Désolé, ce contenu n'est plus disponible.
  • Copié
SAISON 2020 - 2021, modifié à

Dans le Paris artistique des années 1950, trois jeunes peintres américains, Ellsworth Kelly, Jack Youngerman et Ralph Coburn vont repousser les limites de l’art abstrait. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l’histoire", Jean des Cars vous fait découvrir ce groupe d’artistes épris de liberté qui ont tout tenté pour renouveler la scène créative parisienne. 

Arrivés en France en 1947, Ellsworth Kelly, Jack Youngerman et Ralph Coburn explorent l’abstraction. S’ils ne rencontrent pas la reconnaissance escomptée, leur effervescence intellectuelle marquera un renouveau des codes picturaux. Dans ce nouvel épisode de "Au cœur de l'histoire", Jean des Cars raconte le parcours de ces artistes américains inclassables. 

Le 17 février 1950, trois jeunes hommes franchissent le portail d’une immense bâtisse. Située à l’orée de la forêt de Meudon, en région parisienne, cette propriété impressionne les visiteurs par sa taille et sa forme cubique. Mais cette vision ne calme pas l’anxiété de ces trentenaires, invités ce jour-là par le propriétaire de la maison, un certain Jean Arp... Cet artiste franco-allemand est reconnu comme étant une figure du surréalisme, proche du mouvement dada. L’homme est respecté par ses confrères qui le considèrent comme une référence. 

Malgré ses 64 ans, Jean Arp est célèbre pour ses pratiques artistiques très expérimentales… Cela fait maintenant des années qu’il exerce un art aléatoire, régi par certaines méthodes qu’il a lui-même mises au point, selon un cahier des charges assez strict. Voici pourquoi ces trois peintres américains ont tout de suite répondu présents à son invitation. Ellsworth Kelly, Jack Youngerman et Ralph Coburn ont déjà été exposés à Paris et connaissent une notoriété grandissante dans l’art abstrait de l’époque. Mais ils restent attachés à l’idée que l’artiste doit se libérer de toute contrainte, que l’abstraction telle qu’elle existe, est figée et prisonnière des normes.

Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?

>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Apple PodcastsGoogle podcasts, Deezer, SpotifyDailymotion et YouTube, ou vos plateformes habituelles d’écoute.

>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1

 

Alors qu’ils pénètrent dans l’atelier de leur maître, le choc esthétique est immédiat. D’un pas lent et précis, Jean Arp leur présente ses collages, des œuvres constituées de papier et de feuilles d’argent, qu’il a collé sur du carton… Chaque collage est structuré par une grille orthogonale : les plans horizontaux et verticaux sont agencés selon des angles droits, de façon à créer des rectangles de taille différente. 

Mais ce qui impressionne le plus les Américains, c’est quand le vieil homme leur explique son processus de création très particulier… Ce dernier perçoit son geste comme un jeu du hasard, c’est-à-dire qu’il a placé les couleurs dans les rectangles de façon aléatoire, ce n’est pas son intention qui a œuvré, mais son geste en lui-même. Ces collages annoncent l’art minimaliste, qui vient s’opposer à l'abstraction lyrique : Jean Arp veut créer un art qu’il qualifie de “concret”, au sein duquel il bannit toute volonté personnelle. 

Les trois peintres sont subjugués par les procédés employés et leur résultat. Car pour cette jeune génération, chercher et identifier leurs propres processus de création est au centre de leur préoccupation. Cette visite chez Jean Arp va profondément marquer leurs carrières respectives. Les lois du hasard comme pouvoir artistique resteront pour eux incontournables. Jack Youngerman gardera pour toujours en mémoire "l'invention formelle" de Jean Arp. Cette rencontre de février 1950 sera décisive pour ce groupe d’amis, qui espère aller plus loin que leurs confrères dans le renouvellement de la scène artistique de Paris ! 

Un écosystème à Paris

Mais cette année-là, les jeunes peintres ne savent pas encore qu’ils sont en train de créer un nouveau regard sur l’art abstrait… Il faut dire qu’en 1950, Jack Youngerman et Ellsworth Kelly ont 24 et 27 ans. Comme bon nombre de leurs compatriotes présents à Paris à cette époque, ils sont arrivés en France en 1947, grâce au "GI BilIl", cette bourse d’études versée aux anciens soldats américains. 

Jack Youngerman est le premier du groupe à s’installer dans la capitale. Dès son arrivée, il s’inscrit à l’école des Beaux-Arts de Paris. Sur les bancs de cette prestigieuse école de la rue Bonaparte, il sympathise en 1948 avec Ellsworth Kelly, qui sort de la Boston Museum School. C’est le début d’une longue amitié. Avec leurs visages juvéniles et leurs manches proprement retroussées, ils ressemblent à des élèves modèles. Ralph Coburn rejoint son ami Kelly à l’été 1949. Peu à peu, plusieurs amis se rassemblent autour d’eux, tous artistes et passionnés d’art abstrait. Ils se réunissent dans les cafés parisiens, échangent leurs idées : une véritable entraide se met en place.

