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Alors que le télétravail devrait rester obligatoire jusqu'à la fin de l'année, une réunion avec les partenaires sociaux se tiendra ce lundi pour discuter de son éventuelle pérennisation. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le président de la République annoncera ce mardi les prochaines étapes de l'allègement du confinement, notamment pour les commerces. En revanche, il n'est pas question de toucher au télétravail.

Non la consigne va rester la même : télétravail à 100%, cinq jours sur sept, partout où c'est possible. Et ce au moins jusqu'à la fin de l'année. Le Premier ministre reçoit ce lundi les partenaires sociaux. Le message est clair. S'il est bien question d'assouplir les règles pour les commerces dits non essentiels dès ce week-end, le gouvernement ne veut pas encore prendre le risque d'assouplir le télétravail, synonyme de plus d'interactions sociales et de plus de monde dans les transports en commun. L'objectif reste de casser la dynamique de l'épidémie et d'éviter à tout prix une troisième vague.

L'assouplissement est donc renvoyez après les vacances de Noël.

Si la situation sanitaire le permet, ce qui est très probable. Et puis une autre raison non négligeable plaide pour un assouplissement : c'est la lassitude d'un nombre croissant de salariés. Le télétravail à 100% crée des situations de stress, de ras-le-bol voire de pathologies plus graves. Enfin, plus largement, les bénéfices économiques sont mitigés.

Pourquoi ?

D'un côté, le télétravail, s'il est institutionnalisé par exemple deux jours par semaine, peut permettre d'économiser des mètres carrés de bureau. Toutes les entreprises qui le pratiquent font leur calcul en ce moment. En revanche, certaines s'inquiètent pour les métiers les plus créatifs et où le travail en équipe est capital. Là, le télétravail peut se traduire par une chute de productivité. Dans d'autres cas, c'est le contraire. Ce que l'on économise en temps de transport rend le travail plus efficace. Bref, le paysage est complexe. Enfin, les salariés auraient tort de se réjouir trop vite. Des études montrent que le télétravail favorise la modération des salaires. Les entreprises peuvent embaucher plus loin des grands centres urbains, là où le coût de la vie et du logement sont moins chers et où les exigences des salariés sont moins élevées. Le télétravail va changer énormément de choses dans la vie de millions de salariés et on n'a pas fini d'en mesurer les conséquences, bonnes ou moins bonnes.