Pourquoi la Défenseure des droits veut ralentir la suppression des guichets SNCF

La Défenseure des droits veut ralentir la suppression des guichets.
La Défenseure des droits veut ralentir la suppression des guichets. © THOMAS COEX / AFP
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Joanna Chabas, édité par Jonathan Grelier
Menacés par la vente en ligne des billets de train, les guichets SNCF tendent à être de moins en moins accessibles dans les gares. Ils sont pourtant essentiels pour un public éloigné d'internet, rappelle la Défenseure des droits, Claire Hédon sur Europe 1. Pour elle, "il faut toujours prévoir une alternative" à la dématérialisation.

Avec la prépondérance de la vente en ligne, acheter un billet de train en gare n'est plus si facile. Au grand dam de la Défenseure des droits, Claire Hédon. Alors que plusieurs voyageurs se sont plaints auprès d'elle de ne pas avoir pu acheter un billet dans leur gare - où il n'y a plus de guichet ni de distributeur -, Claire Hédon recommande à la SNCF de ralentir la suppression des guichets malgré la tendance à toujours plus de dématérialisation.

"Il faut toujours prévoir une alternative"

Pour la Défenseure des droits, il faut absolument mettre en place une alternative à la vente en ligne pour éviter de creuser les inégalités entre les Français. "Il ne s'agit en aucun cas de dire que la dématérialisation n'est pas une chance. La dématérialisation, c'est une chance mais il faut toujours prévoir une alternative pour ceux qui n'ont pas de smartphone, pas accès à Internet et qui, du coup, se retrouve à monter dans le train sans billet", se justifie-t-elle sur Europe 1.

Selon elle, certaines personnes doivent désormais "aller au devant du contrôleur pour acheter leur billet". Or cette situation provoque parfois de bien tristes situations : "Je pense entre autres à un homme de 82 ans qui a eu une amende de 50 euros pour un billet qui valait 3,50 euros alors qu'il ne cherchait en aucun cas à frauder puisqu'il est allé au devant du contrôleur", rapporte Claire Hédon.

"La SNCF doit créer du lien"

"L'autre problème, c'est qu'un certain nombre de personnes n'ont pas de compte en banque, pas de carte de crédit et donc ne peuvent pas prendre de billets", indique-t-elle. "La SNCF doit créer du lien, elle est là pour ça et surtout pas pour renforcer les inégalités. Et le risque (avec la dématérialisation), c'est plutôt de renforcer les inégalités."