L'Opep en quête des modalités d'une baisse de production

En deux mois, les cours du pétrole ont chuté de 30%, c'est pourquoi les membres de l'Opep veulent baisser leur production.
En deux mois, les cours du pétrole ont chuté de 30%, c'est pourquoi les membres de l'Opep veulent baisser leur production. © LEILA GORCHEV / AFP
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avec AFP
Jeudi, les membres de l'Opep vont annoncer une limitation de leur production afin d'enrayer la chute du prix du baril. 

Les producteurs de pétrole de l'Opep vont rendre jeudi un verdict fébrilement attendu sur le niveau de baisse de production qu'ils sont prêts à consentir pour enrayer la vertigineuse dégringolade des cours sans provoquer les foudres de Washington attaché à des prix bas.

Un cours qui a chuté de 30%. Les membres de l'organisation, menés de fait par l'Arabie saoudite, se réunissent jeudi à Vienne, au siège de l'organisation, pour tenter de trouver la formule magique qui séduira un marché volatil sur lequel les cours ont chuté de 30% en deux mois.

A la veille de la rencontre, le président américain Donald Trump, qui met l'Opep sous pression depuis plusieurs mois, a exhorté le groupe à ne pas faire remonter les prix de l'or noir, alors qu'il souhaite continuer à ménager les consommateurs américains.

Les négociations  ont débuté. Dès mercredi, les négociations ont débuté en coulisses dans la capitale autrichienne entre les pays producteurs membres de l'Opep, et avec leurs partenaires, au premier rang desquels la Russie. Ces deux groupes d'une vingtaine de pays au total, qui représentent plus de la moitié de l'offre mondiale, sont liés depuis fin 2016 par un accord de limitation de production. La majorité des analystes table sur l'annonce d'une réduction de production dont l'ampleur reste la principale inconnue, avec l'objectif de redresser le prix du baril qui tourne désormais autour de 60 dollars pour le baril de Brent (la référence européenne).

La réaction de Trump, "la grande inconnue". La marge de manœuvre de l'Opep est réduite car les Saoudiens peuvent difficilement se permettre de défier ouvertement le président américain après l'indignation internationale suscitée par l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi au consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Le prince héritier saoudien Mohammed ben Salmane (MBS) a besoin de la protection de son allié à la Maison-Blanche... mais aussi d'un baril plus cher pour mettre en oeuvre ses réformes économiques. "La clef sera de trouver un accord avec M. Trump", selon les analystes de Energy Aspects. "La grande inconnue est la réaction du président Trump à toute réduction de production", abondent les analystes d'ING.  "Même si nous pensons que le président Trump hésitera à aggraver la situation, les Saoudiens choisiront très soigneusement la formulation de toute annonce de réduction de production", ajoutent-ils.