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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce mercredi, il s'intéresse à l'image de "nice guy" de Joe Biden à quelques heures de son investiture à la Maison-Blanche. Selon lui, il faut espérer que le nouveau président américain ne sera pas otage de cette bien-pensance au nom de la liberté de pensée.

Dans quelques heures, Joe Biden entrera à la Maison Blanche.

Et partout ou presque en Occident, on applaudira à l’arrivée au pouvoir de ce "nice guy", ce type bien. Donald Trump parti, c’est la fin d’une séquence folle, celle d’un président qui au contraire avait, dès son arrivée, paru suspect ou détestable à cette même grande partie de l’opinion publique occidentale. Il faut dire qu’il avait vraiment tout pour être inquiétant.

Joe Biden cultive au contraire son personnage rassurant.

C’est vrai, son prédécesseur était dangereux et cherchait systématiquement à heurter de front le consensuel, quitte à insulter et à bousculer le bien-pensant. Et aux États-Unis, le bien-pensant est devenu comme une religion qui envahit tout. Elle impose ses règles, sa liturgie, ses grand-messes. Et elle excommunie ceux qui ne respectent pas ce nouveau catéchisme progressiste. C’est un phénomène devenu très sensible dans des endroits qui devraient être au contraire des hauts-lieux du débat et de la controverse, et qui se rétrécissent désormais de plus en plus en refusant la pensée différente. Ces lieux, ce sont les universités et la presse. Dans les facs et les grandes écoles américaines, la pensée dominante, écrasante même, est racialiste, adepte de la théorie du genre. On a vu des profs être interdits de cours s’ils refusaient de s’excuser d’être blancs. Et ce vent mauvais a déjà envahi la presse.

On a des exemples ?

Des quotidiens aussi réputés que le NY Times ou le Washington Post referment leurs pages de débats à ceux qui ne pensent pas conformément à ce nouveau "progressisme". Les caricatures sont même bannies, les dessins ne doivent se moquer ni de religion, ni de sexe ou de genre. Et le plus préoccupant, c’est que cette forme de censure arrive en France. C’est déjà perceptible dans certaines facs. Et dans la presse, Le Monde vient de retirer un dessin humoristique (d’assez mauvais goût) sur l’inceste, et, sous la pression des réseaux sociaux, s’est excusé de l’avoir publié. Incroyable retournement de la part d’un média qui défend la publication de caricatures de Mahomet mais refuse l’humour glaçant sur l’inceste (alors que sa position envers ce crime est sans ambiguïté : c’est même ce journal qui a lancé la campagne). Nicolas Beytout ne sait pas si Joe Biden est vraiment un "nice guy", mais ce qui est sûr, c’est que l’on doit espérer, au nom de la liberté de pensée, qu’il ne sera pas l’otage de cette partie de son électorat devenue si puissante, y compris à l’exportation.