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Société
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Elizabeth II, “God save the queen” (partie 1)

[2000-2007] Le tournant du millénaire est l'occasion pour Elizabeth II d'ouvrir une nouvelle page dans son règne. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Jean des Cars vous raconte comment deux nouveaux drames intimes resserrent les liens entre les britanniques et la reine, qui fête son jubilé d'or en 2002, plus plébiscitée que jamais.Le début des années 2000 est l'occasion pour Elizabeth II de clore définitivement la décennie chaotique qui a précédé. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire" , Jean des Cars vous raconte comment la reine a tiré les leçons de ses erreurs passées à l'occasion du nouveau millénaire. La célébration du millénairePour célébrer le changement de millénaire, le Premier ministre Tony Blair veut un symbole spectaculaire : la construction, sur la rive sud de la Tamise, du Dôme du Millénaire, désormais inévitable dans le paysage londonien. Lors de l’inauguration dans la nuit du 31 Décembre 1999 au 1er janvier 2000, il tient à rendre hommage au génie du peuple britannique. Plusieurs expositions célèbrent la langue anglaise, ses plus grands auteurs, ses plus prestigieux artistes. L’archevêque de Canterbury prononce un discours sur les racines chrétiennes du Royaume-Uni et sur la naissance du Christ, il y a deux mille ans. La reine et le duc d’Edimbourg sont évidemment présents et joignent leurs mains à celles du Premier ministre et de son épouse pour chanter "Auld Lang Syme" (littéralement "Le bon vieux temps").Le prince Charles est lui aussi présent. Après la mort de Diana, il s’est énormément consacré à ses deux fils. William ne pose guère de problèmes, il est à Eton et, chaque semaine, il traverse la petite rivière qui sépare le collège du domaine de Windsor pour prendre le thé avec sa grand-mère. Elizabeth II le prépare, avec tact, aux futurs devoirs de sa charge. Pour Harry, c’est plus difficile. Il n’était pas prêt à entrer à Eton et a dû redoubler sa dernière année de collège. C’est lui qui a été le plus choqué par la mort de sa mère. Pour le réconforter, Charles l’emmène en Afrique du Sud lors du voyage officiel qu’il effectue en novembre 1997. A Pâques 1998, c’est avec ses deux fils qu’il se rend au Canada, également en déplacement officiel. Le trio y reçoit un accueil triomphal.Cette année 1998 est celle des cinquante ans du prince Charles. Il veut fêter cet anniversaire avec William et Harry mais auparavant, il souhaite qu’ils rencontrent Camilla, qui a divorcé d’Andrew Parker-Bowles en 1995. En juin, il organise un premier tête à tête entre William et Camilla au palais de Saint-James, où il habite avec ses fils. La maîtresse historique est terrorisée, mais tout se passe bien. C’est alors au tour de Harry de faire sa rencontre officielle. Cela se passe à Highgrove, en compagnie des deux fils de Camilla. La glace est vite rompue. Charles a réussi à la faire accepter par ses enfants. La preuve : lorsque, le 31 juillet 1998, William et Harry donnent une grande fête pour les 50 ans de leur père à Highgrove, ils mettent Camilla à la place d’honneur.L’an 2000 est aussi l’occasion de fêter la Reine mère qui célèbre ses 100 ans le 4 août. Elizabeth II décide alors de donner à Windsor une grande réception suivie d’un bal pour célébrer, non seulement le centenaire de sa mère, mais aussi les 70 ans de sa sœur Margaret, les 50 ans de sa fille Anne et les 40 ans de son fils Andrew, le duc d’York. Une fête mémorable, un évènement unique pour la monarchie. Et une entrée spectaculaire des Windsor dans le troisième millénaire. Dans la famille royale, les anniversaires se célèbrent en plusieurs phases. Le 11 juillet, un office d’action de grâces est organisé dans la cathédrale Saint-Paul pour les 100 ans de la Reine mère, en présence d’une multitude de têtes couronnées européennes. Le 18 juillet, à la Chambre des Communes, Tony Blair félicite Queen Mum pour son siècle. Une grande première au Parlement ! Enfin, le véritable jour de l’anniversaire, le 4 août, Elizabeth Bowes-Lyons pose pour les photographes devant sa résidence de Clarence House. Après ce rendez-vous médiatique, elle doit se rendre en calèche découverte, en compagnie de son petit-fils Charles, jusqu’à Buckingham Palace pour un déjeuner organisé en son honneur.Ce jour là, la vieille femme, d’habitude si enjouée, est angoissée. Elle a peur qu’il n’y ait personne sur le trajet pour la saluer… Pour la détendre, Charles lui dit alors : "Allons-y Grannie ! Rappelez-vous que Hitler avait déclaré que vous étiez la femme la plus dangereuse d’Europe !" Elle éclate de rire ! Peu après, elle constate que ses craintes n’étaient pas justifiées : il y a une foule considérable pour l’acclamer le long de la belle avenue du Mall, puis lors de la rituelle apparition au balcon de Buckingham Palace.La triste fin de la princesse MargaretDepuis plusieurs années, la princesse Margaret est malade. Après son divorce d’avec le comte Snowdon en 1978, elle continue quelque temps sa liaison avec Roddy Llewellyn. Tony, lui, se remarie avec une divorcée qui était déjà dans sa vie, Lucy Lindsay-Hogg. Il a trouvé son équilibre, mais