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Le patronat plaide pour une accélération de la vaccination en mettant en avant l'enjeu de compétitivité par rapport à nos voisins. Nicolas Barré fait le point sur une question d'actualité économique.

Le rythme de la vaccination est crucial sur le plan sanitaire mais c’est aussi un enjeu économique majeur puisque tout retard se paiera cher.

C’est Philippe Martin, un économiste proche d’Emmanuel Macron qui l’a conseillé pendant la campagne, qui fait ce petit calcul. Selon lui, une semaine de retard dans la vaccination de la majorité de la population représente un coût de deux milliards d’euros pour l’économie française. Car tant que le pays se trouve dans une situation sanitaire grave comme aujourd’hui, l’économie tourne moins vite, elle perd au moins 5% de richesse nationale par an, ce qui fait deux milliards par semaine. Plus vite nous aurons atteint notre objectif de vaccination de la population, plus vite nous pourrons espérer sortir du marasme économique et social dans lequel nous a plongé le virus.

Un message que le patronat relaie au plus haut niveau.

En plaidant qu’il y a là un enjeu de compétitivité par rapport à nos voisins: c’est le message sur lequel insiste l’Afep, association qui réunit les dirigeants des plus grandes entreprises françaises. Leur souci est d’éviter un décalage entre la France et les autres grands pays développés. Car les premiers pays qui auront atteint leur objectif de vaccination pourront rouvrir pleinement leur économie, gagner des semaines de croissance par rapport aux autres et économiser de l’argent public. Bref, quelques semaines d’écart d’un pays à l’autre se mesure très vite en milliers d’emplois détruits ou pas, d’entreprises sauvées ou non, de richesse créée ou détruite.

Le débat qui monte, c’est aussi celui du passeport sanitaire.

Le Medef pousse cette idée qui consiste à réserver certaines activités aux personnes vaccinées contre le virus : assister à un salon professionnel ou prendre l’avion par exemple. Mais on peut aussi élargir la liste, même si cela pose des questions éthiques. Le problème, là encore, c’est l’écart avec les autres pays: si des pays voisins relancent leur activité grâce aux passeports sanitaires et que ce n’est pas le cas chez nous, nos entreprises seront défavorisées. La grande question au fond est la suivante : la sortie de la crise du Covid, que l’on espère rapide, sera-t-elle synchrone, entre les principales économies ? Ou certaines en sortiront-elles bien avant les autres et prendront-elles de l’avance et leurs entreprises des parts de marché ? La course à la vaccination est aussi une course économique dont l’enjeu se chiffre en milliards d’euros et milliers d’emplois.