Renault. 1:16
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Charles Guyard, édité par Manon Fossat , modifié à
Une centaine de salariés de la Fonderie de Bretagne, mise en vente par le groupe Renault, bloquent l’usine de Caudan dans le Morbihan, pour réclamer leur maintien au sein du groupe. Mardi, ils ont empêché la direction de sortir des locaux jusqu'à tard le soir et toute la production était à l'arrêt en signe de protestation.
REPORTAGE

La Fonderie de Bretagne fait de nouveau face à la colère de ses 340 salariés alors que Renault a annoncé le 11 mars dernier son intention de se retirer du site. Mardi, sept membres de la direction ont été retenus, sans violence, à l'intérieur de l'usine de Caudan dans le Morbihan, jusqu'en soirée. Un événement qui signe le premier acte d'un mouvement appelé à se durcir. Car après la promesse du gouvernement de débloquer 50 millions d'euros pour le secteur, les salariés sont dans l'incompréhension et déterminés à ne pas lâcher.

"L'idée n'a jamais été de les séquestrer"

"On va proposer à la direction de sortir parce qu'ils n'ont rien à faire là. Ils seront mieux chez eux." Il était 22h30 mardi soir lorsque Nicolas Guillemette, délégué syndical de l'équipe de nuit des Fonderies de Bretagne, est allé chercher les sept membres de la direction pour les faire sortir du site dans lequel ils étaient comme confinés depuis 10h le matin. "L'idée n'a jamais été de les séquestrer, mais qu'ils répondent à nos questions", assure-t-il.

Sous les applaudissements moqueurs d'une trentaine de salariés, Jean Luc Bois, le directeur général, et six de ses collaborateurs, ont ainsi pu quitter l'usine sans encombre et surtout sans un mot.

"Renault organise la mort du site"

La suite désormais, c'est un site toujours verrouillé et des machines de nouveau à l'arrêt. Une situation entraînée par l'annonce du retrait de Renault alors que le constructeur s'était engagé à l'inverse l'été dernier. Sous l'impulsion de Jean-Yves Le Drian et après déjà plusieurs jours de blocage, il avait en effet décidé de maintenir l'usine dans son giron industriel. 

"Il est évident que Renault organise la mort du site en expatriant nos volumes à l'étranger, en Turquie notamment mais aussi en Roumanie et en Espagne. Si ça doit être notre baroud d'honneur, je vous assure que tout le monde va s'en souvenir", a encore mis en garde Nicolas Guillemette.

Une détermination qui, à deux mois du scrutin, devrait certainement s'inviter dans la campagne des élections régionales et départementales.