Publicité
Publicité

Michel Tapié, le passeur des arts

Au Cœur de l'Histoire

18 mai 2021

Episode - 00 minutes - Société

Description de l'épisode

Au milieu du XXe siècle, le critique d’art Michel Tapié s'impose comme un acteur clé de l'effervescence culturelle. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire", réalisé en partenariat avec le Musée des arts de Nantes, à l'occasion de l'exposition "United States of Abstraction : Artistes américains en France, 1946-1964", Jean des Cars retrace le parcours de ce "passeur" qui a tenu un rôle majeur dans la promotion des artistes Américains du courant de l'expressionniste abstrait. 


 

Musicien et féru de peinture, Michel Tapié, petit neveu de Henri de Toulouse-Lautrec​, se fait très vite un nom dans le cercle fermé des critiques d’art. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire" , Jean des Cars vous raconte comment cet homme a œuvré pour faire connaitre l'abstraction américaine en France. 

Janvier 1957. Après plusieurs semaines de voyage transatlantique depuis le Havre, le paquebot “America” arrive enfin à bon port. A l’avant du bateau, les 1.700 passagers observent avec émotion les gratte-ciel de Manhattan se dessiner à l’horizon. Parmi eux, un homme grand, au visage émacié et au costume sombre, façon dandy... Michel Tapié a 48 ans mais c’est la première fois qu’il se rend aux Etats-Unis. 

Ce conseiller artistique et critique d’art parisien est pourtant féru de peinture américaine. Ce n’est donc pas sans excitation qu’il quitte sa cabine pour découvrir la ville dont il a déjà tant rêvé, New York ! Son programme est chargé. Il doit rencontrer la célèbre galeriste Martha Jackson pour de futurs projets. Il a aussi rendez-vous avec Léo Castelli, le grand marchand d’art américain avec qui il est devenu ami. Ce dernier lui a promis d’organiser une grande exposition qui regrouperait tous les artistes que Michel Tapié s’évertue à promouvoir à travers le monde depuis plus de 10 ans. Ce grand évènement s'appellerait même "Tapié’s Choice: 1943-1957". Malheureusement, pour des problèmes d’organisation, cette consécration n’aura pas lieu… Mais qu’importe, Michel Tapié profitera de son séjour new-yorkais pour continuer de tisser sa toile dans le cénacle de l’art abstrait. 

Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?

>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Apple PodcastsGoogle podcasts, Deezer, SpotifyDailymotion et YouTube , ou vos plateformes habituelles d’écoute.

>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1

 

Au fil de sa vie, cet homme tenace et subtil parviendra à être au centre de ce que l’on peut appeler la "constellation Tapié". A travers son spectre de relations, il a su imposer au monde artistique ses stratégies, ses intuitions, ses goûts et surtout, sa vision de l’art comme vision de l’existence. Comment cet homme, au départ simple musicien, s’est-il frayé un tel chemin dans la jungle des scènes culturelles internationales ? 

De la contrebasse au dadaïsme

Michel Tapié de Céleyran est né en 1909. Il a grandi dans l’une des plus vieilles familles du Tarn, dans le château de Mauriac, en Occitanie. Élevé dans un certaine opulence, c’est le petit-neveu de Henri de Toulouse-Lautrec, ce peintre postimpressionniste et illustrateur de “l’Art nouveau” qui a marqué la fin du XIXème siècle. Mais malgré cette descendance prestigieuse, le jeune Michel ne s’intéresse pas beaucoup à l’art graphique…

Il préfère travailler ses gammes et devient musicien autodidacte. C’est avec ce bagage qu’il arrive à Paris dans les années 1920. La première de ses nombreuses vies sera celle d’un contrebassiste dans un groupe de jazz, musique très en vogue à l’époque.

Très vite, Paris devient sa nouvelle maison. Il y côtoie de jeunes artistes, des écrivains, des intellectuels, qui viennent s’ajouter à son carnet d’adresse de musiciens. Michel Tapié n’a pas encore 30 ans qu’il souhaite déjà témoigner du bouillonnement culturel dans lequel il a la chance d’évoluer. 

