Chaque matin, Daniel Fortin fait le point sur une question d'actualité économique.
Daniel Fortin remplace Nicolas Barré du lundi 29 octobre 2018 au vendredi 2 novembre 2018.
C’est un nouveau sursis pour les 280 salariés d’Ascoval, cette usine sidérurgique du nord de la France à Saint Saulve menacée de fermeture. Lors d’une réunion à Bercy ce mercredi, le plan de reprise du site par le groupe Atifort a été jugé viable. Est-ce vraiment le cas ?
C’est encore tôt pour le dire, le gouvernement se donne d’ailleurs jusqu’à début décembre pour en juger. Mais on a quand même progressé ! Jusqu’ici, le repreneur (le groupe Atifort) ne donnait pas assez de garanties financières pour assurer la survie du site qui a besoin notamment de 200 millions d’euros d’investissement pour monter en gamme sa production. Il faut aussi trouver des industriels qui acceptent de s’engager sur l’achat d’une partie de la production. Enfin, on n’était pas sûr que le site ait la capacité de changer rapidement ses produits pour revenir dans la course. Or ce mercredi à Bercy, on a (semble-t-il) avancé sur ces trois points. Un audit du cabinet d’étude Roland Berger a notamment été déterminant, il a montré que oui, l’usine de Saint Saulve pouvait être sauvée à condition de se transformer. Mais pas de triomphalisme pour autant. Au cabinet de Bruno Le Maire, on estime "qu’il y a une chance et qu’elle mérite d’être jouée", on est encore loin du compte.
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Mais dans ce genre de dossier, on a souvent l’impression que l’État intervient quand il est déjà presque trop tard.
Ça n’est pas faux et Saint Saulve est, de ce point de vue, représentatif de tout un pan de l’industrie française qui n’a pas su investir à temps dans les bons produits. On dit beaucoup que le problème de nos usines ce sont les charges trop élevées par rapport à celles des concurrents, c’est vrai mais il y a un autre phénomène dont on parle moins c’est la qualité de l’offre de l’industrie française. On fabrique trop souvent des produits de gamme moyenne qui prennent donc de plein fouet la concurrence des pays à bas coûts. C’est cette question qu’il faut résoudre si l’on veut enrayer la désindustrialisation à Saint Saulve comme ailleurs en France.
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