Force ouvrière : Yves Veyrier élu secrétaire général

Yves Veyrier, 2010 crédit : JACQUES DEMARTHON / AFP - 1280
Yves Veyrier a été élu à la tête de Force ouvrière jeudi (photo de 2010). © JACQUES DEMARTHON / AFP
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avec AFP , modifié à
Yves Veyrier a été élu secrétaire général de Force ouvrière jeudi avec 45,75% des voix face à deux concurrents, a indiqué la direction du syndicat.

Yves Veyrier, 60 ans, a été élu jeudi numéro un de Force ouvrière et aura pour missions principales de rassembler les troupes et de restaurer l'image d'un syndicat ébranlé par des dissensions internes depuis le scandale du fichier et la démission de Pascal Pavageau.

45,75% des voix pour Veyrier. Cet ingénieur de formation et plus ancien membre du bureau confédéral (direction), où il siège depuis 2004, a remporté 2.720 voix, soit 45,75% des votes exprimés. Christien Grolier, patron de la fonction publique, 52 ans, a eu 2.577 voix, soit 43,35%, quand Patrice Clos, numéro un de la fédération des transports, 53 ans, a obtenu 10,9%. Les tractations ont duré toute la nuit et à l'ouverture de la réunion du comité confédéral national (CCN), dans la matinée, les responsables qui y siégeaient avait du mal à savoir qui l'emporterait entre Veyrier et Grolier.

Un "clone" de Jean-Claude Mailly ? Yves Veyrier se qualifie de "réformiste militant", comme Jean-Claude Mailly qui a fait en fin de mandat de la concertation un outil de négociation, quitte à irriter une large partie des militants. Cet ingénieur des travaux de la météorologie, qui siège au bureau confédéral depuis 2004, sous l'ère de Jean-Claude Mailly, est qualifié par ses détracteurs de "clone" de Mailly, quand d'autres louent sa bonne connaissance du syndicat.

Une mission de rassemblement. Cet homme très discret, affable, aura pour lourde mission de remobiliser les troupes, bousculées par la révélation début octobre de l'existence d'un fichier où certains cadres étaient affublés de qualificatifs comme "niais" ou "complètement dingue". L'exhumation de ce document a entraîné la démission de Pascal Pavageau à peine six mois après son élection.

La vision du syndicalisme de Christian Grolier ? "S'occuper des intérêts des salariés et rien d'autre". Patrice Clos, lui, réclame un audit financier. La semaine dernière, plusieurs articles de presse ont épinglé la confédération sur les rémunérations et notes de frais des dirigeants, alors qu'elle a enregistré un déficit de 632.000 euros en 2017, après un excédent d'un million un an avant. Pour le moment, la direction promet un "état financier complet", ainsi qu'une remise à plat des règles de rémunération et de défraiements.

 

Un agenda social chargé. Par ailleurs, l'agenda social est chargé, avec la concertation sur la réforme des retraites, la négociation sur l'assurance chômage ou la mobilisation des "gilets jaunes". Signe des crispations internes : la présence de trois candidats était une première pour FO, dont les statuts ne prévoient pas de second tour. Le bureau a donc décidé une élection à un tour, compliquant la tâche du futur secrétaire général qui n'a pas été élu par une majorité.