Avec ses amis, il va alors fonder une revue d’inspiration surréaliste et dadaïste, intitulées "les Réverbères". Michel Tapié est inspiré par ces mouvements artistiques qui, au sortir de la Première Guerre mondiale, ont prôné un psychisme libéré du contrôle de la raison. C’est à cette période que le jeune homme se met à lire de nombreux ouvrages qui vont composer le socle de ses goûts esthétiques. Il est convaincu que l’art doit se libérer des conventions idéologiques et politiques. Voilà pourquoi il s’imprègne en profondeur de l'œuvre de Tristan Tzara, le fondateur du dadaïsme. Il lit aussi le père de la philosophie scientifique, Bertrand Russell, et il se passionne pour la physique quantique et la théorie des ensembles.

Les fondations d’un "système Tapié"

Grâce à sa force de persuasion et à son goût pour l’avant-garde, Michel Tapié multiplie les vernissages et entre dans le cercle très fermé des critiques d’art. En 1946, il devient conseiller artistique de la célèbre galerie Drouin, située place Vendôme. Il monte une exposition du peintre Jean Dubuffet, considéré comme le premier théoricien de "l’Art Brut". Cela fait quelques mois que Jean Dubuffet et Michel Tapié sont amis, ils se sont rencontrés dans leur quartier, rue de Vaugirard. Michel Tapié a décidé de faire connaître le travail de son ami, qui ne fait pourtant pas l’unanimité dans la presse…

Dans ses toiles aux allures colorées et délirantes, Dubuffet utilise des mouvements gauches, parfois qualifiés de "barbares". Son objectif est de manier la matière brute, pour trouver l’origine de l’art. La majorité du public dénonce une imposture, Michel Tapié crie au génie ! 

Dans Paris, ce conseiller artistique à la pointe de l’avant-garde devient le centre des discussions. Quand il n’est pas dans les couloirs des galeries ou en train d’écrire des articles, Michel Tapié réalise chez lui des sculptures et des peintures, inspirées du dadaïsme et de l’art africain. 

A chaque nouvelle rencontre, ses interlocuteurs sont subjugués par son charisme. Le peintre Paul Jenkins, qui a été exposé à plusieurs reprises par Tapié, raconte cette anecdote : "J’étais à Saint-Germain, buvant une bière au Flore. Je regarde de l’autre côté de la rue et je vois Tapié à l’arrêt de bus. C’était la première fois que je le voyais de loin. (...) Quelle belle présence cet homme possède ! L’autobus aurait très bien pu être un char de gladiateurs avec six chevaux blancs sur le point de décoller pour le soleil !"

A tous les moments de sa vie, le critique sera obsédé par sa passion, celle d’aller au-delà des frontières déjà explorées par le surréalisme, le cubisme ou l’art abstrait géométrique…

Il commence à collaborer avec Paul Facchetti, ce galeriste franco-italien spécialisé dans l’abstraction lyrique. Sa galerie du VIème arrondissement encourage ce courant qui valorise l’expression de l’émotion individuelle du peintre. Au contact de Fachetti, Michel Tapié découvre l’expressionnisme abstrait américain, qui mêle l'intensité émotionnelle avec l'esthétique anti-figurative. Le critique d’art se passionne immédiatement pour ce mouvement issu de l’école de New York. 

L’Amérique, "un départ à zéro réel"

Très tôt, Michel Tapié a pris conscience de l’importance de la peinture moderne américaine dans cette période d’après-guerre. Pour lui, les Etats-Unis s’apparentent à une forme de primitivité qu’il faut aller explorer. 

