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Le groupe Volkswagen prévoit d’investir 30 milliards de dollars dans des usines de batteries d’ici 2030, mais également des dizaines de milliards dans toute une gamme de nouveaux modèles de voitures électriques. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

La révolution en marche : Volkswagen, le premier groupe automobile mondial, défie Tesla et se donne les moyens de devenir un géant de la voiture électrique.

Et les moyens, oui, sont gigantesques. Aucun constructeur automobile n’avait annoncé des ambitions aussi fortes. Le groupe Volkswagen qui compte douze marques (dont Audi et surtout Posche, ses vaches à lait) prévoit d’investir 30 milliards de dollars d’ici 2030 rien que dans des usines de batteries, à quoi vont s’ajouter des dizaines de milliards d’investissements dans toute une gamme de nouveaux modèles. Le roi mondial du diesel, qui lui a valu le plus gros scandale de l’industrie automobile, veut devenir le roi de la voiture électrique et ce qu’il prépare ressemble à un véritable tsunami.

On peut que l’on se demander qui va pouvoir suivre le rythme effréné.

Dans l’industrie automobile, on parle du "mur d’argent" qu’il va falloir franchir pour mener à bien cette révolution de l’électrique. Peu de groupes ont les moyens d’investir des dizaines de milliards de dollars en quelques années. Seul Toyota a des moyens au moins équivalents et peu, comme Volkswagen, se lancer à marche forcée dans cette gigantesque transformation. Volkswagen veut vendre 26 millions de voitures électriques d’ici à 2030. Il vise la place de numéro un mondial. Son patron Herbert Diess, l’homme de la bascule du diesel vers l’électrique, estime qu’en 2035, plus de la moitié des voitures auront un moteur électrique et 40% des voitures rouleront de manière autonome, d’où des investissements également considérables dans les logiciels.

C’est aussi un défi lancé aux nouveaux entrants de ce marché comme Tesla.

Le match des Anciens et des Modernes n’est pas plié. Tesla vaut certes six fois plus que Volkswagen en Bourse. Mais le constructeur allemand a une vision industrielle plus ambitieuse à certains égards puisqu’il veut produire d’ici quelques années 80% de ses batteries en interne. Ne plus dépendre de fournisseurs asiatiques. Conserver la valeur ajoutée chez lui, sur le sol européen. Volkswagen veut prouver que l’industrie automobile allemande n’a pas fini de dominer le monde. Et il s’en donne les moyens.