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Le télétravail va s’installer durablement dans le paysage, mais avec des modalités qui seront très différentes d’une branche à l’autre, d’une entreprise à l’autre et au sein de la même entreprise, d’un métier à l’autre. Tous les syndicats sauf la CGT ont trouvé un accord et accepté un cadre. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le télétravail est là pour durer. Patronat et syndicats en ont pris acte et se sont mis d’accord sur le cadre qui va régir la vie des salariés dans les années qui viennent.

Un cadre général pour une pratique qui était relativement marginale avant la crise du Covid, mais qui est en train de se généraliser. Cet accord a été signé ce jeudi entre le patronat et les syndicats à l’exception de la CGT, toujours en retard d’une guerre par rapport aux évolutions de la société et des attentes du monde du travail, d’où d’ailleurs son recul année après année. Les autres en revanche, CFDT, FO, CFE-CGC et CFTC ont bien compris l’intérêt d’avancer pour encadrer de quelques principes une pratique qui intéresse la vie de millions de salariés.

Encadrer, sans que cet accord ne soit "normatif".

C’est un point clé en effet sur lequel le patronat n’a pas transigé : cet accord national n’impose pas de nouvelles obligations légales aux employeurs. Il y en a déjà pas mal dans le code du Travail. C’est accord est plus une sorte de code de bonne conduite, il indique par exemple que le télétravail doit faire l’objet d’un double volontariat, de l’employeur et du salarié sauf dans des circonstances exceptionnelles. Il précise que le choix des postes "télétravaillables" pourra être discuté avec l’employeur. Il insiste sur la nécessité de maintenir le contact entre les salariés en télétravail et ceux restés en présentiel, sur le fait qu’il faudra procéder à des "retours d’expérience", comme par exemple après une longue période de télétravail à 100%. Bref, c’est un accord qui se fait le reflet des préoccupations que l’on a bien vu surgir ces derniers mois où le télétravail a été massif.

Mais une fois ce cadre général posé, c’est aux entreprises de négocier la mise en œuvre.

Oui et heureusement. Les modalités du télétravail sont renvoyées au dialogue social dans les entreprises, pas question d’imposer les mêmes règles partout. C’est là le désaccord profond entre la CGT et les autres syndicats. Le télétravail va s’installer durablement dans le paysage, mais avec des modalités qui seront très différentes d’une branche à l’autre, d’une entreprise à l’autre et au sein de la même entreprise, d’un métier à l’autre. Bref, cet accord national très général fixe un socle qui va donner le coup d’envoi à la négociation d’une multitude d’accords locaux dans les entreprises. Cet accord en lui-même n’est pas une révolution mais il acte le fait que le télétravail va s’ancrer profondément dans la vie des entreprises, au fond c’est une révolution lente qui commence.