"Je pense que pour des expériences sincères et profondes de la non-figuration, l’Amérique aura bénéficié d’un climat spécifiquement propice, dû à un départ à zéro réel (...), à un comportement très libre vis-à-vis de cette non-figuration, loin de tout sectarisme insupportable et de tout purisme hors de propos. (...) L’Amérique est devenue le carrefour géographique réel de la confrontation des problèmes, les plus profonds des grands courants artistiques d’Orient et d’Occident."

A partir de 1945, le marché mondial de l’art connaît une profonde reconfiguration. Des deux côtés de l’océan Atlantique, à Paris comme à New York, les initiatives artistiques se multiplient, se découvrent et se complètent. Et Michel Tapié l’a bien compris. Il va tout faire pour devenir un passeur d’influences entre les deux continents... 

Pour parvenir à son but, le critique d’art va utiliser l’une de ses bottes secrètes… Depuis 1946, il a noué une très forte amitié avec le peintre Georges Mathieu. Cet artiste a suivi des études d’anglais, et connaît bien les Etats-Unis. En plus, il est chargé des relations publiques de la compagnie maritime "United States Lines" et il en dirige la revue, "United States Lines Paris Review". C’est grâce à lui que Michel Tapié écrit des préfaces de catalogue d’exposition, publiées dans la presse américaine. 

Tapié voit dans le profil atypique de Georges Mathieu une porte d’entrée pour la réalisation de son propre projet. Il pourrait l’aider en termes d’organisation, de relations publiques et de publicité. A l’époque, ces atouts stratégiques sont très rares dans le milieu culturel parisien. Il se dit qu’il a en main les clés, pour révolutionner le monde de l’art…

Pollock et "Véhémences confrontées"

Son ambition la plus personnelle commence en 1951, à la galerie Nina Dausset. Michel Tapié y organise une exposition emblématique de sa carrière. Avec l’aide de son fidèle ami Georges Mathieu, il poursuit sa volonté de rapprocher les acteurs de l’expressionnisme abstrait américain et ceux de l’abstraction européenne. 

L’exposition, appelée "Véhémences confrontées", mêle des œuvres d'artistes français, italiens, américains et canadiens. Parmi eux, Bryen, Capogrossi, De Kooning, Hartung, Pollock, Russell et Wols. Mais Tapié est surtout très fier de présenter le travail de Jackson Pollock, ce peintre de 39 ans qui a déjà acquis une célébrité outre-atlantique. 

C’est la première fois que Pollock, premier peintre américain de l'expressionnisme abstrait à être connu du grand public, est exposé en France. Il présente un tableau qui retient l’attention, appelé "Number 8". C’est la synthèse de tout ce qu’il a exploré auparavant… Toujours dans ce même questionnement sur le geste de l’artiste, il utilise la technique du "dripping" en anglais, cela signifie qu’il laisse couler les gouttes de peinture sur la toile, ou qu’il projette la peinture de façon à obtenir des superpositions de couleurs. L’exposition est encensée par les critiques...

1952 et "L’Art Autre"

C’est à ce moment-là que le critique d’art va encore ajouter une corde à son arc. En décembre 1952, alors qu’il organise une exposition au Studio Facchetti, il publie un livre-manifeste intitulé “Un art autre”. La parution de ce petit ouvrage est un point culminant de sa carrière. Il y théorise tout ce qu’il a exploré depuis 15 ans. Il revendique “l’art autre”, c’est-à-dire un art qui répond à d’autres valeurs morales, qui s’éloigne de la logique de l’art traditionnel. 

Cette pratique, qu’il qualifie "d’informelle", se situe dans une autre réalité que ce que nous percevons. Libérer l’art au sens où Michel Tapié l’entend, c’est prôner une diversité de techniques, de formes, mais aussi de pays d’origine, lui qui souhaite davantage d’échanges entre les pays, et notamment entre la France et les Etats-Unis. Abolir les dimensions géométriques d’une œuvre et échapper aux entités géographiques sont pour lui une seule et même idée. 

Pour expliquer son projet, Michel Tapié insiste sur l’importance de valoriser l’indépendance des artistes, qui ne doivent pas se soumettre à un courant en particulier.

