L'indemnité carburant sera conditionnée aux prix de l'essence, indique Bruno Le Maire

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avec AFP
Changement de stratégie. Désormais, l'indemnité carburant de 100 euros pour les travailleurs modestes ne sera accordée en 2024 que si les prix des carburants "explosent" et approchent les 2 euros le litre, a annoncé jeudi le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire.

L'indemnité carburant de 100 euros pour les travailleurs modestes ne sera accordée en 2024 que si les prix des carburants "explosent" et approchent les 2 euros le litre, a annoncé jeudi le ministre de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire. Cette indemnité, qui ne concernait que les 50% de ménages les plus modestes l'an dernier, serait élargie, si elle était activée l'an prochain, à 1,6 million de bénéficiaires supplémentaires, pour un coût total de 600 millions d'euros, selon le projet de budget pour 2024 actuellement examiné au Parlement.

Selon les chiffres fournis par le gouvernement, le prix moyen du litre de sans-plomb 95 s'établissait vendredi à 1,7985 euro, celui du SP95-10 à 1,7685 euro et celui du gazole à 1,747 euro. Depuis janvier 2022, il est arrivé que le prix des carburants s'installe au-dessus de la barre des 2 euros, comme cela a été le cas en mars et juin 2022 pour le gazole, et en juin 2022 pour l'essence SP95 et l'essence SP95-10. Mais cela ne s'est pas reproduit cette année, les prix dépassant toutefois les 1,90 euro le litre en septembre.

"Les chèques, c'est fini"

"Si demain, ce que je ne souhaite pas bien entendu, vous avez une crise qui s'aggrave au Proche-Orient, que les prix du pétrole explosent et que par conséquent vous avez des prix à la pompe qui approchent les 2 euros, je déclencherai le dispositif d'indemnité carburant travailleurs", a expliqué Bruno Le Maire sur BFMTV/RMC. Il a précisé qu'un prix du litre de carburant à 1,95 euro lui paraissait être "un seuil raisonnable" pour activer le dispositif. "Si en février, en mars ou même plus tard, vous avez des prix du carburant qui atteignent ce niveau-là (...), immédiatement, nous mettrons en place ce dispositif de protection", a poursuivi le numéro deux du gouvernement. "Et ceux qui travaillent pourront aller continuer à travailler sans avoir la boule au ventre parce qu'ils vont faire des pleins qui sont trop chers."

Ce dispositif est à distinguer d'un "chèque" carburant qui serait "automatique", a souligné Bruno Le Maire : "ça voudrait dire qu'au 1er janvier, le Trésor public envoie un chèque à des millions de Français. Ce ne sera pas le cas". Alors que le gouvernement prévoit des milliards d'économies pour réduire la dette colossale de la France et redresser ses finances publiques, le ministre a rappelé que "les chèques, c'est fini". Il a toutefois soutenu le maintien du chèque énergie, distribué une fois par an depuis 2018 pour aider les ménages les plus modestes à se chauffer et s'éclairer.