pour Margaret, les choses vont de mal en pis. L’alcool aggrave sa dépression, tandis que Roddy tente une carrière de chanteur pop, sans aucun succès. Pourtant Margaret tient à lui. Elle exige sa présence pour son 50ème anniversaire en 1980, mais la reine refuse. Roddy ne peut apparaître qu’à 10h30 du soir, après le dîner, avec les invités de la soirée dansante. La relation entre le playboy et la princesse dure sept ans, mais, dès le départ, elle n’avait pas beaucoup d’avenir… En 1981, Roddy tombe amoureux de Tania Soskin. Il l’épouse. Le couple aura deux enfants. Margaret est à nouveau seule. Mais la fin de sa triste romance lui est plutôt bénéfique : elle reprend ses activités de princesse, coupe des rubans, baptise des navires, préside ou parraine plus de cinquante associations. Bref, elle justifie pleinement l’attribution de sa liste civile. La reine, qui aime profondément sa sœur, reprend espoir. Margaret semble plus raisonnable, et, surtout, elle s’est enfin rapprochée de ses enfants : David, devenu un designer reconnu et Sarah, longtemps blessés par la conduite de leur mère. En juin 1995, Margaret apprend le décès de Peter Townsend, l’homme qui a sans doute le plus compté dans sa vie. Dans ce drame, elle s’était souvent montrée hostile, pour ne pas dire méchante et injuste, à l’égard de la reine. Pourtant, Elizabeth II a toujours fait son possible pour accompagner sa sœur dans les périodes difficiles qu’elle a vécues, y compris avec le gouvernement. Margaret a tout de même fini par s’en apercevoir, comme en témoigne la très belle lettre qu’elle écrit à la reine, au lendemain des funérailles de Diana : "J’ai voulu vous exprimer ma tendre admiration pour la façon si affectueuse dont vous avez pris soin de chacun après l’accident, et rendu la vie supportable pour les deux pauvres garçons… Là, comme toujours, fidèle au poste, vous avez écouté chacun et pris toutes les décisions. Je vous ai simplement trouvée merveilleuse."L’année suivante, en 1998, Margaret est victime d’un accident vasculaire cérébral. On lui avait déjà retiré une partie d’un poumon quelques années auparavant. A Noël 2001, à Sandringham, elle va mal. Elle est arrivée en hélicoptère. Deux nouvelles attaques la condamnent au fauteuil roulant. Quant à la Reine mère, elle a pris froid. L’ambiance est plutôt morose. Lorsque Margaret quitte Sandringham à la mi-janvier, Queen Mum tient à ce que toute la famille soit présente au moment où la princesse gagne sa voiture. On agite des mouchoirs en signe d’au-revoir. Ce sera en fait un adieu. Le 8 février 2002, une nouvelle attaque la terrasse. Elle meurt le lendemain, dans sa soixante-douzième année. Charles se précipite alors auprès de sa grand-mère, sachant combien elle doit souffrir de la perte de sa fille chérie. Les funérailles ont lieu le 15 février dans la chapelle Saint-George de Windsor, exactement cinquante ans après le décès du roi George VI. La princesse Margaret avait demandé à être incinérée, et que l’urne soit déposée dans le mémorial de son père, à l’intérieur de la chapelle.Queen Mum quitte la scèneMalgré sa grande faiblesse, la Reine mère fait un immense effort pour être présente aux obsèques de sa fille cadette. Puis, elle regagne Royal Lodge, dans le parc de Windsor, où elle ne va plus quitter son lit. Moins de deux mois après Margaret, le 30 mars 2002 à 15h15, la veuve de George VI meurt à son tour, entourée d’Elizabeth et de certains de ses petits-enfants. Elle a droit à des funérailles solennelles. Sur son cercueil, la reine fait placer la couronne de son couronnement en 1937 ornée du célèbre diamant Koh I Noor et une petite carte où est simplement écrit : "In loving Memory, Lilibeth". La cérémonie a lieu à Westminster puis la défunte rejoint son époux dans la sépulture de la chapelle Saint-George.La veille des obsèques, Elizabeth II s’adresse à la population dans un bref message télévisé : "J’ai été profondément émue par le déferlement d’affection en réaction à la triste nouvelle", rappelant que la Reine mère avait un sens de la vie contagieux, qui lui était resté jusqu’à la toute fin. Des réactions qui rassurent la reine sur le futur de la monarchie. Avant l’hommage à sa mère, selon un sondage, 35% des Britanniques pensaient que la royauté ne survivrait pas à son règne. Après la cérémonie, cette proportion se réduit à moins de 12%. Le jubilé d’or de l’année suivante ne peut pas mieux tomber… Le triomphe du jubilé d’or de 2002La reine a une revanche à prendre sur le quarantième anniversaire de son règne qui coïncidait avec la catastrophique Annus Horribilis, 1992. Comme toujours, cela se passe en plusieurs temps : un défilé sur le Mall le 4 avril avec toute la jeune génération de la famille, puis un gigantesque concert rock dans les jardins de Buckingham Palace du 1er au 3 juin avec Shirley Bassey, Tom Jones, Paul Mccartney, Annie Lennox et Cliff Richard. Le prince Charles accueille protocolairement sa mère en lui disant : "Madame" mais il achève son allocution en l’appelant "Mummy". Désormais, chaque fois qu’il s’adressera publiquement à sa mère, il terminera de la même façon. Le moment le plus solennel est la messe d’action de grâces à la cathédrale Saint-Paul, le 4 juin, avec un faste exceptionnel puisqu’on a ressorti le carrosse