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Taxer plus les retraités qui «peuvent se le permettre» : une idée pertinente pour financer la protection sociale ?

Barthélémy Philippe . 2 min

En plein débat autour du budget, le gouvernement poursuit sa recherche d'économies. Et après la possible mise en place de 7 heures de travail non rémunérées, la ministre du Travail s'est dit personnellement favorable à une nouvelle hausse des taxes sur les retraités touchant plus de 2.000 à 2.500 euros par mois.

Le gouvernement veut faire des économies à tout prix. Alors que le projet de loi de finances est débattu au Sénat depuis une semaine, le gouvernement continue de déposer des amendements et de proposer des ajustements. Ainsi, après avoir relancé l'idée d'une journée de travail de 7 heures non rémunérée pour financer les dépenses liées à la perte d’autonomie et la dépendance, la ministre du Travail Astrid Panosyan-Bouvet estime que l’effort ne doit pas peser uniquement sur les actifs. Ce mardi, elle a proposé de taxer davantage les retraités “qui peuvent se le permettre”.

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Dans l’esprit de la ministre, il s’agirait des retraités dont la pension excède 2.000 ou 2.500 euros, soit entre 500 et 1.500 euros de plus que la retraite moyenne, qui s'élève en moyenne à 1.500 euros par mois environ. Cette mesure, dont la ministre chiffre les recettes entre 500 et 800 millions d’euros pourrait passer par une application différenciée du taux de la CASA, la contribution additionnelle de solidarité pour l’autonomie, prélevée sur l’ensemble des pensions. 

“Les retraités paient déjà beaucoup d’impôts”

Ce montant s’ajouterait aux 2 milliards d’euros que Catherine Vautrin attend de l’instauration d’une journée de solidarité pour financer la perte d’autonomie et la dépendance. Mais contrairement à certaines idées reçues, les retraités ne sont pas forcément privilégiés et paient déjà beaucoup de taxes, rappelle Nicolas Marques, économiste à l’Institut Molinari : “Il faut arrêter de dire que les retraités sont des nantis qui ne paient pas d’impôts. D’abord, le niveau de vie moyen des retraités est inférieur de 14% à celui des salariés. Ensuite, les retraités paient des cotisations : la CSG, la CRDS la CASA et l’impôt sur le revenu", explique-t-il au micro d'Europe 1.

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"C’est vrai qu’il y a des retraités plus riches que d’autres mais il y a déjà des cotisations différenciées en fonction de leurs revenus. La CSG comporte quatre taux. L’impôt sur le revenu comporte différents taux. Les retraités plus aisés paient plus d’impôts que les autres. Donc il n’y a pas besoin de créer de nouveaux impôts pour fiscaliser de façon différentielle les retraités”, insiste-t-il.

Reste à savoir si l’idée de la ministre du Travail va prospérer sachant qu’il s’agit d’une prise de position personnelle. Contacté, Matignon affirme vouloir laisser toute sa place au débat parlementaire sur le budget sans valider ou écarter la moindre option. Mais, en ce qui concerne la protection sociale, le gouvernement ne souhaite pas faire peser davantage l’effort sur les entreprises et les salariés, précise l’entourage du Premier ministre à Europe 1.