Uber : 10 ans après, un succès qui ne dégonfle pas

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Dimitri Pavlenko, édité par Sonia Chemaa
Laurine Serieys, directrice générale d'Uber France, était l'invitée ce lundi matin de l'interview éco de Dimitri Pavlenko sur Europe 1. À l'occasion des 10 ans, presque jour pour jour, de la création d'Uber, la directrice générale fait un bilan de l'évolution de ce service de transport dans l'Hexagone.
INTERVIEW

Malgré ses déboires, Uber reste sur une pente ascendante. Dix ans après l'arrivée de ce service de transport en France, le nombre d'adeptes a explosé. Et les chiffres ne sont pas pour déplaire à Laurine Serieys, directrice générale d'Uber France depuis trois ans. "Cinq millions de passagers utilisent aujourd'hui Uber, par rapport à 14.000 la première année. C'est une ascension qui est effectivement très forte." Du côté des chauffeurs aussi, les chiffres sont en hausse. Ils sont 30.000 actifs en France et 70.000 répertoriés sur le territoire. Uber, "ça a été une création d'emplois incroyable", se félicite Laurine Serieys.

L'examen, un frein pour les chauffeurs

Une création d'emplois cependant limitée car, si la demande ne manque pas, le recrutement reste confronté à un frein : l'examen. "L'examen pour devenir chauffeur VTC est national. La préfecture de police vous délivre une licence VTC, longue et difficile à obtenir. Ça met plus d'un an aujourd'hui pour devenir chauffeur VTC avec un taux de succès qui est relatif", explique la directrice générale, qui souhaiterait que cet examen soit "un petit peu plus souple afin de permettre la création de davantage d'emplois".

80% des chauffeurs veulent rester indépendants

La régulation française serait-elle alors trop stricte ? Pour Laurine Serieys, avoir des règles est "une bonne chose : le fait de pouvoir apporter cette licence et de pouvoir professionnaliser le métier de VTC a beaucoup pacifié les débats." Même si l'un d'eux continue de faire rage : le statut des chauffeurs. Autrement dit, le fait qu'ils soient salariés ou indépendants. Récemment, en Grande-Bretagne, Uber a reconnu le statut de salarié aux 70.000 chauffeurs britanniques. En France, d'ici à mars 2022, des élections professionnelles auront lieu. Elles permettront aux chauffeurs et livreurs d'élire des représentants syndicaux pour, peut-être, faire évoluer la législation sur ce point.

"Le débat existe en France aussi. La réalité, c'est qu'aujourd'hui, 80% des chauffeurs souhaitent rester indépendants." Et la directrice générale d'ajouter : "Ce modèle économique est extrêmement intéressant parce qu'en réalité, il permet une flexibilité du travail qui permet l'indépendance (...) C'est quelque chose qui apporte beaucoup de valeur et de flexibilité." Aujourd'hui, Uber est présent dans 24 agglomérations françaises, soit plus de 300 villes.