"On ne va pas se dissoudre dans le mouvement des 'gilets jaunes'", assure Yves Veyrier, le nouveau numéro un de Force ouvrière

Yves Veyrier
Yves Veyrier a la lourde tâche de redorer l'image de FO, salie par les scandales de son prédécesseur. © JACQUES DEMARTHON / AFP
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Tout juste élu à la tête de Force ouvrière, Yves Veyrier a tenu à clarifier la position de son syndicat vis-à-vis du mouvement des "gilets jaunes".
INTERVIEW

À peine élu et déjà de nombreux dossiers sur les bras : Yves Veyrier, choisi jeudi par les adhérents de Force ouvrière pour succéder à Pascal Pavageau à la tête du syndicat, arrive aux manettes du syndicat alors que le mouvement des "gilets jaunes" tente de chercher des appuis pour perdurer. "Aujourd'hui, des colères multiples s'expriment car il n'y a plus de parole politique. C'est pour ça que Force ouvrière doit faire entendre sa voix mais en restant toujours dans le rôle d'un syndicat. On ne va pas se dissoudre dans le mouvement des gilets jaunes", assure Yves Veyrier, invité du Grand journal du soir d'Europe 1.

Une position qui avait besoin d'être clarifiée puisque la section FO-Transports a appelé à rejoindre la mobilisation des "gilets jaunes". "Ce n'est pas un soutien", maintient Yves Veyrier, plutôt "l'expression d'une double inquiétude chez les salariés du secteur, sur le pouvoir d'achat et sur l'emploi". Reste que les adhérents de FO-Transports devraient bien défiler, samedi, aux côtés des citoyens en colère.

Tourner la page des scandales. À 60 ans, ce soutien de Jean-Claude Mailly en son temps, devenu par la suite membre de l'équipe de Pascal Pavageau, a également la lourde tâche de redorer l'image de son syndicat. FO pâtit en effet de l'affaire du fichage des cadres qui a poussé le dernier secrétaire général à démissionner en octobre, six mois après son élection. "En un mois, on a réglé le problème. Je crois pouvoir dire que nos adhérents et nos interlocuteurs trouvent que nous avons été exemplaires dans notre capacité à réagir immédiatement et à prendre des décisions fortes", martèle Yves Veyrier au micro d'Europe 1.

Désormais, le nouveau numéro un du syndicat veut tourner la page et regarder devant. "On est reparti en pleine forme, il y a des élections dans la fonction publique le 6 décembre et nous sommes bien décidés à les gagner", avance-t-il. "FO a toujours été à la pointe du combat pour défendre le service public et le rôle des fonctionnaires et des agents contractuels", estime-t-il, précisant qu'il compte sur la mobilisation "des policiers, des agents hospitaliers, des fonctionnaires dans les bureaux et dans les Ehpad".

Une ligne "très revendicative". Pour les combats à venir, Yves Veyrier ne compte pas bouleverser le fonctionnement du troisième syndicat de France. "On est tous réformistes chez Force ouvrière. Nous avons de longue date défini les contours du réformisme militant : exigeant dans la négociation, on veut aboutir à des bons accords, mais quand ça ne marche pas, on instaure un rapport de force, par la manifestation ou la grève", annonce le secrétaire général. Il défend une "ligne très revendicative, la marque de Force ouvrière" et ne déviera pas en cela des résolutions votées par tous les comités FO lors du congrès du printemps 2018.