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Selon Bercy, l'économie repart très fort, le plan de 100 milliards d'euros qui a été mis en œuvre sera suffisant. Pour autant, le gouvernement va présenter un collectif budgétaire prévoyant 15 milliards d'euros de crédits supplémentaires. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

La reprise est là, le moral des chefs d'entreprise est au-dessus du niveau d'avant-crise. Le "quoi qu'il en coûte" a fonctionné au-delà des espérances ?

Quand on discute avec des chefs d'entreprises, on a effectivement un vrai sentiment d'optimisme. On sent que l'activité repart et que les carnets de commandes se remplissent. Le patron du Medef Geoffroy Roux de Bézieux d'ailleurs le dit. À Bercy, le débat sur la nécessité ou non d'un plan de relance supplémentaire est tranché : c'est inutile, l'économie repart très fort, le plan de 100 milliards d'euros qui a été mis en œuvre sera suffisant. C'est ce que nous disent Bruno Le Maire et le ministre du Budget Olivier Dussopt. Même si certains économistes proches du président continuent à plaider pour faire plus pour relancer la demande.

Pour autant, Bercy n'est pas près à débrancher les aides.

Non bien sûr. Le message de Bercy est d'ailleurs assez subtile. D'un côté, il va bien falloir sortir du "quoi qu'il en coûte", synonyme d'envolée de la dette publique. De l'autre, il faut continuer à aider les secteurs les plus en difficulté. C'est pourquoi le gouvernement va présenter un collectif budgétaire prévoyant 15 milliards d'euros de crédits supplémentaires. Ils sont destinés à financer des exonérations de charges pour les hôtels, les restaurants, le secteur du tourisme etc. A financer aussi de l'activité partielle de longue durée, dans l'hôtellerie mais aussi dans certains secteurs industriels fragilisés comme l'automobile et les fonderies. Ou encore dans l'événementiel où le redémarrage va prendre encore beaucoup de temps.

Le gouvernement va aussi aider les entreprises à redresser leur situation financière.

Avec une mesure assez spectaculaire, bien qu'un peu technique : c'est la possibilité de reporter les déficits fiscaux sans limite de plafond. En clair, les pertes enregistrées en 2020, année du Covid, pourront venir en déduction des bénéfices enregistrés cette année ou les suivantes. C'est une mesure très puissante qui va permettre à beaucoup d'entreprises d'alléger leur facture fiscale. C'est une excellente nouvelle qui va soutenir la reprise et l'investissement. Il serait étonnant qu'avec tout ça, la croissance ne dépasse pas cette année les 5% prévus par Bruno Le Maire.