Leurs liens encore profonds avec leur pays d’origine leur permettent d’y exposer leurs œuvres. Grâce à l’aide de son ami Ralph Coburn, Kelly présente son travail pour la première fois en 1948, dans le cadre d’une exposition collective à Boston... 

Ellsworth Kelly et l’influence de l’architecture parisienne

Dès son arrivée à Paris, Ellsworth Kelly est transformé par les nouvelles influences qu’il découvre. Adepte de la peinture figurative, il s'essaie à la totale abstraction et introduit la notion de hasard dans ses recherches. Comme Jean Arp, il va tirer au sort ses couleurs… En 1949, il peint une toile qu’il appelle "Window, Museum of Modern Art". Cette toile est inspirée des fenêtres du Musée d’Art Moderne de la Ville de Paris, aujourd’hui en face du Palais de Tokyo. L’artiste reproduit les dimensions exactes de la fenêtre, pour rester dans une perception juste et proche de la réalité. Peinte en noir, blanc et gris, cette construction de plus d’un mètre représente la structure d’une fenêtre du musée. Elle est composée d’une juxtaposition d’un panneau de bois et d’une toile. Pour lui, cette nouvelle façon de créer est une révolution : il ne veut plus interpréter ce qu’il voit, il souhaite montrer l’objet tel qu’il est réellement. Ce qui lui importe, c’est que l’objet représenté ne soit pas le sujet de sa peinture… Sa peinture doit devenir le sujet lui-même !

"Après avoir construit "Fenêtre" avec deux toiles et un cadre de bois, je me suis rendu compte que, désormais, la peinture telle que je l’avais connue était terminée pour moi. À l’avenir, les œuvres devraient être des objets, non signés, anonymes. Partout où je regardais, tout ce que je voyais devenait quelque chose à réaliser ; tout devait être exactement ce que c’était, sans rien de superflu."

"Window, Museum of Modern Art" est présentée au Salon des réalités nouvelles. De nombreux camarades américains de Kelly suivent cette nouvelle pratique artistique. Eux aussi veulent peindre le réel, mais avec de nouveaux matériaux et d’autres couleurs. Leur but est d’effacer complètement le présence de l’artiste dans l'œuvre. Ils se veulent anonymes… 

La restauration de l’image originelle

C’est aussi la perception de Jack Youngerman. En 1950, ce dernier présente ses toiles pour la première fois à la fondation Maeght, dans une exposition collective intitulée "Les Mains Éblouies". L’année suivante, la galerie Arnaud organise sa première exposition personnelle. L’artiste se concentre/contente sur des formes simples et s’engage dans l’abstraction géométrique. Il dénonce le fait que notre vision du monde est dénaturée par l’interprétation que l’on en fait :  "Nous sommes plongés dans les effigies puissantes et autonomes du monde avant que ces formes ne soient possédées et diminuées par les noms et les usages, le nom devançant la forme. La peinture implique la restauration de l'image à cette primauté originelle."

Une nouvelle constellation d’artistes 

Au fil des années, d’autres artistes viennent étoffer et enrichir les réflexions du groupe. En 1950, Jack Youngerman épouse Delphine Seyrig, une jeune française de 18 ans… A l’époque, elle rêve de devenir actrice et suit des cours de théâtre à Paris. Au sein de ce groupe de peintres américains, Delphine Seyrig se remarque. Elle est issue de deux familles intellectuelles et renommées. Son père, Henri Seyrig, est archéologue et directeur du Service des Antiquités au Liban durant la période du Mandat français. Sa mère, Hermine de Saussure, est une spécialiste de l'œuvre de Jean-Jacques Rousseau. Toute son enfance, Delphine voyage avec ses parents, elle maîtrise plusieurs langues. 

Son mariage avec Jack Youngerman va totalement bousculer la vie de ce dernier… Car si le père de Delphine Seyrig est une personnalité diplomatique, il est aussi un grand amateur d’art. Pendant la Seconde Guerre mondiale, il était attaché culturel de la délégation de la France libre aux États-Unis. Il a côtoyé à cette époque les surréalistes français exilés aux Etats-Unis, comme Ernst ou André Breton. Pour lui, cet exil était le signe de la fin de l’hégémonie européenne sur le marché de l’art. New York allait selon lui devenir le nouveau centre artistique mondial… 

Le renversement de l’art abstrait

Lorsque Jack Youngerman devient son gendre, Henri Seyrig l’accueille volontiers dans sa famille. Il apprécie son travail et lui achète même des œuvres. Il lui présente aussi l’un de ses meilleurs amis, le peintre Alexander Calder. En sa qualité de beau-père, il sait que sa fille et son gendre manquent  souvent d’argent. Dans de nombreuses lettres, il supplie le jeune peintre d’accepter son aide financière, dans le but de l’encourager à poursuivre son œuvre. 

