À quelques jours du Black Friday, le 29 novembre, et à l'approche des fêtes de Noël, où le e-commerce va franchir la barre des 100 milliards d'achats en ligne en un an dans l'Hexagone, l'ancien secrétaire d'État chargé du Numérique Mounir Mahjoubi publie une note d'analyse au vitriol sur les conséquences économiques du géant de l'achat en ligne, Amazon : "Amazon : vers l'infini et Pôle emploi". Selon lui, l'entreprise "détruit plus d'emplois qu'elle n'en crée".
Amazon "fait perdre près de 20.000 emplois à l'activité française"
Invité du Grand journal du soir, le député de Paris explique que, même si la firme américaine a investi deux milliards d'euros depuis 2010 dans l'Hexagone, et qu'elle a donné du travail à 9.300 Français, c'est "l'impact net qui compte". "Dans le même temps, elle a fait perdre près de 20.000 emplois à l'activité française", affirme-t-il. Sans compter que la firme "prend des parts de marché sur le commerce traditionnel : une famille qui allait acheter dans un commerce près de chez elle ou sur un autre site, va désormais le faire sur Amazon".
"Je veux que les Français sachent qu'aujourd'hui, quand vous achetez sur Amazon, vous créez moins d'emplois que si vous acheter sur Fnac-Darty, Cdiscount [des groupes Français, ndlr], qui ont un impact positif sur l'emploi en France. Faites de l'online qui a de l'impact", lance-t-il. S'il n'appelle pas au boycott, et assure ne pas être contre Amazon, l'ancien secrétaire d'État au Numérique explique en revanche regretter qu'"Amazon ne paye pas assez d'impôts" en France.
L'État doit "faire des régulations"
Pour que "l'impact net" en terme d'emplois d'Amazon change, Mounir Mahjoubi salue la taxe Gafa votée cet été, tout en la qualifiant de "première étape". Pour lui, l'État doit "faire des régulations, comme pour les grandes surfaces dans les années 1980-1990". Et de conclure : "Maintenant, j'ai envie que ma consommation soit responsable, j’achèterai toujours chez Amazon des produits que je ne trouve pas ailleurs, mais globalement les livres, c'est en bas de chez moi."