"Pour nous, ce ne sont plus les mouvements qui sont intéressants, mais combien plus rares, les authentiques Individus. Les mouvements n’ont existé que parce que la majorité des gens recherchaient le troupeau au sein duquel ils trouvaient une sécurité à l’échelle de leur lâcheté."

Au fur et à mesure du texte, Michel Tapié développe sa définition d’une nouvelle forme d’abstraction. Sa langue devient même presque spirituelle, quand il évoque le mystère de l’existence humaine : "La forme transcendée, pleine de possible devenir, sera pleinement élaborée dans cette périlleuse limite d’ambiguïté, pour se proposer à nous comme un merveilleux contenu de ce qui sera toujours pour l’homme, le plus enivrant des mystères : le vivace avec rien d’autre que son total devenir…"

Voilà donc l’immense ambition de Michel Tapié. Il veut décloisonner les arts, s’extirper des courants de l’époque et réunir sur différentes scènes des peintres abstraits comme des artistes figuratifs.

Si Michel Tapié est encensé par ses semblables, certaines personnes du milieu n’approuvent pas ses textes théoriques, perçus parfois comme flous, parfois comme trop péremptoires. C’est le cas du peintre américain Sam Francis, qui salue l’élan entrepreneurial de l’homme, mais qui avoue n’avoir jamais rien compris à sa définition de "l’art autre" !

Mais Tapié ne s’intéresse pas aux rumeurs. Il poursuit son objectif. Jusqu’en 1960, il continue à voyager régulièrement aux États-Unis, à collaborer avec des galeries new-yorkaises, parisiennes, et à défendre ses peintres favoris des deux côtés de l’Atlantique. D’autant qu'aujourd'hui, son puissant réseau artistique s’appuie sur des méthodes de communication très novatrices pour l’époque : des partenariats entre différentes galeries, des parutions d’articles pour promouvoir sa théorie, ou encore l’organisation d’expositions itinérantes relayées par la presse.

"Il Profeta" au sommet 

Mais pour cet homme insatiable, son projet est toujours perfectible… Il cherche à l’élargir encore davantage. En 1957, il fait son premier voyage au Japon, un pays qui l’attirait depuis longtemps. Il y découvre le mouvement "Gutaï", un courant inspiré du dadaïsme, qui remet en question les codes esthétiques pratiqués jusque-là. Soucieux de garder son rôle de "passeur", Michel Tapié veut faire connaître ce mouvement à l’Europe. Il réclame aux artistes Japonais des peintures sur toile plus facilement transportables et exposables en Europe. Plus que jamais, il pense que l’art ne peut être pensé qu'à l’échelle mondiale. 

Ses voyages l'emmènent jusqu’en Iran, mais aussi en Espagne, et en Italie. A Turin, il fonde "l’International Center of Art Research". Les artistes italiens d’ailleurs, sont particulièrement séduits par la personnalité et le travail acharné de Michel Tapié. Ils vont lui donner le surnom de "Il profeta", "le prophète".

Au milieu des années 1960, Paris n’attire plus autant d’acheteurs et de marchands qu’avant… Les Etats-Unis deviennent le centre du monde artistique et ne s’intéressent plus beaucoup aux productions européennes. Michel Tapié perd peu à peu ses liens avec les acteurs du monde de l’art. Jusque dans les années 1970, il continuera de participer à des ouvrages théoriques sur l’art et à prôner sa liberté. Il meurt à Paris en 1987.

Au-delà d’avoir contribué aux destinées mondiales d’environ 200 artistes internationaux, Michel Tapié aura révolutionné le métier de critique d’art. En tant qu’éditeur, conseiller artistique, marchand d’art, entrepreneur, il aura été sur tous les fronts. Pourtant, la figure de Tapié a été éclipsée en France pendant de longues décennies. 

