Les redressements des entreprises pratiquant le travail au noir ont doublé depuis 2022, selon Catherine Vautrin
La ministre du Travail Catherine Vautrin a avancé que le montant des redressements concernant le travail au noir avait été multiplié par deux entre 2022 et 2024, atteignant 1,6 milliard d'euros l'an dernier. Un record qui s'explique par des contrôles de plus en plus nombreux.
1,6 milliard d'euros, c'est le niveau historique des redressements des entreprises qui pratiquent le travail au noir. Un chiffre multiplié par deux depuis 2022, selon la ministre du Travail Catherine Vautrin. Le phénomène s'explique notamment par une intensification des contrôles, même si les sommes récupérées sont nettement moins conséquentes.
Le BTP, secteur où l'on fraude le plus
En effet, le chiffre d'1,6 milliard d'euros correspond simplement au montant réclamé aux entreprises fraudeuses. L'argent réellement récupéré, lui, ne dépasse pas 121 millions d'euros en 2024. 1,5 milliard d'euros n'a donc pas été récupéré.
"Derrière tout ça, vous avez du contentieux. Parfois, l'Urssaf se plante dans les cadres de ces contentieux, donc ce sont des dossiers perdus pour elle. Et puis parfois, ce sont des entreprises qui déposent le bilan, ce qui donne des liquidations judiciaires où l'Urssaf ne récupère rien", explique François Taquet, avocat spécialisé dans le droit de la protection sociale.
Ce qui justifie ce record de notifications, ce sont des contrôles plus nombreux, en augmentation de 10 % sur un an. L'année dernière, huit contrôles sur dix ont donné lieu à un redressement. Et sans grande surprise, c'est dans le BTP où l'on fraude le plus : le secteur totalise à lui seul un milliard d'euros de redressement sur l'année 2024.