Mais surtout, Henri Seyrig est un avant-gardiste : alors même que l’abstraction lyrique est le courant majoritaire à Paris, il voit dans les travaux de son beau-fils et de son ami un bouleversement de l’art abstrait. Il fait tout son possible pour faire connaître ce nouveau mouvement qu’il juge encore sous-estimé. 

Le 16 décembre 1951, il adresse une lettre à une responsable des bourses d’étude de la Fondation Guggenheim à New York pour  recommander ses deux protégés :

"Youngerman & Kelly travaillent depuis plusieurs années à Paris. Après avoir été adeptes de la peinture figurative, ils se sont tournés progressivement vers un art non objectif. J'ai été attiré par leur travail, dans lequel j'ai trouvé une qualité exceptionnelle. Je ne sais même pas comment décrire objectivement la différence entre ces deux peintres, même si elle est assez considérable. Je dirais peut-être que l'un des principaux attraits, réside selon moi dans leur totale indépendance vis-à-vis de la peinture française. Bien qu'ils aient travaillé à Paris, ils sont tous deux restés étonnamment intacts et fidèles à eux-mêmes, de sorte qu'ils constituent une caractéristique assez exceptionnelle dans le panorama de la peinture parisienne contemporaine."

Voilà donc comment Henri Seyrig perçoit la peinture de ces deux jeunes américains : elle est le signe du renversement de cette hégémonie européenne. Il défend l’idée que même sous influence parisienne, ces peintres sont restés fidèles à la peinture américaine.

A ce propos, les avis divergent. Aux États-Unis, Ellsworth Kelly était classé dans la catégorie des peintres sous influence européenne. Alors que les Français le considéraient comme issu de l'abstraction géométrique américaine. Ces points de vue différents montrent bien que ces deux artistes restent encore pour beaucoup inclassables.

Pendant son séjour à Paris, Jack Youngerman s’intéresse au travail de ses confrères français. Il se rend au Salon de Mai pour voir les dernières œuvres des artistes de l’Ecole de Paris. Parmi eux, celles du maître Henri Matisse, qui meurt en 1954. Le peintre américain admire particulièrement les dessins à l’encre de Matisse. 

Contrairement à ce que certains avancent, Youngerman et Kelly n'évoluent pas dans une bulle artistique fermée et uniquement américaine. En 1952, ils découvrent le travail de François Morellet.  Acteur majeur de l'abstraction géométrique, il est considéré comme un précurseur du minimalisme. Il intègre dès lors le groupe d’amis réuni autour de Youngerman et Ellsworth Kelly. Ce que recherche François Morellet, c’est la démystification de la vision romantique de l’art et de l’artiste. Lui aussi est adepte des lois du hasard… Il va même jusqu’à nommer ses œuvres en fonction de la règle qui a régi leur création. Par exemple, en 1958, il crée une œuvre qu’il appelle "6 répartitions aléatoires de 4 carrés noirs et blancs d'après les chiffres". Là encore, l’idée est de faire croire qu’il maîtrise sa création artistique, tout en laissant une part d’imprévu. Avec ses acolytes américains, François Morellet partage ce goût pour l’exploration et tous les trois se stimulent mutuellement.

Le travail de l'artiste français influence fortement Jack Youngerman. L’américain se met à construire ses œuvres selon un quadrillage qui organise la composition de son tableau. En 1953, il réalise "Composition White on Black", une toile au fond noir, recouverte de traits blancs rectilignes reliés entre eux. Dessus, l’artiste a posé des formes géométriques irrégulières. Entre angle droit et lignes galbées, Youngerman maîtrise l’abandon de l’arbitraire dans la composition.

Retour au pays natal 

En 1956, 9 ans après son arrivée en France, Youngerman a bien conscience que son art a beaucoup évolué. Son expatriation lui a permis de se sentir libre. Mais lorsqu’il fait le bilan, il éprouve des sentiments mitigés : il réalise qu’il n’a jamais réussi à faire partie du centre artistique parisien. 

Cette même année, la marchande d’art américaine Betty Parsons lui propose de quitter Paris pour New York. Elle veut promouvoir l’expressionnisme abstrait en organisant une série d’expositions personnelles dans sa galerie. Jack Youngerman n’hésite pas une seconde. D’autant que sa femme, Delphine Seyrig, voudrait lancer sa carrière d’actrice à New York. Une fois là-bas, elle suit des cours à l’Actor Studio et décroche un rôle en 1958 dans un film de Robert Frank et Alfred Leslie. La jeune comédienne joue ensuite dans plusieurs pièces de théâtre, jusqu’à ce que le cinéaste français Alain Resnais la repère. Ce dernier lui permet de connaître un grand succès, notamment avec son film "L'Année dernière à Marienbad" qui remporte le Lion d’Or à la Mostra de Venise en 1961.

