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Face à la seconde vague de Coronavirus en France, Emmanuel Macron a annoncé de nouvelles mesures restrictives ce mercredi. Parmi elles, la mise en place d'un couvre-feu qui pourrait durer six semaines dans les grandes métropoles et qui aura de nombreuses conséquences économiques. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Les mesures annoncées par le président de la République vont avoir de lourdes conséquences économiques.

Sauver des vies ou sauver l’économie ? Depuis le début de la crise du Covid, cet arbitrage entre le sanitaire et l’économie est un casse-tête pour tous les gouvernements de la planète. Chaque fois que l’on resserre la vis sur le sanitaire, le coût économique se chiffre en milliards d’euros, en milliers de défaillances d’entreprises et en centaines de milliers d’emplois menacés ou perdu. 700.000 rien qu’au premier semestre. Les huit semaines de confinement du printemps avaient fait chuter la richesse nationale d’un tiers. Le nouveau tour de vis annoncé ce mercredi soir par Emmanuel Macron aura certes un coût économique moindre, mais c’est un coup très dur pour les secteurs de l’hôtellerie, des cafés, de la restauration, du tourisme ou encore de la culture. Beaucoup de restaurants qui seront obligés de fermer le soir n’ouvriront pas à midi par exemple.

Ces secteurs sont ceux qui avaient été les plus touchés par la première vague.

Avec les transport et l’aéronautique, l’ensemble de ces secteurs représentent 10% de l’économie française. Or ce sont ces mêmes pans de notre économie qui vont payer le prix économique du couvre-feu. Près du tiers des 700.000 emplois déjà détruits cette année l’ont été dans ces secteurs qui ont perdu jusqu’à la moitié de leur chiffre d’affaires comme c’est le cas pour l’hôtellerie-restauration et l’aéronautique, selon les calculs de l’OFCE, l’institut de recherche économique. On parle donc de dizaines de milliers d’entreprises qui ont subi la première vague, qui commençaient tout juste à sortir la tête de l’eau, et qui vont subir maintenant la deuxième vague de plein fouet. C’est dévastateur ! Il y aura hélas des dégâts définitifs. Dans l’hôtellerie, la restauration ou la culture, les dépenses sont inférieures d’un tiers à ce qu’elles étaient avant la crise. On voit donc bien qu’une partie des emplois perdus ne reviendront pas, ou en tout cas pas avant longtemps.

Le couvre-feu va néanmoins s’accompagner de nouvelles aides.

Les dispositifs de chômage partiel seront prolongés en effet. Il y aura de nouvelles facilités pour obtenir des prêts garantis par l’État. Et côté social, le chef de l’État a aussi annoncé le versement d’une nouvelle aide exceptionnelle de 150 euros pour les plus précaires (bénéficiaires du RSA et des APL) plus 100 euros par enfant. Mais au-delà de ces mesures, le grand enjeu économique des prochains mois sera de ne pas casser l’élan que doit apporter le plan de relance. C’est le risque de ce couvre-feu qui frappe des régions et des métropoles (l’Ile-de-France, Lille, Lyon, Toulouse , Aix-Marseille etc) qui sont, au fond, les piliers de notre économie.