L'argent épargné par les Français pendant le confinement pourrait être la clé de la sortie de crise 1:19
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Olivier Samain, édité par Ariel Guez
Alors que la France a enregistré une chute historique de son PIB au deuxième trimestre, tous les regards se tournent vers les ménages. Si ces derniers venaient à consommer avec l'épargne réalisée pendant le confinement, la crise pourrait être moins importante, selon Matthieu Plane, économiste à l’OFCE.

Vendredi, l'Insee a annoncé un plongeon historique du PIB de 13,8% au deuxième trimestre. La consommation des ménages a reculé de 11%, les investissements de 17,8%, les exportations de 25,5%. Depuis qu'il mesure l'activité économique française de façon trimestrielle, jamais l'Institut national des statistiques n'avait enregistré pareil effondrement. Il a aussi révisé sa mesure de l'activité au premier trimestre, qui a chuté de 5,9%, au lieu de 5,3% rapporté précédemment. Après une crise sanitaire d'ampleur, la France entre donc en récession. Pour en sortir une solution existe : relancer la consommation des ménages.

Avec l'incertitude face aux difficultés sociales, les ménages vont avoir tendance à épargner

Bien qu'elle ait plongé de 11 % au deuxième trimestre, elle repart au mois de mai, dans la foulée du déconfinement (+36 %). Ces achats semblent toutefois être pour l'essentiel du "rattrapage". Tout l'enjeu sera de voir si l’épargne forcée que les Français ont accumulée pendant le confinement va revenir ou non dans le circuit de la consommation. Mais à en croire les experts, cela n'est pas si sûr...

"L'incertitude est telle sur la rentrée, y compris sur la gestion de la crise sanitaire, que les ménages, spontanément, risquent d’épargner face aux difficultés sociales à venir comme les licenciements et les plans qui sont annoncés dans les entreprises", explique Matthieu Plane, économiste à l’OFCE. Pourtant, c'est cette épargne qui pourrait être décisive, à en croire l'économiste. "On voit qu'entre le scénario où on a une réinjection complète de cette épargne et celui où on garde cet argent comme une 'épargne de précaution', on a quasiment une crise qui est divisée par deux", affirme-t-il au micro d'Europe 1. 

L'équivalent de 75 milliards d'euros

Une crise qui pourrait être réduite de moitié car les sommes en cause sont tout sauf anecdotiques. L’épargne forcée que les ménages ont accumulé pendant les douze semaines de confinement s’élève à 75 milliards d’euros ! À comparer, par exemple, aux 100 milliards d’euros que le gouvernement veut injecter dans son plan de relance…