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La reprise s’enclenche enfin avec une croissance de 0,4% au premier trimestre. À Bercy, on estime que la croissance atteindra au moins 5% cette année. Ce serait le meilleur taux de croissance depuis 50 ans. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le ciel se dégage peu à peu pour l’économie française. Pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire, le mot "reprise" figure dans une note de conjoncture de l’Insee.

Nous ne sommes pas sortis de la crise, il faut d’abord sortir du confinement et espérer qu’il n’y aura plus de recrudescence de l’épidémie. Mais enfin la reprise s’enclenche : la croissance a été de 0,4% au premier trimestre et à Bercy, on estime que la croissance atteindra au moins 5% cette année. Ce serait le meilleur taux de croissance depuis 50 ans. Mais attention, ces chiffres positifs ne doivent pas masquer une réalité, c’est que l’économie française n’a pas encore retrouvé son niveau de création de richesses d’avant la crise.

Et c’est pour quand ?

L’Insee ne fait pas de prévision officielle mais Bercy estime qu’on retrouvera ce niveau vers la fin du premier semestre de l’année prochaine. En gros, au moment de l’élection présidentielle, on pourra dire à ce moment-là que notre économie a effacé la crise du Covid. Il aura donc fallu deux ans. Mais d’ici là, ce qui reste à faire est presque le plus dur. Il va falloir piloter la sortie de crise en évitant plusieurs écueils. D’abord, on le voit dans l’industrie, comme beaucoup de secteurs redémarrent en même temps, il y a des tensions considérables sur les matières premières et les composants. Le manque de puces électroniques a privé Stellantis, ce nouveau groupe né de la fusion de PSA et Fiat, de la production de 200.000 voitures au premier trimestre. Sur certains modèles, ils sont même obligés d’installer des compteurs de vitesse à aiguille faute de compteurs électroniques.

Il va falloir aussi maintenir les aides pour éviter des faillites.

Oui la situation financière de beaucoup d’entreprises s’est dégradée bien que leur fonds de commerce soit sain : il va falloir étaler une partie des dettes, Bercy annoncera bientôt des mesures ciblées en la matière. Le gouvernement souhaite également prendre des mesures pour débloquer l’épargne qui s’est accumulée pendant la crise et nourrir ainsi la reprise via la consommation. Les sorties de crise sont toujours des périodes délicates, parfois chaotiques. Mais la reprise se dessine et ça c’est une bonne nouvelle.