du couronnement. La presse ne s’y trompe pas. Très enthousiastes, les médias parlent d’un "deuxième sacre". Les frasques du prince HarryLe 4 janvier 2005, le Sun publie, en première page, une photo du prince Harry, verre et cigarette à la main, en uniforme allemand de l’Afrika Korps, avec un brassard orné de la croix gammée. Le titre est "Harry le Nazi". C’était le scabreux déguisement qu’il avait choisi pour participer à une fête d’anniversaire dont le thème, non moins scabreux, était "Africains et Coloniaux"... Au-delà de l’extrême mauvais goût de tout cela, Harry est-il ignorant au point d’avoir oublié ce que l’Allemagne hitlérienne avait fait subir au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale ? Le scandale est d’autant moins opportun qu’au même moment, la reine préside à Londres une cérémonie commémorant le soixantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. Harry a eu une enfance très perturbée et son adolescence n’est guère reluisante. Il passe ses soirées dans des night-clubs et dans les sous-sols de Highgrove que Charles a généreusement aménagés pour ses fils avec bar, jukebox, piste de danse et très bonne sonorisation. Mais le prince de Galles s’aperçoit que son cadet y fume fréquemment de la marijuana ! Il lui impose alors une journée dans une clinique de désintoxication pour qu’il se rende compte des ravages de la drogue. Tout cela est fâcheux pour Harry qui, en cette année 2005, doit intégrer l’Académie militaire de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique.Charles et Camilla se marient Malgré les impairs de son fils, l’année 2005 comble le prince Charles : le 9 avril, il peut enfin épouser Camilla, le grand amour de sa vie, trente-quatre ans après leur coup de foudre. Elle a toujours partagé ses goûts et son humour, elle lui a donné confiance en lui et, malgré tous les drames, leur complicité et leur proximité n’ont jamais été rompues. Si la reine cède à leur mariage, c’est qu’elle a compris que cette femme est indispensable à son fils. Elle veut lui donner un signe de confiance tout en mettant fin à une situation inconfortable et vivement critiquée.Diana est morte il y a huit ans. La tragédie a mis l’image de la souveraine à rude épreuve, elle estime avoir acquis suffisamment de popularité pour imposer un mariage a priori impopulaire. Sa belle-fille défunte est toujours considérée comme une victime, et Camilla diabolisée. Mais à 79 ans, Elizabeth II veut que son successeur soit incontestable, avec à ses côtés une épouse légitime. Qu’importe ce qu’on peut en penser !La cérémonie, très simple, est diffusée en direct à la télévision. Elle a lieu en deux temps : un mariage civil à la mairie de Windsor, auquel la reine et Philip n’assistent pas, puis une simple bénédiction nuptiale dans la chapelle Saint-George, donnée par l’archevêque de Canterbury, en présence de toute la famille royale. Elizabeth, en jaune paille, est très souriante. Pour la photo souvenir, elle accepte de poser à côté des mariés et de leurs amis, parmi lesquels le comédien Rowan Atkinson, plus connu sous le nom de Mr. Bean, Stephen Fry, acteur et metteur en scène, et Joanna Lumley, héroïne de la série "Chapeau melon et bottes de cuir" et inoubliable "Patsy Stone" dans "Absolutely Fabulous". La mariée reçoit le titre de duchesse de Cornouailles et elle a le droit d’associer les armes des Windsor aux siennes. Charles peut, enfin, afficher son bonheur. Mais Harry fait encore des siennes… En mai 2007, il se bat avec un paparazzi dans un club. Son garde du corps est obligé de l’évacuer car le prince est ivre. Entre-temps, il est pourtant sorti très brillamment de Sandhurst avec le grade de second lieutenant des Blues and Royals. A l’époque, il est furieux car il n’a pas obtenu l’autorisation d’aller combattre en Irak : l’état-major redoutait qu’il devienne une cible pour les talibans.Le 1er juillet 2007, jour anniversaire de leur mère qui aurait eu 46 ans, et presque dix ans après sa mort, les deux frères organisent un concert exceptionnel au stade de Wembley à la mémoire de la "princesse des cœurs". C’est un énorme succès avec 60 000 spectateurs et 500 millions de téléspectateurs. Harry, 22 ans, est accompagné de sa petite amie du moment, la sud-africaine Chelsy Davy. William, qui a, lui, 25 ans, est seul. Il a rompu quelques mois plus tôt avec sa girlfriend, Kate Middleton. Elle est pourtant présente au concert, trois rangs plus haut que lui. La séparation n’est peut être pas définitive…   Ressources bibliographiques : Sarah Bradford, Elizabeth II (Penguin Books, nouvelle édition 2002)William Shawcross, Queen Elizabeth the Queen Mother (Pan Books, 2009)Sarah Bradford, George VI (Penguin Books, 1989)Jean des Cars, Elizabeth II, la Reine (Perrin, 2018)  Vous voulez écouter les autres épisodes de ce podcast ?>> Retrouvez-les sur notre site Europe1.fr et sur Apple Podcasts , Google podcasts, Deezer, Dailymotion et YouTube , ou vos plateformes habituelles d’écoute.>> Retrouvez ici le mode d'emploi pour écouter tous les podcasts d'Europe 1    "Au cœur de l’Histoire" est un podcast Europe 1 Studio Auteur et présentation : Jean des Cars Production, diffusion et édition : Timothée Magot Réalisation : Jean-François BussièreGraphisme : Karelle Villais   

