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Riopelle/Mitchell, entre amour et art

Au Cœur de l'Histoire

19 mai 2021

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Dans les années 1950, à Paris, le peintre québécois Jean-Paul Riopelle et l’artiste américaine Joan Mitchell vont entretenir un amour passionnel qui marquera la scène artistique d’après-guerre. Dans ce nouvel épisode de Au cœur de l’histoire, réalisé en partenariat avec le Musée d'arts de Nantes, à l'occasion de l'exposition "United States of Abstraction : Artistes américains en France, 1946-1964", Jean des Cars raconte leur passion créatrice, entre héritage commun et singularités picturales. 


En juin 1955, trois jeunes trentenaires sont attablés à une terrasse de Saint Germain des Prés. Comme tous les soirs, ils ont l’habitude de se retrouver ici après une journée enfermés dans leurs ateliers respectifs. Parmi eux, il y a Sam Francis et Norman Bluhm, deux peintres américains qui incarnent l'"Action Painting”, une technique abstraite mettant en évidence le geste impulsif de l’artiste. 

Accoudée à la table, il y a aussi la peintre américaine Joan Mitchell, avec sa frange brune coiffée sur le côté et son jean taille haute. Cette artiste vit à New York mais revient à Paris pendant l’été, pour s’imprégner de la liberté artistique qui souffle sur la capitale. Ces séjours sont aussi l’occasion de retrouver ses amis américains qui l’introduisent dans des cercles auxquels elle a moins accès aux Etats-Unis. 

Ce soir-là, ses confrères ont donné rendez-vous à une quatrième personne dont elle a déjà beaucoup entendu parler… Un peintre québécois d’un immense talent, qui expose à New York et Venise : Jean-Paul Riopelle. Lorsqu’il arrive, Joan Mitchell est subjuguée par l’allure de ce jeune homme aux cheveux épais et au regard perçant… Comme si elle l’avait pressenti, leur rencontre marquera à jamais leurs existences. 

Très vite, ils vont vivre une incroyable histoire d’amour, qui façonnera leur œuvre jusqu’en 1979, date de leur rupture. Alors comment ces deux artistes se sont-ils influencés mutuellement et comment leur relation se reflète t-elle dans leur art ? Pour le comprendre, il faut revenir aux sources de leur force créative...

Des paysages du Saint-Laurent à André Breton 

Jean-Paul Riopelle a 6 ans lorsqu’il commence à dessiner. A Montréal, il reçoit les enseignements d’un professeur qui lui apprend à peindre des paysages, des personnages et des natures mortes. Le petit Jean-Paul se montre très doué pour le dessin. Sa vie bascule totalement quand son frère décède, en 1930… Cette expérience avec la mort lui laisse de profondes séquelles psychologiques. Son entente avec ses parents va se détériorer. Ces derniers souhaitent que leur fils devienne architecte. Pour leur faire plaisir, Jean-Paul accepte de suivre des études d’architecture et intègre ensuite l'École Polytechnique de Montréal. 

Mais le jeune homme veut à tout prix poursuivre sa formation artistique… Ses parents ne cautionnent pas cette orientation et cessent de subvenir à ses besoins. 

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Dans les années 1940, il suit des cours à l'Académie des beaux-arts de Montréal. Il y rencontre Pierre-Émile Borduas, qui réunit autour de lui beaucoup de peintres, d’écrivains et d’acteurs, qui se définissent comme "automatistes". Ils s’inspirent des surréalistes européens mais aussi de l'expressionnisme abstrait new-yorkais. Ces deux courants valorisent la liberté totale de création, et mettent en lumière la force du subconscient. En août 1948, Jean-Paul Riopelle signe avec ses amis un texte intitulé “Refus Global”. Ce texte définit leur vision esthétique et s’oppose à la conformité des milieux artistiques québécois.

Paris et ses débuts dans le "All-over"

Mais pour Jean-Paul Riopelle, tout cela n’est pas suffisant, il veut aller plus loin. Il décide de s’installer à Paris pour rencontrer les artistes qui sont à l’initiative de cette révolution culturelle. En 1947, il y rencontre André Breton, le chef de file du mouvement surréaliste, sympathise avec l’acteur et poète Antonin Artaud ou le plasticien allemand Wols.

