Les entreprises rachetant leurs actions devront augmenter les salariés, annonce Bruno Le Maire

Bruno Le Maire
Les entreprises rachetant leurs actions devront parallèlement rouvrir leurs accords d'intéressement pour "donner plus aux salariés". © LUDOVIC MARIN / AFP
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avec AFP // Crédits photo : LUDOVIC MARIN / AFP , modifié à
Ce mardi 17 octobre, le ministre de l'Économie Bruno Le Maire a déclaré, juste avant l'ouverture du débat budgétaire à l'Assemblée nationale, que les entreprises rachetant leurs actions devront parallèlement rouvrir leurs accords d'intéressement pour "donner plus aux salariés".

Les entreprises rachetant leurs actions devront parallèlement rouvrir leurs accords d'intéressement pour "donner plus aux salariés", a annoncé mardi le ministre de l'Economie Bruno Le Maire juste avant l'ouverture du débat budgétaire à l'Assemblée nationale. "Quand une entreprise a de quoi racheter des actions, elle sera obligée de rouvrir les accords d'intéressement et de participation et de donner plus aux salariés", a affirmé le ministre sur BFM Business, "avec toujours la même logique : le travail doit payer".

"Vous avez les moyens de faire du rachat d'actions, donc vous avez les moyens d'augmenter vos salariés", a-t-il ajouté, assurant que "la justice c'est pour tous et tout le temps". Bruno Le Maire a observé que cette opération pourrait passer par de la "distribution d'actions gratuites" notamment.

"Les allégements de charges, ça marche"

Interrogé sur la baisse des allègements de charges employeur sur les salaires compris entre 2,5 et 3,5 SMIC, réclamée par certains parlementaires, Bruno Le Maire a rappelé que "les allègements de charges ça marche, on a créé deux millions d'emploi grâce à cela" depuis 2017. Mais il a remarqué que le coût de ces allègements a fortement augmenté pour l'Etat cette année, alors que le SMIC est indexé sur l'inflation et que l'inflation est très élevée.

"Certains parlementaires de la majorité ont dit 'il faut peut-être geler cette indexation entre 2,5 et 3,5 SMIC', pourquoi pas", a-t-il ajouté, n'excluant pas que cela puisse passer par la fixation d'un salaire brut maximal au-delà duquel il n'y aurait plus d'allègement. "C'est une option pour éviter qu'il y ait une envolée du coût pour l'Etat", a-t-il ajouté.

Ajustement des points du crédit impôt recherche

Enfin, Bruno Le Maire a estimé qu'il y avait "ici ou là" des points du crédit impôt recherche (CIR) qui mériteraient d'être ajustés parce que ça coûte relativement cher", 7 milliards d'euros par an. "On peut faire des ajustements sans que ce soit un drame et sans que ça change la politique économique de fond du gouvernement", a-t-il estimé.

Alors que toutes ces mesures risquent de déplaire au patronat, Bruno Le Maire a réitéré l'engagement du gouvernement dans la politique de l'offre, et affirmé que "les chefs d'entreprises peuvent avoir une confiance totale dans la ligne économique défendue par le Président de la République, la Première ministre et le ministre de l'Economie et des Finances". Il a souligné aussi que les entreprises bénéficieraient en 2024 de "la seule baisse d'impôt significative" du budget, celle d'un milliard d'euros de la CVAE, un impôt de production. Le gouvernement avait néanmoins promis initialement de supprimer totalement la CVAE en 2024, pour un coût de quatre milliards d'euros.