En 1997, la Galleria d’Arte Moderna de Turin a organisé une exposition en son honneur, intitulée “Torino, Parigi, New York, Osaka. Tapié. Un-Art-Autre”. En 2015, une thèse sur son incroyable parcours a été écrite. L’historienne d’art Juliette Evezard y décrit notamment "une nouvelle forme du système marchand-critique". 

Mais ce que la période retiendra, c’est surtout sa vision internationale de l’art, et son combat pour la promouvoir à travers le monde. Par son obsession pour la libération complète de l’individu, il rejoint ici la grande problématique des intellectuels d'après-guerre. 

 

 

 

Ressources bibliographiques : 

Un art autre : le rêve de Michel Tapié de Céleyran, il profeta de l’art informel (1937-1987) : une nouvelle forme du système marchand-critique, Thèse de Juliette Evezard sous la direction de Thierry Dufrêne, Université de Paris Nanterre, 2015

Le Grand Œil de Michel Tapié, Paris, Skira, 2018

Art et continuité, de Michel Tapié,Turin, Edizione della corona, 1956

Observations of Michel Tapié, de Paul et Esther Jenkins, New York, 1956

 

 

"Au cœur de l’Histoire" est un podcast Europe 1 Studio

Présentation : Jean des Cars

Ecriture : Adèle Salmon

Production : Timothée Magot

Réalisation : Mathieu Blaise

Diffusion et édition : Clémence Olivier et Salomé Journo 

Graphisme : Karelle Villais

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec le Musée d'arts de Nantes à l'occasion de l'exposition "United States of Abstraction : Artistes américains en France, 1946-1964" qui s'y tiendra du 19 mai au 18 juillet 2021. 

Animateurs associés
  • Référendum de 1969 : le dernier acte du général de Gaulle

    Référendum de 1969 : le dernier acte du général de Gaulle

    Fabrice D'Almeida

    Fabrice d’Almeida nous emmène en 1969, l’année d’un référendum historique dans l’histoire politique française : celui qui poussa le général de Gaulle vers la sortie. Après la crise de mai 1968, le président de la République souhaite moderniser le pays en créant les régions et en réformant le Sénat. Il soumet ce choix aux Français, soulignant bien qu’il s’agit là de "la seule voie acceptable" pour savoir si le peuple garde confiance en lui. Après un "non" gagnant à 52,58%, Charles de Gaulle démissionne. Pourquoi le général de Gaulle a-t-il tenu à organiser un référendum ? Quelles raisons l’ont poussé à mettre autant en avant sa personne ? Pourquoi les Français ont-ils majoritairement rejeté sa proposition ? Grâce à Fabrice d’Almeida, revivez une période charnière de notre histoire française, avec la sortie du monde politique du père de la Ve République. (rediffusion)

      Audio -   20 décembre 2025  - 23 min

      Audio -   20 décembre 2025  - 23 min

  • Le paquebot France, un bateau gigantesque qui a fini en cale sèche

    Le paquebot France, un bateau gigantesque qui a fini en cale sèche

    Stéphane Bern

    Stéphane Bern nous convie à un voyage... en bateau, à bord du France, le plus grand paquebot jamais construit lors de sa mise à l'eau, il y a 65 ans presque jour pour jour, un « bateau gigantesque » comme le chantait Michel Sardou, qui a tristement fini en cale sèche… Qu’incarne le paquebot France dans notre imaginaire collectif ? Quels sont les enjeux de sa construction ? En quoi est-il l’ambassadeur de la France sur les mers ? Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Gabriel Courgeon, chargé des collections du Musée national de la Marine de Paris. (rediffusion)

      Audio -   19 décembre 2025  - 40 min

      Audio -   19 décembre 2025  - 40 min

  • Jean Moulin, héros de la Résistance [2/2]

    Jean Moulin, héros de la Résistance [2/2]

