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Romain David , modifié à
Arguant des idées qui pourraient émerger durant le "grand débat national", huit organisations syndicales ont demandé à Edouard Philippe de mettre entre parenthèses la projet de loi sur la fonction publique, qui doit être présenté jeudi.
INTERVIEW

Les syndicats demandent au gouvernement de freiner des quatre fers. Dans une lettre adressée au Premier ministre, huit organisations (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires, FA-FP, CFE-CGC et CFTC) demandent la suspension du projet de loi sur la fonction publique, qui doit être présenté jeudi. Elles estiment en effet que le "grand débat national" ouvert par Emmanuel Macron pour trouver une porte de sortie à la crise des "gilets jaunes" est susceptible de remettre en cause les orientations privilégiées par l'exécutif. "Il y a là une contradiction qui, pour nous, n'est pas acceptable", relève ainsi au micro de Matthieu Belliard, sur Europe 1, Jean-Marc Canon, le secrétaire général de la CGT-Fonctionnaires.

Un passage en force ? "Nous appelons à la suspension et à la réécriture de ce projet de loi parce qu'il nous semble paradoxal que l'on ait un 'grand débat national' - apparemment ouvert, sans tabou ni a priori, qui ait parmi ses thèmes la réforme de la fonction publique et de l'Etat -, et en même temps un projet de loi déjà ficelé", s'agace ce syndicaliste. "Le gouvernement souhaite passer en force, nous le regrettons", poursuit-il, tout en rappelant que la réforme se heurte du côté des organisations syndicales à de nombreuses résistances.

 

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Une suppression de 50.000 postes d'ici la fin du quinquennat. "Tous les syndicats représentatifs disent des choses, si on est attaché au dialogue social, c'est bien de les prendre en compte", explique encore ce représentant de la CGT. Alors que la réforme pourrait viser à la suppression de 50.000 postes de fonctionnaires d'État et de 70.000 postes d'agents territoriaux d'ici 2022, les syndicats demandent notamment une revalorisation salariale ou encore la création de plus d'emplois statutaires dans les différents services.

"D'autres moyens" pour se faire entendre. Ils indiquent également, dans la missive envoyée à Edouard Philippe, avoir pris "diverses initiatives pour permettre à tous les agents d'intervenir et d'agir afin de peser" sur ce projet de loi. "Si le gouvernement n'entend pas cette dernière possibilité apaisée de modifier la feuille de route qu'il compte mettre en place, évidemment que pour la CGT nous recourrons à d'autres moyens pour nous faire entendre", avertit de son côté Jean-Marc Canon sans plus de précision.