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Henri III, le dernier des Valois

Henri III, le dernier des Valois

Virginie Girod raconte le règne d'Henri III, dernier souverain issu de la dynastie des Valois. <br /> <br /> En 1574, à la mort de Charles IX, son frère cadet hérite de la couronne de France. Troisième fils de Catherine de Médicis montant sur le trône, Henri III (1551-1589) est sacré le 13 février 1575, en la cathédrale de Reims. Héritant d'un royaume déchiré par les guerres de religion, il ne parvient pas à installer la paix entre catholiques et protestants. Son règne est notamment marqué par la "guerre des trois Henri", qui voit s'opposer le roi, Henri de Navarre - futur Henri IV - et Henri de Guise, chef de la Ligue. En 1589, Henri III est assassiné par un moine fanatique.

13 février 2025 - 13 min

ENTRETIEN - Crimes et psychose à la Belle Époque

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À partir de 1871, après la fin de la guerre franco-prussienne, la France connaît période de paix longue de quatre décennies. Durant cette période que l'on surnommera plus tard la "Belle Époque", le pays est marqué par l’essor industriel et les progrès techniques. <br /> <br /> Pourtant, cette prospérité est entachée par une peur, celle du crime. Dans des villes en pleine croissance, la violence s’intensifie et se transforme en crimes organisés. Une angoisse nourrie par la presse populaire, qui reprend les méfaits sans ménagement pour en faire leurs choux gras…<br /> <br /> Pour tout comprendre de cette psychose criminelle à la Belle Époque, Virginie Girod reçoit Bruno Fuligni, historien et auteur d’une trentaine de livres sur l’histoire politique et les secrets d’État.

12 février 2025 - 19 min

HOMMAGE - Entretien avec Martin Aurell, grand historien du Moyen-Âge

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L'équipe d'Au cœur de l'Histoire a appris avec tristesse la disparition de l'historien Martin Aurell. Grand spécialiste du Moyen-Âge, Martin Aurell était un savant d'une humilité rare, marquant ses interlocuteurs par sa gentillesse et son souci de transmettre. <br /> <br /> En novembre dernier, il était intervenu au micro de Virginie Girod afin de déconstruire les idées reçues sur sa période de prédilection. Nous rediffusons cet épisode pour lui rendre hommage.

11 février 2025 - 20 min

[2/2] Landru : enquête de police et féminicides

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Virginie Girod raconte les crimes du tueur en série Henri Désiré Landru (1869-1922), ayant défrayé la chronique au début du XXe siècle. <br /> <br /> Dans le deuxième épisode de ce double récit inédit d'Au cœur de l'Histoire, Henri Désiré Landru (1869-1922) est arrêté en avril 1919, suspecté d'avoir assassiné plusieurs femmes. Dans sa maison de Gambais, dans les Yvelines, les enquêteurs s'intéressent à une cuisinière, dans laquelle sont retrouvés des dizaines de morceaux d'os humains. Quelques mois plus tard, le procès du "Barbe-Bleue de Gambais" fait les choux gras des journaux. En février 1922, Landru est exécuté à la prison de Versailles. Il aura fait 11 victimes.

10 février 2025 - 11 min

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Virginie Girod raconte les crimes d'Henri Désiré Landru (1869-1922), célèbre tueur en série du XXe siècle.<br /> <br /> Dans le premier épisode de ce double récit inédit d'Au cœur de l'Histoire, Landru, établi à Gambais, dans l'Ouest parisien, multiplie les petites escroqueries et effectue quelques séjours en prison. Parallèlement, à Paris, l'inspecteur Jules Belin traite plusieurs affaires de disparitions suspectes : deux veuves se sont volatilisées. Son enquête le met sur les traces de Landru. En avril 1919, ce dernier est arrêté pour assassinats.<br />

10 février 2025 - 15 min

[TEASER] Landru, le tueur aux petites annonces

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Connaissez-vous le “Barbe-Bleue de Gambais” ? Au début du XXe siècle, Henri Désiré Landru publie des petites annonces pour rencontrer des femmes… Qu’il assassine ensuite. Que fait-il des corps ? La réponse se trouve dans une cuisinière retrouvée par les enquêteurs. <br /> <br /> La semaine prochaine, dans Au cœur de l’Histoire, plongez au cœur de l'une des affaires criminelles les plus suivies du siècle dernier, à travers un double récit inédit consacré à Landru.

