Supermarché 1:50
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Lionel Gougelot, édité par Nathanaël Bentura
La guerre en Ukraine, la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, ces trois fléaux touchent directement notre panier de courses. Dans les hypermarchés, il manque certains produits de base, de l'huile, de la moutarde, du poulet. La faute aux difficultés que rencontrent les producteurs, mais aussi aux comportements des consommateurs.

Partout en France, il manque certains produits de base : de l'huile, de la moutarde, du poulet. Pour cause, la guerre en Ukraine, mais aussi la sécheresse dans plusieurs pays et l'épidémie de grippe aviaire, trois fléaux qui touchent directement notre panier de courses. À Templeuve-en-Pévèle, une petite ville des Hauts-de-France, garder des rayons des supermarchés bien remplis est devenu un véritable défi. Thomas Pocher, le patron du centre Leclerc de la ville, a remarqué que ce n'est pas seulement dû aux difficultés que rencontrent les producteurs, mais aussi aux comportements des consommateurs. 

"On est bien livrés, mais les gens se jettent sur les produits"

Le premier produit concerné, c'est évidemment l'huile de tournesol, dont la guerre en Ukraine a provoqué une forte pénurie. Les clients du supermarché en font des stocks : "On est bien livrés régulièrement sur les différentes gammes de produits, on a de la marque de distributeur, des marques premier prix et des marques nationales. Pour autant, on a du mal à tenir parce que les gens vont avoir tendance à se jeter dessus", a indiqué Thomas Pocher. "Ça nous paraît d'autant plus dingue que c'est trois fois le prix que c'était il y a quelques mois", a-t-il ajouté.

Même phénomène pour de nombreux condiments à base d'huile, comme la moutarde. "Ce sont des rayons qui se vident. On a une frénésie d'achat des consommateurs qui se disent 'aïe, aïe, aïe, il va plus en avoir'. Le prix a bougé et en plus les gens se ruent dessus", a-t-il regretté.

La filière de la volaille aussi déstabilisée

La grippe aviaire et les retards de production dans les élevages de volailles déstabilisent la filière. "Et on se retrouve aujourd'hui avec des difficultés à tenir nos rayons", a constaté Thomas Poche. "En plus, c'est un produit qui a plutôt le vent en poupe, qui n'était pas très cher, mais dont le prix va se renforcer aussi."

"Je n'ai pas l'habitude de présenter des rayons comme ça le lundi. Ça fait 25 ans que je travaille dans la distribution. On n'a jamais eu de phénomènes aussi multiples", a déploré le patron du supermarché. Face à ce marché perturbé tous les jours, il part à la recherche de nouveaux fournisseurs, des filières locales par exemple, tout en essayant de maintenir des prix abordables.