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Chaque matin, Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

On ne peut pas accuser le CAC40 de ne pas avoir joué le jeu : les entreprises avaient jusqu’à aujourd’hui pour verser la prime Macron. Alors, verdict ?

Et bien toutes les entreprises du CAC 40, sans exception, l‘ont versée. Cette prime est défiscalisée jusqu’à 1.000 euros pour les salariés gagnant jusqu’à trois fois le Smic c’est à dire 3.600 euros nets par mois. Toutes ces grandes entreprises ont donc joué le jeu, même Carrefour qui a perdu de l’argent l’an dernier. La plus grande partie de ces entreprises a versé la prime à plus de la moitié de l’effectif employé en France. Total et L’Oréal l’ont même versée à tout le monde. Plusieurs autres comme Saint Gobain, Safran, Crédit Agricole, LVMH, Hermès l’ont versé à 80% des salariés. Enfin une quinzaine de groupes ont décidé de verser une prime pouvant aller jusqu’au maximum de 1.000 euros, voire même au-delà, 1.500 euros, dans le cas de Total.

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S’ils ont versé ces primes, il faut dire la vérité, c’est parce qu’ils font de gros bénéfices ?

C’est vrai qu’ils font des bénéfices importants et tant mieux : 88,5 milliards d’euros l’an dernier. Mais on oublie parfois un peu vite qu’ils acquittent aussi des prélèvements obligatoires (impôts et cotisations sociales) très importants. Une enquête de l’Obs a récemment montré que le Crédit Agricole versait un montant record de 5,8 milliards de prélèvements obligatoires, BNP Paribas plus de 4 milliards, presqu’autant pour Vinci etc. Donc vous le voyez, contrairement aux Gafa, les groupes du CAC 40 contribuent très largement à financer les services publics. Mais s’ils ont tous versé la prime Macron, ce n’est pas seulement parce qu’ils en ont les moyens.

Pourquoi alors ?

Parce que ces groupes veulent aussi montrer que leurs intérêts vont au-delà du seul intérêt des actionnaires. La nouvelle loi Pacte en est l’illustration. De plus en plus d’entreprises estiment que leur raison d’être dépasse le strict intérêt des actionnaires et qu’elles doivent prendre en compte l’intérêt de l’ensemble des parties prenantes : leur environnement social, local, environnemental. Ce n’est pas juste un discours. C’est une réalité. Ces entreprises sont conscientes du fait qu’il n’y a pas d’avenir prospère dans une société malade : et ça, si vous interrogez les patrons du CAC 40, ils le pensent profondément. Et c’est pour cette raison qu’ils ont tous, très vite, répondu à l’appel du président de la République sur la prime.