"Les premières turbines, c’était une aventure", témoigne un retraité de Gravelines

Jean Pinte, 70 ans, est retraité de la centrale de Gravelines.
Jean Pinte, 70 ans, est retraité de la centrale de Gravelines. © Lionel Gougelot/Europe 1
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Lionel Gougelot, édité par Margaux Lannuzel
Le 13 mars 1980, Jean Pinte a assisté à la naissance de la plus grande centrale nucléaire d'Europe. Aujourd'hui retraité, il dit sur Europe 1 son sentiment d'avoir assisté à quelque chose de "formidable". 
TÉMOIGNAGE

Six turbines, produisant de l'électricité pour quatre millions de personnes, sept jours sur sept... La centrale nucléaire de Gravelines, dans le Nord, est la plus grande d'Europe et emploie aujourd'hui près de 2.000 personnes. Pourtant, il y a quarante ans, il n'en était rien ou presque : sa construction a été achevée en 1980, comme se souvient au micro d'Europe 1 Jean Pinte, 70 ans, retraité de la "Géante", telle que l'appellent les salariés d'EDF. 

"Des dimensions qui nous semblaient hors normes"

"On a commencé à voir sortir des bâtiments de terre, c'était quand même quelque chose d'assez impressionnant", souffle Jean Pinte. "On voyait monter un bâtiment réacteur avec des dimensions qui nous semblaient hors normes, une salle des machines... Quand on a vu les premières turbines, pour moi, c''était une autre aventure. Je savais qu'on allait vers une autre forme d'énergie."

Le retraité se souvient aussi de son sentiment de "fierté", "de dire : 'on va fabriquer des mégawatts comme on n'en a jamais fabriqué', avec des conditions  de sécurité, de sûreté qui me semblaient un peu hors normes mais qui étaient nécessaires."

"J'en ai encore des frissons"

De ces années, Jean Pinte se rappelle de moments "très forts", mais aucun ne supplante le début du travail dans la centrale. "C'était le 13 mars 1980, j'ai noté la date. A 21h34, d'un seul coup, l'exploitant appuie sur l’interrupteur de couplage, on se retrouve sur le réseau et on commence à sortir nos mégawatts. J'en ai encore des frissons. Les premiers tours de turbine, on se dit, des machines comme ça… C'est quand même quelque chose d'extraordinaire."

"On était devenus la plus grande centrale d'Europe", sourit le retraité. "Cette aventure, on ne peut pas la gommer. Aujourd'hui encore, quand j'ai l'occasion de partir en vacances, les gens me demandent où j'habite, et je dis Gravelines. Certains disent :'y'a le basket', d'autres : 'y'a la centrale'. La centrale reste quelque chose d'extraordinaire."