Elon Musk Tesla SpaceX 3:37
  • Copié
, modifié à
Elon Musk a dévoilé, mardi soir, une nouvelle méthode pour diviser par deux le coût de la batterie de ses Tesla, aujourd'hui inaccessibles pour une grande partie des consommateurs. Pour Laurent Hecquet, directeur de l'Observatoire des experts de la mobilité et invité mercredi  d'Europe 1, "la concurrence s'installe progressivement" dans le secteur des voitures électriques.
INTERVIEW

Une Tesla d'entrée de gamme coûtera-t-elle 25.000 dollars, soit 21.000 euros, d'ici à trois ans ? C'est en tout cas la promesse formulée mardi par Elon Musk, fondateur de la firme automobile spécialisée dans les voitures électriques. Pour y parvenir, l'entrepreneur américain compte réduire le coût des batteries, au cœur de ses modèles. Un défi d'avenir, selon Laurent Hecquet, directeur de l'Observatoire des experts de la mobilité. Invité d'Europe 1, mercredi, cet expert y voit surtout une stratégie de Tesla pour garder la main sur un marché de plus en plus concurrentiel.

Freiné par l'hybride rechargeable

"Elon Musk avait de l'avance", rappelle Laurent Hecquet, "mais il en a de moins en moins". "Aujourd'hui, les constructeurs arrivent avec des gammes qu'on appelle les PEHV, c'est-à-dire des hybrides rechargeables", mélangeant moteur thermique et batterie électrique qui se recharge en se connectant à une prise.

Les autres constructeurs, comme Mitsubishi, Toyota, Opel ou Ford, bouleversent un marché qui peine à éclore, avec des véhicules encore trop coûteux. "Aujourd'hui, le véhicule électrique ne se vend pas", constate l'expert en mobilités au micro de Sébastien Krebs. "Il y a bien une raison : il est trop cher et son autonomie n'est pas encore à la hauteur de ce que peuvent attendre les consommateurs." L'hybride rechargeable, avec une capacité à assurer de grands déplacements, s'est donc taillé une part du marché, encore maigre, du véhicule électrique.

La batterie, enjeu crucial

Fabricant de voitures 100% électriques, Tesla a donc vu son avance se réduire sur ce marché d'avenir. Il mise désormais sur une réduction du coût de la batterie, "qui représente les trois-quarts de la valeur ajoutée du véhicule électrique", pour se relancer. "Lorsque vous allez réussir à améliorer la production de la batterie, à utiliser des produits beaucoup moins chers pour le fabriquer, à augmenter la durée de vie de la batterie, à limiter son recyclage, à augmenter l'autonomie, vous allez forcément baisser le coût de ce véhicule", développe Laurent Hecquet. "Si Elon Musk se positionne là-dessus, tous les constructeurs qui travaillent sur le véhicule électrique le font également."