La même année, le peintre québécois présente ses œuvres rue du Bac à Paris, lors de l'exposition internationale du surréalisme. A cette période, Jean-Paul Riopelle expérimente plusieurs techniques : pinceaux, empâtements, projections de peinture, couteaux et spatules. Il pratique la technique du "All-over", qui élimine toute forme de perspective dans la toile, au moyen d'éclats de peinture en couches multiples. Peu à peu, son réseau s’étoffe et son nom se fait connaître dans la capitale. 

En 1951, il collabore avec le studio Paul Facchetti, il est repéré par le critique d’art spécialiste de l’avant-garde, Michel Tapié. Il devient ami avec Sam Francis, installé à Paris depuis peu. Ce dernier réunit autour de lui un groupe d’artistes américains qui pratiquent tous une forme d’expressionnisme abstrait, sur de très grandes toiles, avec beaucoup de couleurs. Parmi eux, il y a des peintres comme Norman Bluhm, Shirley Goldfarb, des philosophes comme Rachel Jacobs ou encore des historiens de l’art tels que Georges Duthuit.

Le succès des triptyques de mosaïques 

En 1953, c’est le succès. Le célèbre galeriste Pierre Loeb lui achète une grande partie de sa production. Jean-Paul Riopelle expose régulièrement à la galerie Pierre Matisse, à New York. Il est présent à la Biennale de Venise en 1954 ainsi qu'à celle de São Paulo l'année suivante. Ses nombreux voyages aux Etats-Unis font de lui un acteur important des relations entre les cercles artistiques français et américain. 

C’est dans ces années fastes qu’il réalise de grandes mosaïques très colorées. L’une des plus connues s’appelle “Pavane” et à été réalisé en 1954. La peinture y est directement pressée sur la toile à l’aide d’une spatule, selon une technique spontanée et automatique. Ce triptyque est acclamé par la critique internationale, qui salue une peinture instinctive et énergique.

L’atelier de la rue Frémicourt

Voilà où en est la carrière artistique de Jean-Paul Riopelle en 1955, lorsqu’il rencontre Joan Mitchell. Cette peintre américaine réalise des tableaux plus proches de l’abstraction américaine. Son art est davantage intellectuel, porté sur la nature et ses sensations. A 30 ans, cette fille de médecin, élevée dans une famille riche de Chicago, est moins célèbre que son nouveau compagnon…

Elle a tout de même déjà été exposée à New York aux côtés de grandes figures d’avant-garde, comme Rauschenberg et Willem de Kooning. Joan Mitchell est une grande passionnée. Elle peint déjà des toiles pleines de fougue et de subtilité, qui expriment une forme de tourmente… Il faut dire qu’elle a été influencée par les plus grands maîtres, comme Van Gogh, Cézanne ou Kandinsky.

Dès sa rencontre avec Jean-Paul Riopelle, elle multiplie les allers-retours entre les Etats-Unis et la France. En 1959, les deux amants décident de s’installer ensemble dans le XVème arrondissement, à quelques rues du Champs de Mars, rue Frémicourt. Là, Joan installe son atelier, tandis que Jean-Paul garde son espace de travail à Vanves, en banlieue parisienne. 

La cohabitation entre ces deux fortes personnalités est souvent difficile : le franc-parler de Joan et son ton provocateur contrastent avec la mélancolie qui caractérise Jean-Paul. Entre les deux artistes, les accrochages sont nombreux. Pourtant, au sein de leurs parcours artistiques, cette période est celle qui présente le plus de convergences entre leurs pratiques respectives… Avec les années, l’un influence l’autre. Ils échangent sur leurs doutes, leurs impressions et chacun cherche à conseiller l’autre. 

Influences mutuelles

Dans l’une de ses toiles réalisée en 1957, intitulée "La Fontaine", Joan Mitchell se répand en coups de pinceaux rageurs... Elle y travaille des touches de blanc pour peindre un paysage, comme pour contraster avec le travail plus soigné de son amant... Dans la marge supérieure de ce tableau, Joan Mitchell aurait même inscrit discrètement la mention "Le Laboureur et ses enfants, La Fontaine !!" en référence à la fable bien connue, mais également, à une œuvre de Riopelle appelée "Labours sous la neige", réalisée un peu avant. Dans cette toile, le peintre canadien utilise le blanc et sature ses compositions, comme s’il peignait un mur. Si Joan Mitchell fait un clin d'œil à son amant, c’est aussi une façon de se référer à Van Gogh, une passion partagée par les deux artistes. 

