Les gestionnaires de centres commerciaux dénoncent un texte trop doctrinal. 1:29
  • Copié
Aurélien Fleurot, édité par Antoine Terrel
Dans le cadre du projet de loi climat, les députés ont adopté un article interdisant les centres commerciaux de plus de 10.000 m2 pour lutter contre l'artificialisation des sols. Les gestionnaires des centres commerciaux dénoncent un texte "très politique", et regrettent une inégalité de traitement avec le e-commerce. 

Se dirige-t-on vers la fin des grands centres commerciaux en périphérie des villes ? Jeudi, lors de l'examen en première lecture du projet de loi climat, les députés ont adopté un "principe général" d'interdiction de création de très grandes surfaces commerciales afin de lutter contre "l'artificialisation" des sols. Plus concrètement, les grandes surfaces seront interdites au-delà de 10.000 m2, et une dérogation sera obligatoire à partir de 3.000 m2. Une mesure mal accueillie par les gestionnaires de centres commerciaux, qui dénoncent un texte trop doctrinal. 

"La bataille n'est pas perdue", confiait à Europe 1 un des acteurs concernés. Mais globalement, la résignation face à ce texte est de mise. Interrogé par Europe 1, Gontran Thüring, le délégué général du Conseil national des centres commerciaux, regrette une décision prise dans un bureau parisien pour un sujet local, et déplore que ces restrictions ne concernent pas les acteurs du e-commerce. 

"Il y a deux poids, deux mesures" avec le e-commerce

"C'est un projet de loi très politique, qui fait suite à la convention citoyenne, sachant que tous commerces confondus, les commerces ne représentent que 4% de l'artificialisation des sols depuis 10 ans. Mais en revanche, cette loi ne s'applique pas aux entrepôts logistiques des pure-players, Amazon pour ne pas le citer, qui aujourd'hui à des projets de très grande dimension : 185.000m2 près de Nantes par exemple, sur des terres agricoles", s'agace-t-il. Et de conclure : "Là, on trouve qu'il y a deux poids, deux mesures".

Reste que les projets de centres commerciaux XXL, "c'était le monde d'avant", reconnaît Gontran Thüring, qui regrette tout de même que ce texte empêche les centres, qui ont 30 ans en moyenne, de se moderniser et donc de s'agrandir, en proposant des logements, un cinéma ou encore une crèche.