Pénibilité : jusqu'à 18.000 départs anticipés à la retraite en 2018

Pendant la campagne, Emmanuel Macron disait vouloir "suspendre" le compte pénibilité
Pendant la campagne, Emmanuel Macron disait vouloir "suspendre" le compte pénibilité © AFP
  • Copié
avec AFP , modifié à
Les femmes concernées partiraient à la retraite huit mois plus tôt que prévu, tandis que les hommes quitteraient leur emploi avec presque un an d'avance.

Environ 17.000 à 18.000 salariés pourraient faire valoir en 2018 leur départ anticipé à la retraite au titre du compte-pénibilité, 100.000 au total d'ici à 2070, selon une étude prospective de la Caisse nationale d'assurance-vieillesse (Cnav), rapportent mercredi Les Échos.

17.000 à 18.000 départs en 2018. Le nombre de salariés du régime général ou agricole qui pourront partir plus tôt grâce aux points acquis "montera en charge progressivement, avec autour de 17.000-18.000 départs anticipés en 2018, 28.000 en 2030, 50.000 en 2040, etc", affirme le quotidien sur son site Internet. La Cnav calcule qu'un tiers (31%) des femmes et 43% des hommes nés en 1980, qui prendront leur retraite autour de 2042, seraient exposés à au moins un facteur de pénibilité.

Huit mois plus tôt pour les femmes, presque un an pour les hommes. "Les premières acquerraient en moyenne 23 points, les seconds, 30 points. Les femmes feraient valoir ces droits pour partir à la retraite huit mois plus tôt que prévu, et les hommes avec presque un an d'avance", est-il précisé. "À terme, quand partiront les premières générations à avoir connu le compte pénibilité tout au long de leur carrière, celles nées entre 1996 et 2000, le gain se stabiliserait à neuf mois pour elles et à treize mois pour eux", relève le quotidien.

Un flux "modeste". Les Échos qualifient ce flux de "modeste à court terme" en comparaison avec les 300.000 départs anticipés en 2017 au titre du dispositif pour carrière longue, qui permet aux assurés ayant commencé à travailler tôt de partir à 60 ans au lieu de 62 ans.

Le compte personnel de prévention de la pénibilité, très critiqué par le patronat qui dénonce une usine à gaz, permet aux salariés du privé exposés à au moins un facteur de pénibilité, parmi les dix prévus, de cumuler des points afin de partir plus tôt à la retraite, se former ou travailler à temps partiel. Trois millions de salariés sont potentiellement concernés par l'un des dix critères, estimait le gouvernement au lancement du compte.

Un dispositif bientôt suspendu ? Lors de sa campagne, le président élu Emmanuel Macron a dit vouloir "suspendre" le dispositif, pour l'"adapter" par branche, considérant que "plusieurs critères ne sont pas applicables en l'état". Il souhaite intégrer la reconnaissance de la pénibilité dans sa réforme vers un système de retraite universel.