De son côté, Jack Youngerman se met à fréquenter de grands artistes contemporains comme Frank Stella ou Robert Rauschenberg. En 1959, il participe à une prestigieuse exposition au Museum of Modern Art. Inlassable explorateur, il ne cessera de s’intéresser à la pureté des couleurs et au travail des formes. Lui et Delphine Seyrig connaissent des carrières riches mais différentes : ils mettront fin à leur relation dans les années 1960.

Ellsworth Kelly, lui, a déjà quitté Paris. Il faut dire qu’il y a vendu très peu de tableaux... Le propriétaire de son atelier le menace de l'expulser. En 1954, il sent que sa carrière stagne. Bien sûr, Paris a été une source d’inspiration incroyable, il s’est nourri de rencontres et d’influences extrêmement intéressantes. Depuis son départ des Etats-Unis, il a développé un goût particulier pour Matisse, Picasso et Monet, ainsi que pour les fresques des églises romanes, qu’il a observées au musée Guimet. C’est même à Paris que sa peinture a pris sa dimension définitive. Mais il estime qu’il est temps pour lui de revenir aux Etats-Unis. Une fois de retour, tout s’enchaîne vite : en 1956, il effectue sa première vente dans un musée. Il parvient à exposer plus régulièrement qu’à Paris. Suivra une carrière longue et fructueuse, pendant laquelle le peintre deviendra une figure du "Color Field Painting", un style aux couleurs vives, sans composition, propice à la méditation du spectateur. Plus largement, Ellsworth Kelly restera une figure majeure de l’art abstrait de la seconde moitié du XXème siècle.

En 2015, comme un dernier hommage à la ville lumière, quelques mois avant son décès, l’artiste de 92 ans a fait don au Centre Pompidou de l’une de ses œuvres les plus célèbres, la fameuse "Window, Museum of Modern Art" réalisée en 1949. 

Finalement, pour ces artistes américains, ces quelques années à Paris resteront un souvenir en demi-teinte : d’un côté, les galeristes parisiens et les critiques d’art n’auront pas vu ou pas compris ce que Youngerman, Kelly et leurs amis voulaient faire. De l’autre, ce rendez-vous manqué aura permis une effervescence intellectuelle forte, synonyme d’un renouveau des codes de l’abstrait géométrique.

Entre 1946 et 1964, les peintres américains ont profité de leur présence à Paris pour rencontrer la scène artistique française, tout en gardant leur distance avec elle. Même si de profonds échanges ont eu lieu, la plupart sont repartis au début des années 1960, nourris par leurs expériences de jeunesse en France. 

De ces artistes jeunes et avides de découvertes, il restera cette volonté d’explorer l’abstraction sous toutes ses facettes, depuis les procédés artistiques jusqu’à la place du peintre au sein de son œuvre. Ces deux décennies auront montré leur foi dans un regard neuf, aiguisé et révolutionnaire.

Cette période prend fin en mai 1962, lorsqu’une crise boursière frappe les Etats-Unis. Les conséquences pour Paris sont drastiques : les collectionneurs américains suspendent leurs achats, le nombre de ventes en galerie baisse, comme les prix du marché. Plusieurs galeries parisiennes ferment leurs portes… 

Dans le même temps, le "Pop Art" déferle dans les galeries américaines et subjugue les amateurs d’art : si différent de l’abstraction parisienne, ses formes sont simples et accessibles, et ses techniques picturales, proches de l’industrie. Américains comme Européens sont fascinés par ce nouveau courant. New York devient le centre du marché mondial de l’art.

Cette série de quatre épisodes a été réalisée en partenariat avec le musée d’arts de Nantes, à l’occasion de l’exposition "United States of Abstraction. Artistes américains en France, 1946-1964". Une exposition qui se tient jusqu’au 18 juillet 2021 à Nantes, et que vous retrouverez ensuite du 5 août au 31 octobre au musée Fabre de Montpellier. 

 

"Au cœur de l’Histoire" est un podcast Europe 1 Studio

Auteur et présentation : Jean des Cars

Ecriture : Adèle Salmon

Production : Timothée Magot

Réalisation : Mathieu Blaise

Diffusion et édition : Clémence Olivier et Salomé Journo 

Graphisme : Karelle Villais

Cet épisode a été réalisé en partenariat avec le Musée d'arts de Nantes à l'occasion de l'exposition "United States of Abstraction : Artistes américains en France, 1946-1964" qui s'y tiendra du 19 mai au 18 juillet 2021.