    Virginie Girod

    Écoutez la suite du récit raconté par l’historienne Virginie Girod sur Jean Moulin, visage de la Résistance pendant la Seconde Guerre mondiale. De retour en France, Jean Moulin peine à unifier la Résistance derrière le général de Gaulle. Finalement, le 26 janvier 1943, les Mouvements unis de la Résistance (MUR) voient le jour, renommés 'Conseil national de la Résistance' quelques mois plus tard. Le 21 juin 1943, alors qu’il va participer à une réunion de résistants chez le Dr Dugoujon à Lyon, Jean Moulin est arrêté par la Gestapo lyonnaise, dont le chef est le SS Klaus Barbie. Pendant cinq jours, ce dernier torture le résistant pour le faire parler. Jean Moulin garde le silence, mais meurt quelques jours plus tard, le 8 juillet. Des années après la fin de la guerre, en 1964, son héroïsme est consacré : il entre au Panthéon. Il faudra attendre la fin des années 90 pour que son bourreau, Klaus Barbie, soit jugé pour ses crimes. (rediffusion)

      Audio -   19 décembre 2025  - 16 min

      Audio -   19 décembre 2025  - 16 min

  • La légende de la papesse Jeanne

    La légende de la papesse Jeanne

    Stéphane Bern

    Stéphane Bern raconte le destin d’une femme pape que l’église elle-même a imaginée au 13e siècle, une papesse qui n’a jamais existé, bien que de nombreux textes laissent penser le contraire. Ou plutôt sa légende, la véritable histoire de la légende de la papesse Jeanne… Quand la légende de la papesse Jeanne a-t-elle émergé ? Comment a-t-elle évolué au fil des textes ? Comment, enfin, s’en est-on emparé pour justifier l'inaccessibilité des femmes au sacerdoce ? Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Agostino Paravicini Bagliani, historien, spécialiste de la papauté au Moyen-Age, et auteur de "Histoire de la papesse Jeanne: une enquête au cœur des textes" (Presses Universitaires de Lyon). (rediffusion)

      Audio -   18 décembre 2025  - 43 min

      Audio -   18 décembre 2025  - 43 min

  • Jean Moulin, héros de la Résistance [1/2]

    Jean Moulin, héros de la Résistance [1/2]

    Virginie Girod

    Écoutez l’histoire de Jean Moulin, figure de la Résistance durant la Seconde Guerre mondiale, racontée par l’historienne Virginie Girod dans deux épisodes inédits. Alors qu’en juin 1940, les Nazis gagnent du terrain, la Résistance s’organise. L’appel du général de Gaulle, lancé le 18 juin depuis Londres, marque le début du mouvement de résistance de La France libre. L’armistice est signé le 22 juin 1940, mais Jean Moulin ne prête pas allégeance au régime de Vichy du Maréchal Pétain. La même année, il est révoqué de ses fonctions et entre en résistance. Le 25 octobre 1941, il rencontre le Général de Gaulle en Angleterre. Jean Moulin est alors chargé d’unifier les résistants en France et de les organiser en armée secrète. Une mission qui s’annonce difficile… (rediffusion)

      Audio -   18 décembre 2025  - 14 min

      Audio -   18 décembre 2025  - 14 min

  • Léopold II, roi des Belges et maître impitoyable de l’Etat indépendant du Congo

    Léopold II, roi des Belges et maître impitoyable de l’Etat indépendant du Congo

    Stéphane Bern

    Stéphane Bern raconte Léopold II, le deuxième roi des Belges et le premier souverain autoproclamé d’un État privé, l’Etat indépendant du Congo, qu’il n’a, hélas, pas fait que conquérir… Comment Léopold II a-t-il fait de la Belgique une puissance mondiale ? Et en même temps, comment a-t-il fait de l’Etat indépendant du Congo sa propriété personnelle ? Plus d’un siècle après sa mort, quelle image reste-t-il de ce roi controversé ? Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Matthieu Longue, historien, auteur de “Léopold II - Une vie à pas de géant” (Editions Racine). (rediffusion)

      Audio -   17 décembre 2025  - 42 min

      Audio -   17 décembre 2025  - 42 min

  • Comment préserver les monuments en France ?

