renvoient telle ou telle partie de la lumière pour créer des couleurs. Rien à voir donc avec les colorants actuels. Les couleurs vont pouvoir résister à la chaleur et aux ultra-violets. Ce ne sont plus des produits chimiques qui se dégradent avec le temps, mais de mini-miroirs.

Il n’y a rien de toxique pour l’environnement dans cette poudre de mini-miroirs ?

Non, au contraire. Les peintures seront beaucoup moins nocives qu’aujourd’hui. Il n’y a qu’à regarder l’étiquette de n’importe quel pot de peinture actuelle. Il y a souvent des flammes, des têtes de mort, de gros points d’exclamation. Il ne faut surtout pas les déverser dans la nature. Alors que la peinture inspirée des papillons, elle, reste totalement inerte.

Cette peinture a en plus un très fort pouvoir couvrant. C’est-à-dire qu’il y en a besoin de très peu pour donner la teinte. Par exemple : il suffirait d’un kilo cinq de peinture pour peindre totalement un Boeing 747. Aujourd’hui, on en utilise presque une demi-tonne ! Cela signifie que les avions pourraient transporter plus et consommer moins, simplement en changeant de peinture. On comprend tout de suite l’intérêt…

Elle va coûter beaucoup plus cher cette nouvelle peinture ?

Certainement. D’autant plus que la peinture est encore expérimentale. Elle n’est pas encore industrialisée.

Il n’empêche. Même si elle coûte cent fois plus cher, comme il en faut cent fois moins et qu’il n’y aura plus besoin de repeindre régulièrement, elle pourrait très rapidement devenir compétitive.

On l’appelle la peinture plasmonique. Elle a été créée par un chercheur de l’Université de Floride centrale. Et je pense que l’on devrait en réentendre parler.