9 février 2025 - 01 min

ENTRETIEN - Vandalisme et destruction de statues pendant la Révolution française.

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Le 14 juillet 1789, la Révolution française débute par la démolition d’un symbole de l’absolutisme royal : la prison de la Bastille. Alors que la monarchie agonise, l’on cherche à renouveler l’espace public par la destruction et le remplacement des symboles de l’Ancien Régime. Statues, monuments à la gloire des rois de France sont la cible de certains révolutionnaires, alors qu'émergent des notions clé, parfois opposées, celle de régénération, de vandalisme et de patrimoine.<br /> <br /> Pour évoquer ces questions, Virginie Girod reçoit l’historien Loris Chavanette. Spécialiste de la Révolution française, il a consacré plusieurs ouvrages à cette période.

8 février 2025 - 20 min

L’incendie du Reichstag, première marche vers la dictature

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Virginie Girod raconte l'incendie du Reichstag, le coeur de la démocratie allemande, dans un récit inédit d'Au coeur de l'Histoire. <br /> <br /> Le 27 février 1933, à Berlin, Adolf Hitler, récemment nommé chancelier, dîne avec Joseph Goebbels quand le téléphone sonne. Au bout du fil se trouve Ernst Hanfstaengl, chargé des relations avec la presse étrangère. Agité, il annonce au futur artisan de la propagande nazie que le palais du Reichstag, qui abrite le Parlement allemand, est en flammes. Cet incendie, d'origine criminelle, est instrumentalisé par le nouveau régime afin d'instaurer une dictature. En Allemagne, c'est le début de l'ère national-socialiste, qui marquera au fer rouge l'Europe entière.

7 février 2025 - 15 min

La Commune de Paris : une capitale en feu

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Virginie Girod raconte la Commune de Paris, dans un épisode inédit d'Au coeur de l'Histoire. <br /> <br /> En 1870, la France est envahie par la Prusse. Paris, assiégée, refuse de capituler. Dans ce contexte, la Commune rejette la nouvelle Assemblée nationale issue des élections de février 1871 et favorable à la paix. Une guerre sans merci débute alors, et voit s'opposer la Commune de Paris et les forces menées par le gouvernement d'Adolphe Thiers. Pendant deux mois, la ville est à feu et à sang. Alors que la répression fait rage, de nombreux monuments parisiens sont incendiés.

6 février 2025 - 15 min

ENTRETIEN - Vang Gogh, un artiste maudit ? Avec Wouter van der Veen.

ENTRETIEN - Van Gogh, un artiste maudit ?

Le 29 juillet 1890, le peintre néerlandais Vincent Van Gogh (1853-1890) meurt à Auvers-sur-Oise, deux jours après s'être tiré un coup de revolver dans la poitrine. Ce suicide, comme le train de vie du célèbre peintre, contribue à alimenter le mythe de l'artiste maudit qui, aujourd'hui encore, entoure sa figure. <br /> <br /> Pour déconstruire cette légende tenace, Virginie Girod reçoit Wouter van der Veen. Historien de l’art, grand spécialiste de la vie et de l'oeuvre de Vincent Van Gogh, il est secrétaire général et directeur scientifique de l'Institut Van-Gogh.

5 février 2025 - 22 min

À propos

[2000-2007] Le tournant du millénaire est l'occasion pour Elizabeth II d'ouvrir une nouvelle page dans son règne. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'Histoire", Jean des Cars vous raconte comment deux nouveaux drames intimes resserrent les liens entre les britanniques et la reine, qui fête son jubilé d'or en 2002, plus plébiscitée que jamais.


Le début des années 2000 est l'occasion pour Elizabeth II de clore définitivement la décennie chaotique qui a précédé. Dans ce nouvel épisode du podcast Europe 1 Studio "Au cœur de l'histoire" , Jean des Cars vous raconte comment la reine a tiré les leçons de ses erreurs passées à l'occasion du nouveau millénaire. 

La célébration du millénaire

Pour célébrer le changement de millénaire, le Premier ministre Tony Blair veut un symbole spectaculaire : la construction, sur la rive sud de la Tamise, du Dôme du Millénaire, désormais inévitable dans le paysage londonien. Lors de l’inauguration dans la nuit du 31 Décembre 1999 au 1er janvier 2000, il tient à rendre hommage au génie du peuple britannique. Plusieurs expositions célèbrent la langue anglaise, ses plus grands auteurs, ses plus prestigieux artistes. L’archevêque de Canterbury prononce un discours sur les racines chrétiennes du Royaume-Uni et sur la naissance du Christ, il y a deux mille ans. La reine et le duc d’Edimbourg sont évidemment présents et joignent leurs mains à celles du Premier ministre et de son épouse pour chanter "Auld Lang Syme" (littéralement "Le bon vieux temps").