    Comment préserver les monuments en France ?

    Virginie Girod

    Dans le quatrième arrondissement de Paris, l’hôtel de Sully abrite le siège du Centre des monuments nationaux, une institution centenaire dont le rôle est d’assurer la gestion d’une centaine de monuments en France reflétant la richesse de notre patrimoine. Avec sa présidente, Marie Lavandier, Virginie Girod revient sur les politiques de préservation du patrimoine mises en place dans l’hexagone depuis le XIXe siècle et vous propose un petit tour de France des châteaux et autres abbayes qui font la splendeur de notre pays ! (rediffusion)

      Audio -   17 décembre 2025  - 17 min

      Audio -   17 décembre 2025  - 17 min

  • Henri IV, le roi assassiné (après le couronnement de Marie de Médicis)

    Henri IV, le roi assassiné (après le couronnement de Marie de Médicis)

    Stéphane Bern

    Stéphane Bern raconte le destin d'Henri IV, le roi qui a été assassiné juste après le couronnement de Marie de Médicis, le 14 mai 1610. Une mort qui n'a pas été sans conséquence... Pourquoi Ravaillac a-t-il assassiné Henri IV ? Quelles ont été les réactions aux quatre coins du royaume ? Comment le mythe du “bon roi Henri” s’est-il construit ? Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Jean-Christian Petitfils, historien, spécialiste des rois Bourbon, et auteur de la biographie "Henri IV" (Perrin). (rediffusion)

      Audio -   16 décembre 2025  - 39 min

      Audio -   16 décembre 2025  - 39 min

  • Jane Austen, le choix du célibat

    Jane Austen, le choix du célibat

    Virginie Girod

    Virginie Girod raconte le destin de Jane Austen, écrivaine de l'amour et du mariage, dont les livres figurent toujours, deux siècles après sa mort, en bonne place dans nos bibliothèques. Issue de gentry, la petite noblesse anglaise, Jane Austen (1775-1817) se distingue des femmes de son milieu et de son temps par son refus de contracter un mariage sans amour. L'écrivaine retranscrit sa vision du mariage dans les nombreux romans qu'elle rédige. Elizabeth Bennet, l'héroïne d'Orgueil et préjugés, ne privilégie-t-elle pas, tout comme sa créatrice, les sentiments à la raison ? Mais dans la réalité, Jane Austen ne rencontre pas l'équivalent du fameux Darcy, l'époux fictif d'Elizabeth Bennet, et fera le choix du célibat. (rediffusion)

      Audio -   16 décembre 2025  - 15 min

      Audio -   16 décembre 2025  - 15 min

  • La véritable histoire de la Tour Eiffel

    La véritable histoire de la Tour Eiffel

    Stéphane Bern

    Stéphane Bern raconte, alors que tous les regards sont plus que jamais tournés vers elle, un monument achevé il y a 136 ans, devenu le symbole de Paris et de la France. Un monument imaginé pour l’Exposition universelle de 1889 qui aurait pu ne pas s’installer dans le temps. Ou la véritable histoire de la Tour Eiffel… Dans quel contexte la construction de la tour Eiffel a-t-elle été décidée ? Pourquoi est-elle synonyme de progrès et de modernité ? Comment les Parisiens du 19e siècle percevaient-ils cette tour, la plus haute jamais édifiée ? Pour en parler, Stéphane Bern reçoit Savin Yeatman-Eiffel, scénariste et réalisateur ("Eiffel, la guerre des tours" diffusée sur Arte en 2023), vice-président de l’association des descendants de Gustave Eiffel, et arrière-arrière-arrière petit-fils de Gustave Eiffel. (rediffusion)

      Audio -   15 décembre 2025  - 38 min

      Audio -   15 décembre 2025  - 38 min

Publicité
En lien avec cette émission
Guillaume Lariche
Société

Europe 1 Matin week-end

Guillaume Lariche

Chaque samedi et dimanche, de 6h à 9h, Guillaume Lariche entouré des journalistes de la rédaction et des chroniqueurs de la station, vous propose un point complet sur l'actualité pour mieux la comprendre. Un rendez-vous incontournable pour commencer votre week-end. Culture, société et évasion seront également au programme de ces trois heures.

