Mobile : le patron de SFR prédit "une tendance à la hausse" du prix des abonnements

Alain Weill estime que les investissements dans la fibre, la 4G puis la 5G vont forcer les opérateurs à rehausser leurs prix.
Alain Weill estime que les investissements dans la fibre, la 4G puis la 5G vont forcer les opérateurs à rehausser leurs prix. © Europe 1
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avec Emmanuel Duteil , modifié à
Invité d'Europe 1, Alain Weill, le PDG d'Altice France (SFR), estime qu'après un long cycle de baisse des prix, les opérateurs télécoms vont commencer à remonter rapidement pour compenser les investissements technologiques.
INTERVIEW

Est-ce bientôt la fin des forfaits mobiles à prix cassés ? C'est en tout cas ce qu'avance Alain Weill, PDG d'Altice France (le nouveau nom du groupe SFR). Alors que l'opérateur au carré rouge avait été très agressif sur les prix, avec des forfaits à cinq euros pour récupérer les clients perdus ces dernières années, cette spirale pourrait, selon lui, prendre fin. "Il y a des investissements très lourds qui se présentent pour les opérateurs, pour la fibre et la 4G notamment. La conséquence, c'est que, peut-être, les prix vont avoir tendance à se stabiliser à la hausse", prédit Alain Weill, invité de l'interview éco d'Emmanuel Duteil, mercredi sur Europe 1.

Écoutez l'interview intégrale d'Alain Weill à 22h20 dans le journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.

SFR retrouve des couleurs. Après des années de vache maigre marquées par la fuite de plus de deux millions d'abonnés, SFR a redressé la barre en 2018, selon le PDG d'Altice France. "Cette année, on a recréé une dynamique en étant l'opérateur qui recrute le plus et l'année prochaine, le chiffre d'affaires de SFR va repartir en croissance", assure Alain Weill. Une assise financière qui permet à SFR de réviser sa politique de prix. "On ne retrouvera pas les prix d'autrefois et c'est très bien mais on aura les moyens d'investir", souligne le patron d'Altice France.

Bientôt un retour à trois opérateurs ? Un facteur pourrait concourir à faire remonter les prix : la consolidation du marché des télécoms. La rumeur d'un retour à quatre opérateurs est de plus en plus persistante et Alain Weill ne l'écarte pas. "Aux États-Unis, pays de 300 millions d'habitants, il y avait quatre opérateurs et ils vont repasser à trois pour faire face aux investissements nécessaires pour la 5G. En Europe, également pour 300 millions d'habitants, il y a 87 opérateurs. Ça ne peut pas durer et ça aura peut-être un impact en France avec un passage de quatre à trois opérateurs", estime le patron d'Altice France, qui souhaite à ce titre "être prêt dès 2019 pour la 5G".

Reste à savoir quand cette consolidation arrivera. "Je ne le sais pas", assure Alain Weill. "Nous ne demandons pas la consolidation, contrairement à d'autres opérateurs. Nous avons une trésorerie positive, notre activité repart en croissance. Mais nous sommes persuadés que ça arrivera. L'année prochaine peut-être, ou dans deux ans, cinq ans… On ne sait pas."

 

Pourquoi SFR n'est pas devenu Altice

Après le rachat de SFR par Altice, il avait été envisagé de remplacer le nom de l'opérateur par celui du groupe de Patrick Drahi. Un projet désormais "abandonné", selon Alain Weill. "Cela a été envisagé quand nous avions une vision plus internationale de la stratégie du groupe. Finalement, on s'est rendu compte que les synergies entre les pays où Altice est présent n'étaient pas considérables", détaille-t-il. "Dans le même temps, SFR a rencontré des difficultés. Mais aujourd'hui, elles sont résolues, c'est une marque formidable avec une forte notoriété", conclut-il.