Seine-et-Marne : leur usine va fermer, les salariés brûlent leur stock pour interpeller l'État

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Les salariés attendent de l'État qu'il "verse de l'argent" ou "force un tiers comme (l'ancien propriétaire) Sequana" à le faire. © Capture d'écran Google Maps
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avec AFP
Les salariés de l'usine Arjowiggins Security de Crèvecoeur, à Jouy-sur-Morin tentent d'alerter l'État en vue d'obtenir des conditions de licenciement "décentes", alors que le site doit fermer d'ici à la fin du mois.

Des salariés d'une usine sur le point de fermer en Seine-et-Marne ont commencé à brûler leur stock de papier sécurisé pour cartes grises afin d'interpeller l'État et obtenir des conditions de licenciement "décentes", a-t-on appris samedi de source syndicale.

Le site doit fermer d'ici à la fin du mois. "Toutes les douze heures, il y a une bobine qui part au feu", a déclaré à l'AFP Patrice Schaafs, délégué syndical CGT et secrétaire du comité central d'entreprise de Arjowiggins Security. Mi-janvier, le tribunal de commerce de Nanterre a prononcé la liquidation judiciaire de cette société spécialisée dans la fabrication de papier pour billets de banque et cartes grises, qui emploie 200 personnes dans l'usine de Crèvecoeur, à Jouy-sur-Morin. Depuis, les salariés occupent le site qui doit fermer d'ici à la fin du mois. Ils s'estiment abandonnés par la direction et les pouvoirs publics.

Pour que l'État "verse de l'argent" ou demande à un tiers de le faire. Arjowiggins Security avait été vendue en avril par le groupe papetier français Sequana au fonds d'investissement suisse Blue Motion Technologies Holding. "On n'a plus d'espoir de sauver le site", indique Patrice Schaafs à l'AFP. "Mais on voudrait au moins que les gens partent" avec des indemnités "décentes". Pour cela, les salariés attendent de l'État qu'il "verse de l'argent" ou "force un tiers comme (l'ancien propriétaire) Sequana" à le faire.

Un risque de pénurie ? Le stock de papier sécurisé pour cartes grises est leur "monnaie d'échange", assume Patrice Schaafs. L'usine de Seine-et-Marne étant la seule à en produire en France, l'État pourrait connaître une pénurie, selon le délégué CGT. "Désespérés", ils ont déjà détruit plusieurs bobines.