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Ce mercredi, les députés étudieront une proposition de loi pour instaurer un quota de 30% de femmes dans les instances dirigeantes des entreprises de plus de 1 000 salariés. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

C'est une révolution qui se prépare. Les députés sont saisis ce mercredi d'une proposition de loi visant à féminiser les instances dirigeantes des entreprises.

C'est bien un changement très profond qui se profile pour accroître vraiment la place des femmes dans les entreprises. Il y a dix ans, la loi Copé-Zimmermann avait imposé un quota de 40% femmes dans les conseils d'administration. Et ça a marché. Avant cette loi, il n'y avait que 8,5% de femmes dans les conseils d'administration. Aujourd'hui, on dépasse les 40% dans les 120 plus grandes entreprises françaises. En Suisse et en Espagne, où il n'y a pas de quotas, il y a plus de 80% d'hommes dans les conseils d'administration.

Cette proposition de loi vise tous les échelons dirigeants des entreprises.

Et c'est pour ça que c'est une révolution. Les conseils d'administration, c'est une chose. Mais ceux et celles, beaucoup moins nombreuses, qui gèrent vraiment les entreprises, c'est autre chose. Là, on parle des directions financières, des ressources humaines, des responsables des achats, du marketing, des dirigeants de divisions, de filiales, de succursales etc. C'est dans toutes ces fonctions de chef, finalement, que se situe le vrai pouvoir. Or là, il est criant que la féminisation reste à faire. D'où cette proposition de loi déposée par la députée de l'Essonne Marie-Pierre Rixain et soutenue par le groupe La République En Marche. Un texte qui vise à ce qu'il y ait, d'ici 2030, 40% de femmes dans les 10% de postes les plus élevés de la hiérarchie des entreprises de plus de 1.000 salariés.

Et ça ne plaît pas à tout le monde.

La discussion à l'Assemblée promet d'être animée. Une partie du patronat est vent debout, car il est aussi prévu des sanctions financières pour les entreprises qui ne rempliraient pas leur quota. Ce qui est sûr, c'est que la loi Copé-Zimmermann n'a fait qu'une toute petite partie du chemin. Le vrai pouvoir aux échelons clés des entreprises reste massivement masculin. D'ailleurs il n'y a qu'une seule femme aux commandes d'un groupe du CAC 40, Catherine MacGregor chez Engie. Il est temps qu'elle soit moins seule.