Au contact de sa compagne, Jean-Paul Riopelle renoue avec la sculpture. Il va aussi s’essayer à la gouache en 1956. Il écrira alors ces mots à Joan : "Je ne sais pas si ça a marché mais je suis content puis­que après tout, ces grandes gouaches ressemblent à des tableaux de toi, mon amour."

Deux ans plus tard, c’est Joan elle-même qui reconnaîtra sur le ton de l’humour l’influence de Jean-Paul dans son art : "Hier soir, j’ai réalisé huit œuvres sur papier, certai­nes très grises et foncées, influencées par quelqu’un que je connais à Paris — qui emploie la peinture au couteau."

L’art de Joan Mitchell déprécié ?

Malgré une tendresse certaine, le couple connaît des accès de jalousie et de colère qui ont participé à leur réputation sulfureuse. Il faut dire que face au succès grandissant de Jean-Paul Riopelle, Joan Mitchell ne voit pas vraiment sa carrière décoller… Pourtant, elle estime connaître les bonnes personnes. En 1955, elle a même laissé six de ses toiles à Michel Tapié, à la galerie Rive Droite. Mais il n’a pas donné suite. Le critique d’art n’a jamais exposé l'œuvre de Joan Mitchell, il n’a même pas écrit un seul article à son propos… 

Joan Mitchell se sent exclue. Voici ce qu’elle écrivait dans une lettre à un ami peintre, concernant Michel Tapié : "Michel Tapié est le grand rouage, la galerie Stadler, la seule galerie et Martha Jackson, son contact. Ah ça oui il sait vendre, mais que voit-il ? Nada !"

Mise à part une prétendue incompétence du critique d’art, Joan Mitchell ne s’explique pas cette mise à l’écart. Mais la jeune femme est téméraire et va saisir chaque opportunité pour participer à des expositions. A l’été 1962, son compagnon et elle naviguent sur un voilier en compagnie de Patricia et Pierre Matisse. Ce dernier est un marchand d’art franco-américain très réputé, qui a une galerie à New-York. Fils du peintre Henri Matisse, il est un personnage clé de la carrière de Jean-Paul Riopelle : il est l’un des premiers à l’avoir exposé aux Etats-Unis. Joan Mitchell sent qu’elle a une carte à jouer. Puisqu’elle ne mâche pas ses mots, elle va tenter de le convaincre pendant des jours de l’exposer à New-York. Mais rien n’y fera…

La peintre se demandera pendant longtemps si le fait d’être une femme ne joue pas en sa défaveur... Comme elle, son amie artiste Shirley Jaffe connaît une notoriété bien inférieure à celle de ses collègues du sexe opposé. Plusieurs fois à cette époque, Joan Mitchell aura envie de se faire passer pour un homme et de signer ses toiles sous un pseudonyme masculin. Dans tous les couples d’artistes qu’elle côtoie à Paris ou New York, les carrières des artistes hommes se font au détriment de celles de leurs femmes. C’est le cas de Jackson Pollock et de sa compagne Lee Krasner, ou encore de Willem de Kooning et de sa femme Elaine.

Un succès en demi-teinte

Qu’importe, Joan Mitchell continue d’entretenir des liens d'amitié avec Norman Bluhm et Sam Francis. Mais ce sont des exceptions. Elle n’intégrera jamais le cercle de l’Ecole de Paris, contrairement à Jean-Paul Riopelle qui en est une figure de proue. Sa priorité reste son travail dans son atelier.

Même si elle n’est pas aussi connue qu’elle le souhaiterait, elle parvient à être exposée à Londres. En 1958, l’exposition "Abstract Impressionnism : an Exhibition of Recent Paintings" met en lumière des artistes tels que Sam Francis, Joan Mitchell et Jean Paul Riopelle. Dès 1960, elle apparaît au sein de l’exposition "Antagonismes" au musée des Arts décoratifs. Cette période marque un tournant dans sa carrière : plusieurs galeries lui consacrent des rétrospectives personnelles. Elle est même représentée à Paris par Jean Fournier. Ce galeriste d'exception lui restera loyal toute sa vie, lui qui aime tant l’abstraction colorée. Il voit dans ses toiles une filiation avec l'œuvre de Matisse…

La rupture dans l’art

Les "amants terribles de l’abstraction", comme on les surnomme parfois, connaissent donc des carrières bien différentes. En 1968, ils décident de quitter Paris pour se rapprocher de la nature. Ils s’installent dans le village de Vétheuil, dans une grande maison en bord de Seine où Joan aménage son atelier dans le cabanon, au fond du grand parc de la propriété.

