Nucléaire : Toshiba avoue avoir mal calculé les risques, l'action s'écroule

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En 20152, Toshiba aurait sous-évalué les risques dans le rachat de CB&I Stone & Webster, firme qui agit dans le domaine de la construction des sites nucléaires. Image d'illustration. © KAZUHIRO NOGI / AFP
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avec AFP
Le groupe a avoué mardi un risque de dépréciations massives d'actifs de "plusieurs milliards de dollars" sur son activité nucléaire américaine. 

Le conglomérat industriel japonais Toshiba retombe dans une nouvelle crise après avoir mal calculé les risques du rachat par sa filiale nucléaire Westinghouse d'une société du même secteur aux États-Unis.

-20% en Bourse mercredi. Son action était massacrée en Bourse mercredi (-20% dans les premiers échanges) après -12% la veille, alors que le groupe a avoué un risque de dépréciations massives d'actifs de "plusieurs milliards de dollars" sur son activité nucléaire américaine. Il redoute naturellement un impact négatif sur ses comptes annuels.

Un groupe déjà sous surveillance. Toshiba est d'autant plus mal qu'il a perdu en partie la confiance des marchés l'an passé en raison de malversations financières. Le groupe, qui fabrique aussi bien des semi-conducteurs que des ordinateurs, ascenseurs, robots ou réacteurs nucléaires, est toujours sous haute surveillance.

Une "réévaluation tardive". Il y a un an pourtant, le géant japonais se félicitait de l'acquisition par Westinghouse de CB&I Stone & Webster, firme qui agit dans le domaine de la construction des sites nucléaires ainsi que dans la décontamination et le démantèlement. "Nous avions jugé à l'époque que les avantage du rachat étaient supérieurs aux risques", a expliqué le PDG de Toshiba, Satoshi Tsunakawa, mardi. Mais la réévaluation des coûts auxquels est exposée cette firme a fait déchanter Toshiba. "Cette réévaluation a été trop tardive", a déploré le patron.

Un conflit porté devant le tribunal. Les règles comptables américaines imposent une estimation des valeurs des actifs dans l'année suivant leur rachat. Dans le cas présent, Westinghouse a mésestimé au départ le coût de projets dans lesquels était embarquée S&W et accuse aujourd'hui le vendeur, Chicago Bridge & Iron, de ne pas avoir tout dit, une dispute portée devant un tribunal aux États-Unis. Du coup, la probabilité est haute pour Westinghouse et Toshiba de devoir prendre en compte une charge exceptionnelle phénoménale toujours en cours d'examen. Et le patron de Toshiba de ne pas exclure une révision de la place de l'activité nucléaire au sein du groupe : "à l'heure actuelle, nous n'avons pas pris de décision, mais à l'avenir c'est une possibilité. Je dis cela sans plan concret".