Avec la guerre en Ukraine, les délais de livraison de matériaux comme les briques ou les fenêtres ont multipliés par deux (Illustration) 1:41
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Arthur Pereira édité par Wassila Belhacine , modifié à
Avec la guerre en Ukraine, les délais de livraison de matériaux comme les briques ou les fenêtres ont multipliés par deux. Le conflit a également des conséquences sur le prix des marchandises. Ainsi, le prix de la tuile a augmenté de 30 %. Des éléments qui affectent durement le secteur de la construction, en plein boom.

141.900 permis de construire ont été délivrés pour le premier trimestre de l’année. Un record depuis 15 ans. Pourtant, le manque de matériaux et l’allongement des délais de livraisons inquiètent les entreprises du bâtiment.

Construire une maison sans tuile, sans brique ou sans fenêtres, cela peut vite devenir compliqué. Pourtant, c’est bien la situation dans laquelle pourrait se retrouver certains constructeurs si le contexte actuel perdure. Face à l’augmentation du nombre de permis de construire, les matériaux peinent à arriver en temps et en heure.

 

"Mon carnet de commande a doublé en un an". Au premier abord, c’est une excellente nouvelle pour David Lacroix, président de deux sociétés de construction en Ile-De-France. Néanmoins, depuis plusieurs mois maintenant, il fait face à des retards de livraison de matériaux.

Des délais de livraisons multipliés par deux

En effet, une partie de ses marchandises proviennent des usines du sud de l’Ukraine et notamment de celle d’Azovstal, actuellement sous les bombardements. Impossible pour les camions de transports d’y arriver. Ainsi, les délais de livraisons s’allongent. "C’est au minimum deux mois de plus qu’avant la guerre. Cela concerne majoritairement la brique ou la tuile", explique David Lacroix.

Des marges réduites

Des marchandises plus rares mais aussi plus cher. Par exemple, le prix de la tuile a augmenté de 30%. Des coûts supplémentaires qui réduisent automatiquement les marges. "Sur une maison vendue à 200.000 euros, la marge peut diminuer de 40% par rapport à la marge calculé au moment de la signature", souligne le chef d’entreprise.  

Néanmoins, David Lacroix avait anticipé ses pertes. Il avait notamment indexé ses contrats de ventes sur l’inflation des matériaux. Par ailleurs, il avait augmenté ses délais de livraison. Cependant, si le conflit en Ukraine venait à durer, le secteur pourrait être plus durement touché.