Vins : la France doit se battre pour ses parts de marché

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Les exportations françaises de vins augmentent moins vite que celles des concurrents. © AFP
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Emmanuel Duteil avec M.B.
COMMERCE EXTÉRIEUR - Incapable de produire assez, notamment des vins d'entrée de gamme, la France perd des parts de marché à l'export.

Jamais les vins et spiritueux français ne se sont aussi bien vendus dans le monde qu'en 2015. Les exportations ont atteint un niveau record l'an dernier, ce qui a permis à ce secteur de retrouver sa deuxième place à l'exportation, derrière l'aéronautique. Ces bons résultats s'expliquent principalement par des ventes de champagnes et de cognac en très forte hausse et par la baisse de l'euro. Mais ces bons chiffres ne parviennent pas à masquer une réalité plus contrastée. En effet, la France augmente beaucoup moins ses ventes que ses concurrents et éprouve de sérieuses difficultés sur certains secteurs du marché.

Manque de production. De fait, le pays perd des parts de marché dans le monde, surtout sur les vins d'entrée de gamme. Au Japon par exemple, les vins chiliens sont aujourd'hui plus vendus que les vins français. La faute en incombe à une taxation plus importante. Mais la France a un autre problème : elle ne produit pas assez.

"La réponse la plus simple, c'est qu'il faut plus de vins", explique Christophe Navarre, président de la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux. "Il faut une entrée de gamme qui puisse se battre sur les marchés contre les vins étrangers comme les vins chiliens, voire européens." L'Italie et l'Espagne sont en effet devenus de sérieux concurrents de la France.

Forte demande aux Etats-Unis. Ce manque de production touche également le très haut de gamme. Les exportations de Bordeaux ont ainsi reculé de 25% en trois ans. Cependant, la demande reste très élevée, "largement excédentaire à ce que l'on peut produire aujourd'hui", reconnaît Stéphanie De Boüard-Rivoal. A 34 ans, cette jeune femme dirige le Château d'Angelus, l'un des plus grands crus du Bordelais. "On essaie par tous les moyens de pouvoir agrandir la superficie de nos vignobles pour pouvoir répondre à cette demande." Cette demande reste très forte du côté des Etats-Unis. Le pays est redevenu l'an dernier le plus gros consommateur de vins et spiritueux français, devant la Chine, en nette progression après deux années difficiles.