Prélèvement à la source : le Medef ne veut pas que l'entreprise collecte l'impôt

"Il faut repousser la réforme pour changer le mode de perception de l'impôt", estime le président du Medef.
"Il faut repousser la réforme pour changer le mode de perception de l'impôt", estime le président du Medef. © ERIC PIERMONT / AFP
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avec AFP
Geoffroy Roux de Bézieux a réitéré lundi son opposition à ce que les entreprises collectent l'impôt, dans le cadre de la mise en oeuvre du prélèvement à la source. 

Le président du Medef Geoffroy Roux de Bézieux a réitéré lundi son opposition à ce que les entreprises collectent l'impôt, dans le cadre de la mise en oeuvre du prélèvement à la source. "L'impôt contemporain, c'est-à-dire l'impôt que l'on paye la même année que votre revenu, est une bonne chose (...) mais pas en faisant jouer à l'entreprise le rôle de percepteur", a déclaré Geoffroy Roux de Bézieux sur franceinfo, arguant que "l'employeur n'a pas à connaître les revenus du foyer fiscal de son employé". 

La réforme du prélèvement à la source, prévue fin janvier 2019, doit conduire à ce que l'impôt soit collecté directement sur les salaires ou les pensions, et non plus acquitté un an après comme c'est le cas actuellement. Chez les salariés, l'impôt sera prélevé directement par l'employeur sur la base d'un taux calculé par le fisc.

"Il faut repousser la réforme". "Il faut repousser la réforme pour changer le mode de perception de l'impôt, il faut une mensualisation généralisée pour tout le monde" prélevée directement sur le compte bancaire des redevables, a-t-il ajouté, allant dans le sens d'une proposition du président (LR) de la Commission des finances de l'Assemblée Eric Woerth, membre de l'opposition.

Des doutes sur sa mise en oeuvre en janvier. Cette déclaration du président du Medef intervient alors que le doute concernant l'application de la réforme, déjà reportée et prévue pour janvier 2019, semble s'installer.
Samedi, Le Parisien affirmait avoir consulté une note du fisc datant de juillet révélant que la phase d'essai de cette réforme, testée auprès de certaines entreprises en vue de son entrée en vigueur, s'était soldée par des centaines de milliers d'erreurs. Dimanche, la direction générale des finances publiques (DGFip) a toutefois assuré dans un communiqué que "les tests effectués permettent la mise en oeuvre du prélèvement à la source dans de bonnes conditions techniques".