Le prince Charles est lui aussi présent. Après la mort de Diana, il s’est énormément consacré à ses deux fils. William ne pose guère de problèmes, il est à Eton et, chaque semaine, il traverse la petite rivière qui sépare le collège du domaine de Windsor pour prendre le thé avec sa grand-mère. Elizabeth II le prépare, avec tact, aux futurs devoirs de sa charge. Pour Harry, c’est plus difficile. Il n’était pas prêt à entrer à Eton et a dû redoubler sa dernière année de collège. C’est lui qui a été le plus choqué par la mort de sa mère. Pour le réconforter, Charles l’emmène en Afrique du Sud lors du voyage officiel qu’il effectue en novembre 1997. A Pâques 1998, c’est avec ses deux fils qu’il se rend au Canada, également en déplacement officiel. Le trio y reçoit un accueil triomphal.

Cette année 1998 est celle des cinquante ans du prince Charles. Il veut fêter cet anniversaire avec William et Harry mais auparavant, il souhaite qu’ils rencontrent Camilla, qui a divorcé d’Andrew Parker-Bowles en 1995. En juin, il organise un premier tête à tête entre William et Camilla au palais de Saint-James, où il habite avec ses fils. La maîtresse historique est terrorisée, mais tout se passe bien. C’est alors au tour de Harry de faire sa rencontre officielle. Cela se passe à Highgrove, en compagnie des deux fils de Camilla. La glace est vite rompue. Charles a réussi à la faire accepter par ses enfants. La preuve : lorsque, le 31 juillet 1998, William et Harry donnent une grande fête pour les 50 ans de leur père à Highgrove, ils mettent Camilla à la place d’honneur.

L’an 2000 est aussi l’occasion de fêter la Reine mère qui célèbre ses 100 ans le 4 août. Elizabeth II décide alors de donner à Windsor une grande réception suivie d’un bal pour célébrer, non seulement le centenaire de sa mère, mais aussi les 70 ans de sa sœur Margaret, les 50 ans de sa fille Anne et les 40 ans de son fils Andrew, le duc d’York. Une fête mémorable, un évènement unique pour la monarchie. Et une entrée spectaculaire des Windsor dans le troisième millénaire. 

Dans la famille royale, les anniversaires se célèbrent en plusieurs phases. Le 11 juillet, un office d’action de grâces est organisé dans la cathédrale Saint-Paul pour les 100 ans de la Reine mère, en présence d’une multitude de têtes couronnées européennes. Le 18 juillet, à la Chambre des Communes, Tony Blair félicite Queen Mum pour son siècle. Une grande première au Parlement ! Enfin, le véritable jour de l’anniversaire, le 4 août, Elizabeth Bowes-Lyons pose pour les photographes devant sa résidence de Clarence House. Après ce rendez-vous médiatique, elle doit se rendre en calèche découverte, en compagnie de son petit-fils Charles, jusqu’à Buckingham Palace pour un déjeuner organisé en son honneur.

Ce jour là, la vieille femme, d’habitude si enjouée, est angoissée. Elle a peur qu’il n’y ait personne sur le trajet pour la saluer… Pour la détendre, Charles lui dit alors : "Allons-y Grannie ! Rappelez-vous que Hitler avait déclaré que vous étiez la femme la plus dangereuse d’Europe !" Elle éclate de rire ! Peu après, elle constate que ses craintes n’étaient pas justifiées : il y a une foule considérable pour l’acclamer le long de la belle avenue du Mall, puis lors de la rituelle apparition au balcon de Buckingham Palace.

La triste fin de la princesse Margaret

Depuis plusieurs années, la princesse Margaret est malade. Après son divorce d’avec le comte Snowdon en 1978, elle continue quelque temps sa liaison avec Roddy Llewellyn. Tony, lui, se remarie avec une divorcée qui était déjà dans sa vie, Lucy Lindsay-Hogg. Il a trouvé son équilibre, mais pour Margaret, les choses vont de mal en pis. L’alcool aggrave sa dépression, tandis que Roddy tente une carrière de chanteur pop, sans aucun succès. Pourtant Margaret tient à lui. Elle exige sa présence pour son 50ème anniversaire en 1980, mais la reine refuse. Roddy ne peut apparaître qu’à 10h30 du soir, après le dîner, avec les invités de la soirée dansante. La relation entre le playboy et la princesse dure sept ans, mais, dès le départ, elle n’avait pas beaucoup d’avenir… 

En 1981, Roddy tombe amoureux de Tania Soskin. Il l’épouse. Le couple aura deux enfants. Margaret est à nouveau seule. Mais la fin de sa triste romance lui est plutôt bénéfique : elle reprend ses activités de princesse, coupe des rubans, baptise des navires, préside ou parraine plus de cinquante associations. Bref, elle justifie pleinement l’attribution de sa liste civile. La reine, qui aime profondément sa sœur, reprend espoir. Margaret semble plus raisonnable, et, surtout, elle s’est enfin rapprochée de ses enfants : David, devenu un designer reconnu et Sarah, longtemps blessés par la conduite de leur mère. 

