Les eurodéputés s'opposent au plan de relance : "On mettrait des années à s'en remettre"

Parlement européen
© Kenzo Tribouillard / AFP
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Claudia Bertram, édité par Pauline Rouquette
Mettant notamment en cause les "coupes" prévues dans plusieurs secteurs, le Parlement européen a menacé jeudi, via une résolution, de ne pas approuver l’accord trouvé par les États européens relatif au budget de l’UE suite à la crise du coronavirus. Interrogé par Europe 1, samedi, l'eurodéputé EELV David Cormand a expliqué les raisons de ce désaccord.
INTERVIEW

C'est un "coup de gueule" des parlementaires européens. En colère, ces derniers ont très majoritairement voté, jeudi, une résolution pour marquer leur désaccord avec le projet de budget adopté lors du dernier sommet. S’ils disent oui au plan de relance arraché après quatre jours d’âpres négociations entre les chef d’États européens, ceux-ci s’opposent au budget ordinaire de l’Union européenne auquel il est adossé.

L'accord conclu mardi matin par les chefs d’État et de gouvernement pour un plan de relance de 750 milliards d’euros post-coronavirus est allé de pair avec un accord sur le budget 2021-2027 de l’UE. Or, ce dernier plan pluriannuel a été raboté, ce qui ne plaît pas au Parlement européen, ni à la présidente de la Commission européenne. Interrogé par Europe 1, samedi, l’eurodéputé EELV David Cormand a expliqué pourquoi ce budget lui pose problème.

"Si on dit non, le conseil est obligé de revoir sa copie"

"La forêt qui se cache derrière l’arbre du plan de relance, c’est que pour financer ce plan, les États ont considérablement rogné sur le budget ordinaire de l’UE", explique David Cormand. "Si on dit non, le Conseil est obligé de revoir sa copie jusqu’à ce que le Parlement dise oui, donc on perd un mois, deux mois, trois mois…", poursuit-il.

Déplorant les coupes prévues, les députés européens ont en effet prévu de bloquer le vote de budget en octobre prochain. "Évidemment c’est un problème, mais ce qui serait un plus gros problème, c'est un budget pluriannuel trop faible, parce qu’on mettrait des années à s’en remettre", insiste David Cormand. "Il vaut mieux aller au rapport de force pour que le rôle du Parlement soit mieux respecté et qu’on ait des décisions de meilleure qualité, plutôt que de vouloir aller trop vite."