"Aucun" doute que le prince héritier saoudien soit complice du meurtre de Khashoggi

"Je n'ai aucun doute sur le fait que le prince héritier" saoudien Mohammed ben Salmane "a dirigé le meurtre", a déclaré mardi Bob Corke.
"Je n'ai aucun doute sur le fait que le prince héritier" saoudien Mohammed ben Salmane "a dirigé le meurtre", a déclaré mardi Bob Corke. © ALEX WONG / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / AFP
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avec AFP , modifié à
Après avoir été informés à huis clos des conclusions de la CIA, deux sénateurs républicains américains ont affirmé mardi n'avoir "aucun" doute sur l'implication du prince héritier saoudien dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi.

Deux sénateurs républicains américains ont affirmé mardi n'avoir "aucun" doute sur l'implication du prince héritier saoudien dans le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi, après avoir été informés à huis clos des conclusions de la CIA. Cette position contredit directement le président américain Donald Trump, qui a déclaré publiquement que le service de renseignement n'avait "rien trouvé d'absolument certain".

"Je n'ai aucun doute". "Je n'ai aucun doute sur le fait que le prince héritier" saoudien Mohammed ben Salmane "a dirigé le meurtre et a été maintenu au courant de la situation tout le long", a déclaré à des journalistes Bob Corker après la réunion avec Gina Haspel, directrice de la CIA. "Je pense qu'il est complice du meurtre de Jamal Khashoggi au plus haut niveau possible", a ajouté Lindsey Graham, un allié de Donald Trump au Sénat.

Chef de la puissante commission des Affaires étrangères, Bob Corker a affirmé n'avoir pas entendu au cours de cette réunion, qui a duré environ une heure, l'enregistrement audio de l'assassinat de Jamal Khashoggi au consulat saoudien à Istanbul, en octobre. Quelques sénateurs seulement avaient été conviés à cette rencontre avec Gina Haspel, y compris les chefs républicain et démocrate du Sénat ainsi que les responsables des commissions liées aux questions de sécurité. "Laisser la situation en l'état permettrait à quelqu'un comme MBS", initiales du prince saoudien, "de continuer en toute impunité", a tonné Bob Corker. 

Une résolution pour cesser tout soutien militaire. Cette rencontre était très attendue par les parlementaires, après un premier rendez-vous manqué la semaine dernière lorsque Gina Haspel n'avait pas répondu à leur invitation. Indignés, les sénateurs avaient alors adressé un sévère coup de semonce à Riyad, en dépit de la Maison-Blanche : une résolution pour cesser tout soutien militaire à l'Arabie saoudite dans la guerre au Yémen avait franchi avec une nette majorité le 28 décembre un premier vote au Sénat.