Réacteur EPR de Flamanville : six mois de retard supplémentaire et nouveau surcoût

La mise en ligne de l'EPR de Flamanville prend encore six mois de retard.
La mise en ligne de l'EPR de Flamanville prend encore six mois de retard. © CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Europe 1 avec AFP
Et un nouveau retard supplémentaire pour l'EPR de Flamanville. EDF a annoncé ce vendredi que le réacteur entrera en service six mois plus tard que ce qui était prévu, engendrant un surcoût supplémentaire de 500 millions d'euros. Au total, ce réacteur nucléaire de nouvelle génération accuse un retard de près de 12 ans par rapport au calendrier initial. 

EDF a annoncé vendredi six mois de retard supplémentaire pour la mise en service de son réacteur nucléaire EPR de Flamanville (Manche), qui doit désormais démarrer d'ici à la mi-2024 au lieu de fin 2023, avec un nouveau surcoût de 500 millions d'euros. Ces six mois supplémentaires qui portent à 12 ans le retard par rapport à la date de démarrage initialement prévue, se traduisent par un coût total du projet, en chantier depuis 2007, passant de 12,7 à 13,2 milliards d'euros.

Le nouveau délai est dû à la nécessaire révision de procédures de traitement de quelque 150 soudures "complexes", au sein du circuit secondaire principal du réacteur, a expliqué à la presse le directeur du projet Flamanville 3, Alain Morvan.

"non-conformité de comportement"

Le problème est apparu cet été, quand il a fallu procéder au traitement thermique de "détensionnement" de soudures : le processus utilisé a fait apparaître une "non-conformité de comportement" de matériels sensibles à proximité, affectés par de trop fortes températures.

"Nous avions un comportement des températures des vannes non conforme à ce que l'on attendait", a expliqué M. Morvan. "Nous avons stoppé le traitement thermique l'été dernier et repris les études pour définir une méthode, et réalisé des tests permettant de garantir le bon niveau de réalisation de ces traitements thermiques", a-t-il précisé.

Mise en route en mi-2024

"Ces dossiers ont été présentés à Bureau Veritas, qui les analyse, et d'ici la fin de l'année nous aurons l'autorisation de reprendre les traitements thermiques dits complexes", a affirmé le directeur du projet.

Ces opérations devraient donc pouvoir reprendre début 2023, mais tout le calendrier du projet s'en trouve bouleversé : le chargement du combustible est désormais annoncé pour le 1er trimestre 2024. Ensuite, le réacteur enverra ses premiers électrons sur le réseau quand il aura atteint près de 25% de sa puissance, "environ trois mois plus tard", donc d'ici à la mi-2024, plutôt que fin 2023 comme prévu précédemment. Les 500 millions d'euros de coûts additionnels sont liés pour l'essentiel au maintien des personnels et entreprises sur place, a précisé le responsable d'EDF.