C’est finalement là qu’elle peindra ses toiles les plus célèbres, comme sa série sur le thème du tilleul, inspirée par l’arbre qui se trouve devant sa maison. Joan Mitchell en décline des touches colorées et intenses, qu’elle vient nuancer par des espaces vides. Elle avait coutume de dire que ses toiles devaient “transmettre le sentiment d'un tournesol fanant”.

Sa première grande exposition aura lieu à New York en 1972. Mais au moment où elle est enfin adoubée par le milieu artistique, son couple bat de l’aile. Les disputes perpétuelles, et les accusations d’adultère vont avoir raison de la relation Mitchell/Riopelle.

En 1979, ils se séparent. Après 25 ans de relation, cet évènement très douloureux va venir s’incarner dans leurs toiles : la gestuelle de Jean-Paul Riopelle devient plus fougueuse, dans une tonalité plus enragée. Il commence à explorer le noir et le blanc, et explique que pour lui, le blanc représente la fin ou la mort, synonyme de rupture… De son côté, Joan Mitchell vit désormais seule dans leur maison de Vétheuil. Profondément touchée par la rupture, elle se met à utiliser des couleurs de plus en plus sombres.

Des trajectoires inverses

Après leur séparation, Jean-Paul Riopelle décide de retourner vivre au Canada, sur une île perdue au large du Québec. Il est inspiré par l’imaginaire des peuples amérindiens et sa création s’oriente vers la nature. Finalement, il ne retrouvera jamais la somptuosité de ses mosaïques des années 1950, qui restera sa période la plus faste, celle des débuts avec Joan Mitchell. 

La carrière de Joan Mitchell, elle, connaîtra la trajectoire inverse. Au départ perçue uniquement comme étant la femme du célèbre peintre canadien, son parcours se caractérise par une évolution constante dans ses pratiques artistiques. Joan Mitchell meurt en France en 1992. Son œuvre, très cotée aujourd’hui, est mondialement connue.

L’ultime déclaration 

L’annonce de sa mort vient accabler Jean-Paul Riopelle, pourtant en immersion dans la nature sauvage. Désespéré, il décide de rendre un dernier hommage à celle qui a été son amoureuse, sa muse et en même temps la source de tant de souffrances. L’artiste va se surpasser. Il réalise une œuvre monumentale de 30 panneaux intégrés en un triptyque. La fresque mesure 40 mètres de longueur. L’artiste l’a intitulée "Hommage à Rosa Luxembourg".

C’est une référence aux longues années de vie commune du couple, pendant lesquelles Jean-Paul Riopelle appelait sa compagne "Rosa Malheur", en écho à "Rosa Bonheur", qui était un génie de la peinture animalière. Rosa Luxembourg était quant à elle une militante du parti communiste allemand. Réalisée avec des bombes aérosols, la fresque se compose de signes et de codes qui relatent sa rencontre puis sa vie avec Joan Mitchell. Décédé en 2002 au Canada, Riopelle restera dans les mémoires comme étant le seul peintre québécois du xxe siècle à avoir pleinement vécu la grande période parisienne de l’après-guerre.

 

 

 

Ressources bibliographiques : 

Catalogue de l’exposition USAbstraction, Artistes américains en France, 1946-1964

Site du Musée national des Beaux-Arts du Québec

Article paru dans le Monde, Exposition, Mitchell et Riopelle, l’abstraction passionnée (26/12/2018)

 

 

"Au cœur de l’Histoire" est un podcast Europe 1 Studio

Auteur et présentation : Jean des Cars

Ecriture : Adèle Salmon

Production : Timothée Magot

Réalisation : Mathieu Blaise

Diffusion et édition : Clémence Olivier et Salomé Journo 

Graphisme : Karelle Villais

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec le Musée d'arts de Nantes à l'occasion de l'exposition "United States of Abstraction : Artistes américains en France, 1946-1964" qui s'y tiendra du 19 mai au 18 juillet 2021. 

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