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Alors que les fermetures imposées par la situation sanitaire se prolongent, Bercy doit annoncer jeudi de nouvelles aides aux entreprises en difficulté. L'objectif est d'éviter une cascade de faillites de cafés, hôtels et restaurants. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Comment éviter une cascade de faillites de cafés, hôtels, restaurants ? Alors que les fermetures imposées par la situation sanitaire se prolongent, le gouvernement prépare de nouvelles mesures d’aides.

En augmentant les aides que peut apporter le Fonds de solidarité pour les entreprises, qui s’adresse aussi aux indépendants et à d’autres secteurs comme le tourisme, l’événementiel ou le sport. Des milliers d’entreprises ont fait appel à ce fonds depuis le début de la crise. Et ça va continuer dans une nouvelle version du dispositif, la quatrième depuis sa création au printemps dernier. Aujourd’hui, pour faire simple, les aides sont soit forfaitaires avec une aide de 10.000 euros, soit proportionnelles au chiffre d’affaires perdu avec un plafond de 800.000 euros depuis le début de la crise.

Et aujourd’hui, ça ne suffit plus ?

Non, le plafond va être relevé et pourra atteindre jusqu’à trois millions d’euros, le gouvernement doit le confirmer jeudi. Ces aides ne seront plus fonction du chiffre d’affaires perdu mais couvriront les frais fixes de l’entreprise, en l’occurrence jusqu’à 70% de ces frais. L’objectif est de sauver des entreprises qui étaient au-dessus du plafond, par exemple des groupes de plusieurs restaurants qui n’ont plus les moyens de tenir. Il n’est d’ailleurs pas exclu que ce plafond de trois millions d’euros d’aides d’État soit lui-même relevé par Bruxelles afin d’éviter une vague de défaillances. Au moment où ce Fonds de solidarité a été mis en place l’an dernier, personne ne pouvait prévoir la durée de la crise. Ni même s’il y aurait une 2e ou une 3e vague de la pandémie. Or nous y sommes.

Et la crise frappe toujours les mêmes secteurs.

Exactement ! Le patron d’une grande banque confiait son inquiétude de voir que les effets de la crise sont toujours concentrés sur les mêmes secteurs économiques. Ils ont résisté aux deux vagues du virus mais ils sont désormais exsangues, avec des patrons épuisés et des situations familiales dramatiques. Alors que par contraste, d’autres secteurs tiennent le coup et entrevoient même un net rebond de leur l’activité pour la deuxième moitié de l’année, et c’est tant mieux. Le paysage économique des prochains mois va donc être extrêmement contrasté. Les écarts vont se creuser entre les entreprises les plus solides qui sortiront encore plus fortes de la crise, et les autres, qui étaient fragiles avant et qui ne survivront pas. 2021 va être l’année du pire pour certains et du plus fort rebond pour les autres. D’où les nouvelles aides gouvernementales pour amortir le choc des prochains mois.