En juin 1995, Margaret apprend le décès de Peter Townsend, l’homme qui a sans doute le plus compté dans sa vie. Dans ce drame, elle s’était souvent montrée hostile, pour ne pas dire méchante et injuste, à l’égard de la reine. Pourtant, Elizabeth II a toujours fait son possible pour accompagner sa sœur dans les périodes difficiles qu’elle a vécues, y compris avec le gouvernement. Margaret a tout de même fini par s’en apercevoir, comme en témoigne la très belle lettre qu’elle écrit à la reine, au lendemain des funérailles de Diana : "J’ai voulu vous exprimer ma tendre admiration pour la façon si affectueuse dont vous avez pris soin de chacun après l’accident, et rendu la vie supportable pour les deux pauvres garçons… Là, comme toujours, fidèle au poste, vous avez écouté chacun et pris toutes les décisions. Je vous ai simplement trouvée merveilleuse."

L’année suivante, en 1998, Margaret est victime d’un accident vasculaire cérébral. On lui avait déjà retiré une partie d’un poumon quelques années auparavant. A Noël 2001, à Sandringham, elle va mal. Elle est arrivée en hélicoptère. Deux nouvelles attaques la condamnent au fauteuil roulant. Quant à la Reine mère, elle a pris froid. L’ambiance est plutôt morose. 

Lorsque Margaret quitte Sandringham à la mi-janvier, Queen Mum tient à ce que toute la famille soit présente au moment où la princesse gagne sa voiture. On agite des mouchoirs en signe d’au-revoir. Ce sera en fait un adieu. Le 8 février 2002, une nouvelle attaque la terrasse. Elle meurt le lendemain, dans sa soixante-douzième année. Charles se précipite alors auprès de sa grand-mère, sachant combien elle doit souffrir de la perte de sa fille chérie. Les funérailles ont lieu le 15 février dans la chapelle Saint-George de Windsor, exactement cinquante ans après le décès du roi George VI. La princesse Margaret avait demandé à être incinérée, et que l’urne soit déposée dans le mémorial de son père, à l’intérieur de la chapelle.

Queen Mum quitte la scène

Malgré sa grande faiblesse, la Reine mère fait un immense effort pour être présente aux obsèques de sa fille cadette. Puis, elle regagne Royal Lodge, dans le parc de Windsor, où elle ne va plus quitter son lit. Moins de deux mois après Margaret, le 30 mars 2002 à 15h15, la veuve de George VI meurt à son tour, entourée d’Elizabeth et de certains de ses petits-enfants. Elle a droit à des funérailles solennelles. Sur son cercueil, la reine fait placer la couronne de son couronnement en 1937 ornée du célèbre diamant Koh I Noor et une petite carte où est simplement écrit : "In loving Memory, Lilibeth". La cérémonie a lieu à Westminster puis la défunte rejoint son époux dans la sépulture de la chapelle Saint-George.

La veille des obsèques, Elizabeth II s’adresse à la population dans un bref message télévisé : "J’ai été profondément émue par le déferlement d’affection en réaction à la triste nouvelle", rappelant que la Reine mère avait un sens de la vie contagieux, qui lui était resté jusqu’à la toute fin. Des réactions qui rassurent la reine sur le futur de la monarchie. Avant l’hommage à sa mère, selon un sondage, 35% des Britanniques pensaient que la royauté ne survivrait pas à son règne. Après la cérémonie, cette proportion se réduit à moins de 12%. Le jubilé d’or de l’année suivante ne peut pas mieux tomber… 

Le triomphe du jubilé d’or de 2002

La reine a une revanche à prendre sur le quarantième anniversaire de son règne qui coïncidait avec la catastrophique Annus Horribilis, 1992. Comme toujours, cela se passe en plusieurs temps : un défilé sur le Mall le 4 avril avec toute la jeune génération de la famille, puis un gigantesque concert rock dans les jardins de Buckingham Palace du 1er au 3 juin avec Shirley Bassey, Tom Jones, Paul Mccartney, Annie Lennox et Cliff Richard. Le prince Charles accueille protocolairement sa mère en lui disant : "Madame" mais il achève son allocution en l’appelant "Mummy". Désormais, chaque fois qu’il s’adressera publiquement à sa mère, il terminera de la même façon. Le moment le plus solennel est la messe d’action de grâces à la cathédrale Saint-Paul, le 4 juin, avec un faste exceptionnel puisqu’on a ressorti le carrosse du couronnement. La presse ne s’y trompe pas. Très enthousiastes, les médias parlent d’un "deuxième sacre". 

