Rouen : mobilisation pour sauver la seule usine française de papier recyclé
La papeterie UPM, anciennement appelée Chapelle Darblay, est à l’arrêt depuis cet été. Une mobilisation s’est engagée pour sauver cette usine de la banlieue de Rouen, la seule à produire du papier recyclé en France. Mais le temps presse, avec seulement trois mois pour trouver un repreneur.
La seule usine française à produire du papier 100% recyclé va-t-elle bientôt disparaître ? Une mobilisation est engagée depuis plusieurs mois pour sauver la papeterie UPM, anciennement appelée Chapelle Darblay, située dans la banlieue de Rouen, à Grand-Couronne. Mise en vente en septembre 2019 par son propriétaire, l’entreprise finlandaise UPM, l’usine récupérait les déchets de 24 millions d'habitants jusqu'en Ile-de-France. Mais aujourd'hui, le site est à l'arrêt et son sort reste en suspens. Europe 1 s'est rendue sur place.
Plus de 200 licenciements l’été dernier
"Ce sont toujours des moments un peu difficiles. On a qu'une hâte : que ça fasse du bruit et que ça redémarre", espère Cyril, l’un des trois derniers salariés de l'usine après le licenciement des plus de 200 autres l'été dernier. Car la papeterie est désormais un site fantôme : seuls quelques pigeons viennent s'y abriter. Mais les machines, elles, sont toujours prêtes à redémarrer en cas de reprise.
Car encore récemment, l'usine produisait du papier recyclé en quantité astronomique. "On rayonnait principalement à 350 kilomètres autour de l'usine. La majorité des déchets papier de l'Ile-de-France étaient collectés et recyclés sur l'usine et étaient acheminés par voie fluviale", explique Arnaud Dauxerre, représentant des cadres.
Trois mois pour trouver un repreneur
Le temps presse puisque les salariés n'ont que trois mois pour trouver un repreneur. Pourtant l'enjeu est national, selon Nicolas Mayer-Rossignol, président de la métropole de Rouen. "Quand vous êtes chez vous, vous essayez d'être vertueux et vous recyclez. Mais si vous n'avez pas une usine derrière, le papier va être enfoui. C'est ça qu'on veut, au 21ème siècle ?", demande-t-il.
"On va aller brûler du papier ou l'envoyer en Allemagne ou en Belgique. C'est absurde", s'emporte l'élu. Trois dossiers sérieux de reprise seraient actuellement à l'étude. Mais selon les salariés, il faut encore convaincre le propriétaire d'accepter ces offres. Faute de quoi l'usine sera définitivement démantelée.