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Carole Ferry avec Margaux Baralon , modifié à
Malgré l'opposition des syndicats, le gouvernement a maintenu l'entrée en vigueur dès ce vendredi de la réforme de l'assurance-chômage. Concrètement, le mode de calcul va changer pour les personnes qui s'inscrivent à Pôle emploi et être moins avantageux pour celles qui alternent contrats courts et périodes d'inactivité.
DÉCRYPTAGE

Comme promis, et malgré l'opposition des syndicats, le gouvernement maintien l'entrée en vigueur dès ce vendredi de la réforme de l'assurance-chômage. Concrètement, le mode de calcul va changer, uniquement pour les nouveaux inscrits à Pôle emploi. Il faudra notamment travailler plus longtemps pour prétendre à une ouverture de ses droits et l'alternance entre contrats courts et périodes d'inactivité sera pénalisée. Explications.

Six mois pour ouvrir ses droits...

Désormais, il faudra avoir travaillé au moins six mois pour avoir droit à des indemnités, contre quatre auparavant. Et les salariés qui gagnent plus de 4.500 euros brut par mois verront leur allocation diminuer à partir de sept mois de chômage. 

Mais le principal changement de la réforme est surtout celui du mode de calcul des allocations. Aujourd'hui, le salaire journalier de référence (SJR), utilisé pour évaluer l'indemnité des demandeurs d'emploi, était calculé en divisant le salaire par le nombre de jours travaillés. Désormais, il correspondra au salaire divisé par le nombre total de jours, travaillés ou non.

... et un mode de calcul modifié

Autrement dit, jusqu'à présent, ce calcul était aussi favorable aux personnes qui alternaient contrats courts et période d'inactivités qu'aux salariés qui avaient travaillé sans interruption. À partir de ce vendredi, le calcul de l'allocation mensuel tiendra compte des périodes d'inactivité et, mécaniquement, cela va faire baisser son montant. En "échange", les demandeurs d'emploi seront indemnisés plus longtemps (14 mois en moyenne, contre 11 avant). Selon l'assurance-chômage, la baisse devrait être de 20% par mois en moyenne et concernera 800.000 personnes.

Une réforme très contestée

L'ensemble de la reforme devrait permettre une  économie d'1,3 milliard d'euros. Le gouvernement, lui, met surtout en avant la lutte contre l'usage et l'abus des contrats courts.

Mais la mesure est très contestée. Par les syndicats d'abord, mais également par des économistes. Une centaine d'entre eux, dont Thomas Piketty, ont dénoncé son entrée en vigueur dans une tribune parue jeudi dans Le Mondeestimant qu'elle va "fortement diminuer les droits des chômeurs". Selon les signataires de cette tribune, la réforme va concerner "de très nombreux allocataires de l'assurance-chômage, en diminuant drastiquement le montant des allocations dans un contexte de crise sans précédent"