Les frasques du prince Harry

Le 4 janvier 2005, le Sun publie, en première page, une photo du prince Harry, verre et cigarette à la main, en uniforme allemand de l’Afrika Korps, avec un brassard orné de la croix gammée. Le titre est "Harry le Nazi". C’était le scabreux déguisement qu’il avait choisi pour participer à une fête d’anniversaire dont le thème, non moins scabreux, était "Africains et Coloniaux"... 

Au-delà de l’extrême mauvais goût de tout cela, Harry est-il ignorant au point d’avoir oublié ce que l’Allemagne hitlérienne avait fait subir au Royaume-Uni pendant la Seconde Guerre mondiale ? Le scandale est d’autant moins opportun qu’au même moment, la reine préside à Londres une cérémonie commémorant le soixantième anniversaire de la libération du camp d’Auschwitz. 

Harry a eu une enfance très perturbée et son adolescence n’est guère reluisante. Il passe ses soirées dans des night-clubs et dans les sous-sols de Highgrove que Charles a généreusement aménagés pour ses fils avec bar, jukebox, piste de danse et très bonne sonorisation. Mais le prince de Galles s’aperçoit que son cadet y fume fréquemment de la marijuana ! Il lui impose alors une journée dans une clinique de désintoxication pour qu’il se rende compte des ravages de la drogue. Tout cela est fâcheux pour Harry qui, en cette année 2005, doit intégrer l’Académie militaire de Sandhurst, le Saint-Cyr britannique.

Charles et Camilla se marient 

Malgré les impairs de son fils, l’année 2005 comble le prince Charles : le 9 avril, il peut enfin épouser Camilla, le grand amour de sa vie, trente-quatre ans après leur coup de foudre. Elle a toujours partagé ses goûts et son humour, elle lui a donné confiance en lui et, malgré tous les drames, leur complicité et leur proximité n’ont jamais été rompues. Si la reine cède à leur mariage, c’est qu’elle a compris que cette femme est indispensable à son fils. Elle veut lui donner un signe de confiance tout en mettant fin à une situation inconfortable et vivement critiquée.

Diana est morte il y a huit ans. La tragédie a mis l’image de la souveraine à rude épreuve, elle estime avoir acquis suffisamment de popularité pour imposer un mariage a priori impopulaire. Sa belle-fille défunte est toujours considérée comme une victime, et Camilla diabolisée. Mais à 79 ans, Elizabeth II veut que son successeur soit incontestable, avec à ses côtés une épouse légitime. Qu’importe ce qu’on peut en penser !

La cérémonie, très simple, est diffusée en direct à la télévision. Elle a lieu en deux temps : un mariage civil à la mairie de Windsor, auquel la reine et Philip n’assistent pas, puis une simple bénédiction nuptiale dans la chapelle Saint-George, donnée par l’archevêque de Canterbury, en présence de toute la famille royale. Elizabeth, en jaune paille, est très souriante. Pour la photo souvenir, elle accepte de poser à côté des mariés et de leurs amis, parmi lesquels le comédien Rowan Atkinson, plus connu sous le nom de Mr. Bean, Stephen Fry, acteur et metteur en scène, et Joanna Lumley, héroïne de la série "Chapeau melon et bottes de cuir" et inoubliable "Patsy Stone" dans "Absolutely Fabulous". 

La mariée reçoit le titre de duchesse de Cornouailles et elle a le droit d’associer les armes des Windsor aux siennes. Charles peut, enfin, afficher son bonheur. Mais Harry fait encore des siennes… En mai 2007, il se bat avec un paparazzi dans un club. Son garde du corps est obligé de l’évacuer car le prince est ivre. Entre-temps, il est pourtant sorti très brillamment de Sandhurst avec le grade de second lieutenant des Blues and Royals. A l’époque, il est furieux car il n’a pas obtenu l’autorisation d’aller combattre en Irak : l’état-major redoutait qu’il devienne une cible pour les talibans.

Le 1er juillet 2007, jour anniversaire de leur mère qui aurait eu 46 ans, et presque dix ans après sa mort, les deux frères organisent un concert exceptionnel au stade de Wembley à la mémoire de la "princesse des cœurs". C’est un énorme succès avec 60 000 spectateurs et 500 millions de téléspectateurs. Harry, 22 ans, est accompagné de sa petite amie du moment, la sud-africaine Chelsy Davy. William, qui a, lui, 25 ans, est seul. Il a rompu quelques mois plus tôt avec sa girlfriend, Kate Middleton. Elle est pourtant présente au concert, trois rangs plus haut que lui. La séparation n’est peut être pas définitive… 

 

 

Ressources bibliographiques : 

Sarah Bradford, Elizabeth II (Penguin Books, nouvelle édition 2002)

William Shawcross, Queen Elizabeth the Queen Mother (Pan Books, 2009)

Sarah Bradford, George VI (Penguin Books, 1989)

Jean des Cars, Elizabeth II, la Reine (Perrin, 2018)

 

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Auteur et présentation : Jean des Cars
Production, diffusion et édition : Timothée Magot
Réalisation : Jean-François Bussière
Graphisme : Karelle Villais

 

 

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