Crise énergétique : «près de 12 milliards» d'euros d'aides pour les entreprises et collectivités
Alors que le prix de l'énergie flambe en France pour les sociétés, Elisabeth Borne annonce trois nouveaux dispositifs pour les entreprises et les collectivités. Au total, l'effort porté par l'Etat représente "près de 12 milliards" d'euros, souligne la Première ministre.
Élisabeth Borne a annoncé jeudi trois nouveaux dispositifs pour contenir les prix de l'énergie pour les entreprises et les collectivités, pour un effort total porté à "12 milliards d'euros", lors d'une conférence de presse à Matignon.
Le premier, baptisé "amortisseur électricité", visera à prendre en charge une partie de la facture d'électricité pour "les TPE qui ne bénéficient pas du bouclier tarifaire, les PME, les associations, les collectivités territoriales et les établissements publics".
Il s'agit d'un allègement des factures des entreprises l'année prochaine. La moitié de la facture est déjà couverte par un tarif réglementé et l'autre moitié est exposée aux marchés. L'Etat va réduire cette part et prendre en charge une partie de la facture au 1er janvier - de quoi permettre une économie de jusqu'à 120 euros par MWh (mégawatt-heure).
Agir vite
Le gouvernement va également "simplifier et amplifier les aides ciblées, déjà en vigueur pour les entreprises". S'agissant des collectivités, il présentera un amendement au projet de loi de finances prévoyant "la prolongation et l'amplification du filet de sécurité pour l'année 2023".
Le gouvernement cherche avant tout à obtenir une baisse structurelle des prix de l'énergie à l'échelle européenne mais la Première ministre a précisé qu'il était "indispensable de donner de la visibilité à tous les acteurs". "Nos entreprises et nos collectivités ne pouvaient pas attendre", a-t-elle ajouté.
Des aides qui ne creuseront pas le déficit
Depuis plusieurs semaines les organisations patronales réclament de nouvelles aides face aux factures d'énergie qui explosent et à des critères trop complexes pour obtenir les aides déjà existantes. Ces nouvelles aides ne creuseront pas le déficit, selon Elisabeth Borne. Sur les 12 milliards d'euros annoncés, 7 milliards notamment proviendront des "rentes" prélevées aux énergéticiens dans le cadre d'une taxe exceptionnelle.
Trois milliards proviennent par ailleurs d'une enveloppe déjà provisionnée pour les aides existantes et qui a été très peu utilisée. Enfin les 1,5 milliard d'euros restants ont été budgétés pour le filet de sécurité destiné aux collectivités.