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Malgré les crises sanitaires et économiques, la passion des Français pour l'immobilier semblent ne pas être impactée. Alors que l'on aurait pu s'attendre à un effondrement du marché en 2020, les acquéreurs sont toujours très nombreux et les prix ne cessent de grimper. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Crise ou pas crise, la passion des Français pour l’immobilier ne faiblit pas et les prix continuent de grimper.

L’année 2019 avait été historique, avec plus d’un million de transactions immobilières dans toute la France dans l’ancien. On pouvait donc craindre cette année, après des semaines de confinement, une chute du nombre de ventes. Ne serait-ce que parce que les visites ont dues être suspendues en mars-avril : les agences étaient fermées. Et bien non ! Les chiffres des notaires montrent un recul de seulement 5% sur un an à fin septembre. Et depuis, l’activité des notaires n’a pas faibli. Les offices sont restés ouverts, les déménagements ont été autorisés et la signature des actes de vente à distance s’est banalisée. Bref, le marché a continué à tourner. 2020 n’aura certes pas été une année d’euphorie, mais il n’y a pas eu d’effondrement du marché, loin s’en faut.

Et encore moins de baisse des prix.

C’est le plus étonnant. Les prix dans l’ancien ont augmenté dans toutes les grandes villes françaises. La palme du dynamisme revient à l’Ouest avec une augmentation de 14% à Rennes et de 13% à Nantes. Mais la hausse des prix au mètre carré atteint aussi 10% Lyon, Lille, Marseille. Et dans la capitale, où un mètre carré coûte en moyenne 10.640 euros, soit plus du double de la deuxième ville la plus chère de France, qui est Lyon (4770 euros le mètre), les prix ont progressé de 7,6% sur un an. On peut en tirer un enseignement : tout ce que l’on a pu entendre sur l’exode urbain, le fait que le télétravail allait encourager les Français à s’installer à la campagne, ne se vérifie absolument pas dans les chiffres de l’immobilier. Les Français continuent à se ruer sur les centres villes.

On a aussi l’impression que le marché de l’immobilier est complètement déconnecté de l’état de l’économie.

Quand les prix augmentent de 6,5%, car c’est la moyenne dans toute la France, soit plus de trois fois plus vite que le pouvoir d’achat, on se doute qu’à un moment, il va y avoir un ajustement. Mais pour le moment, on ne le voit pas venir. Malgré la remontée du chômage, les acheteurs sont toujours là. Les banques d’ailleurs en témoignent puisque le crédit immobilier a continué de croître cette année, porté par des taux d’intérêt qui restent extrêmement bas. C’est clair, le retournement tant attendu du marché immobilier se fait attendre.