Alexis de La Fléchère
Société

Europe 1 Matin

Alexis de La Fléchère

Des journaux, des interviews, de l'expertise, une revue de presse, de l'humeur... Emmené par Dimitri Pavlenko, Europe 1 Matin, c'est deux heures d'informations, mais pas seulement. C'est aussi du décryptage et de l'analyse pour mieux comprendre le monde qui nous entoure et les enjeux derrière les dernières actualités. Politique, société, économie, faits divers, sport... Aucun sujet n'échappe à la rédaction d'Europe 1. <br />

Laurence Ferrari
Société

Punchline

Laurence Ferrari

Une heure d'information, d'analyses et de débats en direct du lundi au vendredi, en codiffusion avec CNEWS.

Darmon
Société

Libre antenne week-end

Valérie Darmon

Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes de Valérie Darmon. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).<br />

Roland Perez
Société

Libre Antenne

Roland Perez

Au cœur de la nuit, les auditeurs se livrent en toute liberté aux oreilles attentives et bienveillantes de Roland Perez. Pas de jugements ni de tabous, une conversation franche mais aussi des réponses aux questions que les auditeurs se posent. Un moment d'échange et de partage propice à la confidence pour repartir le cœur plus léger. Si vous aussi vous souhaitez témoigner, laissez vos coordonnées en appelant Europe 1 au : 01 80 20 39 21 (numéro non surtaxé).<br />

Réécoute Alexandre Le Mer
Société

Europe 1 Bonjour

Alexandre Le Mer

Alexandre Le Mer, entouré des journalistes de la rédaction d'Europe 1, vous guide à travers un tour complet de l'actualité dès les premières heures du jour. Pendant deux heures, plongez dans un format convivial où chaque demi-heure vous apporte une nouvelle édition des journaux, pour rester à jour avec les dernières informations. Un moment idéal pour commencer la journée informé, tout en profitant d’un ton décontracté et d’une équipe passionnée par le décryptage des événements qui façonnent notre monde.

Sophie D'Aulan et Guillaume Benech
Société

Le poulet du dimanche

Sophie D Aulan, Guillaume Benech

Chaque dimanche, Sophie d’Aulan et Guillaume Benech dressent la table pour un grand festin de discussions où toutes les générations se retrouvent autour des sujets qui pimentent les repas en famille : du cinéma au couple, du travail à la gastronomie, de l’humour à la consommation… Avec leur chroniqueur Antonin Assié, des auditeurs et un invité choisi aux petits oignons, ils partagent un poulet et des idées, recréant le dialogue entre les générations pour mieux transmettre. Une heure savoureuse entre archives croustillantes, débats relevés et complicité généreuse… À table !

Europe 1
Société

Chaque dimanche après-midi, les auditeurs plongent au cœur de l’Histoire. Pour la première fois depuis leur création au début des années 60, Europe 1 rediffuse la série culte d’Alain Decaux sur les zones d’ombre de notre histoire, "Secret d’Etat". À redécouvrir également, la série « Histoire d’une vie » avec un conteur exceptionnel différent à chaque épisode : Jean d’Ormesson raconte ainsi Chateaubriand, Max Gallo raconte Robespierre...

Ombline Roche
Société

Les enfants d'Europe 1

Ombline Roche

Chaque jour, entre 14h et 15h, Ombline Roche revient sur les musiques qui ont marqué Europe 1 et vous fait revivre la musique des années 1950 à la fin des années 1980 !

Maël Hassani.
Société

Europe 1 Nuit

Maël Hassani

Tous les soirs, Maël Hassani vous livre le concentré de l'actualité du jour, tout en gardant un œil sur les événements à venir avec les Unes de la presse du lendemain.