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Chaque matin, Nicolas Beytout analyse l'actualité politique et nous livre son opinion. Ce jeudi, il revient sur la violence des déclarations de Jean-Marie Bigard et Philippe de Villiers à l'encontre du gouvernement. Selon lui, il n'est pas possible de laisser passer ce genre d’infamie.

Depuis la manifestation des policiers, le niveau de tension dans la politique est monté de plusieurs crans.

Est-ce que c’est le début du déconfinement qui leur fait perdre le contrôle ? Est-ce que les réseaux sociaux finissent de désinhiber toute parole publique ? Nous sommes encore à un mois des régionales et surtout à un an d’une élection évidemment cruciale, et déjà la violence de certaines déclarations nous projettent dans une démocratie pas vraiment civilisée. Nicolas Beytout ne fait pas allusion aux propos d’Audrey Pulvar qui avait trouvée "glaçante" la manifestation des forces de l’ordre devant l’Assemblée nationale.

Gérald Darmanin avait très vite réagi.

Et très mal réagi. Avec une plainte en diffamation contre la tête de liste socialiste pour les régionales en Ile-de-France, une erreur politique que beaucoup de ministres et de parlementaires de la majorité lui ont reprochée. L’Élysée n’avait pas davantage apprécié. En tout cas, cet excès de zèle de la part du ministre de l’Intérieur a créé un drôle de climat. Si tous les politiques réglaient leurs débats devant les tribunaux, la vie publique prendrait un bien mauvais tour. À l’inverse, on entend et on lit en ce moment même des propos qui, eux, mériteraient certainement une réaction.

On parle de la violence de certaines déclarations.

Avec deux exemples très récents de dérapages affligeants. L’un exécuté par un professionnel de la provocation, Jean-Marie Bigard. Il a profité d’une manifestation des anti-vaccins pour agonir d’injures Olivier Véran, le ministre de la Santé et Agnès Buzyn, qui l’avait précédé au ministère. Nicolas Beytout ne veut pas répéter ses insultes personnelles, elles sont à la hauteur de ce personnage qui s’est spécialisé dans l’intense vulgarité. Marlène Schiappa a préféré mettre tout ça sur le compte de l’alcoolisme. Sauf que tout ça a pris une autre dimension lorsque Bigard a suggéré de remplacer le pass sanitaire par le port de l’étoile jaune. Pas sûr qu’il faille laisser passer ce genre d’infamie. L’autre exemple est moins violent, mais pas moins préoccupant. Il vient de Philippe de Villiers.

Il a fait des déclarations à la suite l’opération Mc Fly Carlito à l’Élysée.

C’est peu dire qu’il n’a manifestement pas supporté la présence d’Emmanuel Macron, dimanche dernier, sur YouTube. Il vient de publier un texte d’une violence inconcevable, parlant de la pitrerie du chef de l’État, de ses borborygmes et de sa logorrhée, comme une sorte de long cri de détestation à l’encontre d’un Président dont il avait cru un moment avoir l’oreille. Est-ce par dépit ? En tout cas, un tel niveau de colère exprimée avec une telle brutalité par quelqu’un qui est suivi par de nombreux Français, c’est assez inquiétant. Personne, surtout lorsqu’on a une haute idée de l’image de la France, personne n’a à gagner à ce que la politique s’abaisse à ce point.