Loi Travail : la nouvelle mouture d'un projet qui divise dévoilée lundi

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avec AFP , modifié à
Le gouvernement, avec cette nouvelle version, va tenter de contenter à la fois patronat et syndicats.

Exercice très périlleux lundi pour Manuel Valls : le Premier ministre va dévoiler à 14h30 aux partenaires sociaux une version "corrigée" du projet contesté de réforme du droit du Travail, qui divise jusqu'au sein de la majorité.

Des positions irréconciliables ? La nouvelle mouture est annoncée comme un "compromis ambitieux". Mais l'exécutif est pris en tenailles entre des attentes difficilement conciliables. D'un côté, des syndicats (CGT, FO notamment), des jeunes, des socialistes réclament le retrait pur et simple du projet. A l'opposé, le patronat refuse son "affadissement". "Renoncer serait suicidaire", a prévenu dimanche le négociateur social du Medef, Alexandre Saubot, pointant l'explosion du chômage en France.

Vers le durcissement des modérés ? Entre les deux, des syndicats dits réformistes, CFDT en tête, qui ont milité pour une réécriture des points litigieux. En particulier : le plafonnement des indemnités prud'homales, les critères de licenciement économique ou des décisions unilatérales des patrons de PME en matière d'aménagement du temps de travail. Même dans ce camp qui a joué la carte de la négociation (CFDT, CFTC, CFE-CGC, Unsa), le ton s'est durci à la veille des arbitrages. Les "réformistes" brandissent aujourd'hui la menace d'une mobilisation "dans la rue".

Le PS divisé... La majorité est elle-même divisée. Des parlementaires menacent de s'y opposer et le Mouvement des jeunes socialistes (MJS) est très remonté. Mercredi, une quinzaine de parlementaires socialistes sont ainsi descendus dans la rue, avec des membres d'EELV. "Si ce projet passe, je pense qu'on aura malheureusement fracturé la gauche, et (...) déçu beaucoup de nos électeurs", a averti Benjamin Lucas, le président du MJS.

... et la droite dubitative. Face à ces dissensions, la droite redoute que le texte, dont le premier jet avait été salué dans ses rangs, ne soit vidé de sa substance. "Je crains que ce ne soit feue la loi Travail et que (...) le président de la République et le Premier ministre en écrivent le faire-part" de décès, a ainsi déclaré dimanche le président LR du Sénat Gérard Larcher. "Dans le meilleur des cas, la montagne accouchera d'une souris", a prédit mercredi le président des Républicains Nicolas Sarkozy.